Un nouveau jour a été inauguré par la résurrection de Jésus. “En ce jour-là”, Jésus a placé ses disciples dans une nouvelle relation avec Dieu. Dès lors, ils peuvent s’adresser directement au Père.
Pour la quatrième fois Jésus assure1 ses disciples que leurs prières seront exaucées (14. 14 ; 15. 7, 16). Le Père les exaucera, car ils demanderont en son nom, c’est-à-dire qu’ils se recommanderont du Fils et demanderont les mêmes choses que lui. C’est une confiance si totale en la personne de Jésus, qu’ils prieront comme si le Fils priait le Père.
Quand le Seigneur était sur la terre, les disciples dépendaient pour tout de leur Maître, pour résoudre leurs difficultés, subvenir à leurs nécessités journalières, et répondre à leurs questions. On ne les voit jamais demander quoi que ce soit au Père. Ils s’adressaient au Seigneur, qui faisait lui-même des demandes2 au Père. Après la résurrection et l’élévation de Jésus dans le ciel, une relation directe avec le Père est établie. Les disciples ont pu s’adresser à Dieu comme à un Père, ce qu’aucun croyant n’avait fait jusqu’alors. Mais il faut le faire au nom de Jésus. Terminer une prière en disant “au nom du Seigneur Jésus” n’est pas une vaine redite, mais signifie que nous nous recommandons de sa personne auprès du Père. Si le Seigneur nous invite à prier, c’est parce que nous avons des besoins, mais aussi parce que nous sommes ignorants. Ainsi, par la prière, notre joie peut être complète (verset 24), car Dieu aime à répondre à nos besoins et à nos questions.
Jusqu’ici, Jésus avait parlé à ses disciples en langage imagé parce qu’ils ne pouvaient pas tout comprendre. Il leur déclare que le jour vient où il pourra leur parler ouvertement du Père. Placés dans un état nouveau après la résurrection de Jésus et la venue de l’Esprit Saint, ils ont pu comprendre ce qui leur était resté caché jusqu’alors.
Le Seigneur a aimé ses disciples jusqu’à la fin (13. 1). Il leur révèle maintenant que le Père lui-même les aime. Parce que le Fils nous aime, le Père nous aime. L’amour que le Père a pour les disciples de Jésus ne dépend pas de leurs œuvres, mais de leur attitude envers le Fils, de leur amour pour lui et de leur foi en lui comme Fils de Dieu.
Les disciples croyaient que Jésus, le Messie, était sorti d’auprès de Dieu. C’était vrai. Mais le Seigneur leur révèle une relation plus profonde qu’ils ignoraient : il est sorti d’auprès du Père. Le verset 28 est le résumé sublime de l’évangile selon Jean. Jésus parle de sa mission du point de vue divin, conscient de sa propre origine et du but de son œuvre (8. 14).
Le Seigneur avait parlé à ses disciples par des similitudes, mais le moment viendra où il pourra leur parler ouvertement du Père (verset 25). Ils imaginent que ce moment est déjà arrivé et croient avoir compris l’enseignement de leur Maître. Sans qu’ils ne disent rien, Jésus avait discerné leurs pensées, anticipé leurs questions, résolu leurs difficultés. Mais ils n’avaient encore rien saisi de la nouvelle relation que Jésus allait établir entre le Père et eux. Ils croyaient que Jésus était venu de Dieu (verset 27), mais Jésus avait déclaré être sorti d’auprès de son Père. Ils parlent de Dieu, mais Jésus parlait du Père. Malgré tout ce que Jésus leur a révélé, ils ne sortent pas de leur système de pensée lié exclusivement au passé.
La foi des disciples était réelle et sincère, mais elle n’était pas aussi forte qu’ils le supposaient. Jésus leur lance comme un défi en s’exclamant : “Vous croyez maintenant ?” et leur montre ensuite que la base de leur foi était insuffisante pour affronter les difficultés. Bientôt, leur dit-il, ils seront dispersés et le laisseront seul. L’accomplissement de cette parole du prophète ZacharieZacharie 13. 7 était si certain pour Jésus qu’il dit que ce moment est déjà arrivé. Le constat de Jésus sur la conduite future, mais passagère, des disciples est dramatique quand on sait combien il s’était occupé d’eux et les avait protégés : “Vous me laisserez seul” (verset 32).
Jésus n’était pas seul. Sur cette terre, il a toujours marché dans la présence du Père en faisant ce qui lui plaisait, et vécu dans son amour (8. 29). Toutefois cela ne diminue en rien l’abandon total que Jésus a connu sur la croix. Mais quant à nous, même si nous connaissons la solitude et sommes délaissés par nos plus proches amis, Dieu ne nous abandonnera jamais.
Jésus annonce ces choses à ses disciples pour qu’ils ne désespèrent pas d’eux-mêmes le moment venu. Il ne veut pas qu’ils soient pris à l’improviste et que l’ennemi profite de cette situation. Quand ils l’abandonnèrent à la croix, les évangiles montrent que les disciples ont été humiliés de leur conduite, mais que leur foi en est sortie ensuite renforcée.
A plusieurs reprises, Jésus a révélé à ses disciples ce qui arriverait après son départ3. Savoir les choses à l’avance permet de les supporter et de mieux les comprendre le moment venu.
Dans ce monde, les hommes qui cherchent le pouvoir promettent à leurs électeurs bonheur et facilité de vie. Combien différente était la conduite du Seigneur ! Il ne cherchait pas la gloire des hommes et il n’a pas laissé ses disciples ignorants quant aux difficultés qu’ils rencontreraient après son départ (15. 20). Il ne voulait pas que leur foi vacille lorsque les épreuves arriveraient (16. 1). Mais il leur donne la paix pour les surmonter, ce que le monde, malgré sa puissance apparente, ne peut jamais offrir. Quelqu’un a dit : « Quand Dieu est petit, le monde paraît grand. Quand Dieu est grand, le monde paraît petit » (à nos yeux).
L’épreuve est le test de la foi. Dans ce monde où ses disciples allaient être persécutés, Jésus les invite à avoir “bon courage”. Il les encourage, alors qu’eux auraient dû le soutenir.
Nous pouvons aussi prendre courage puisque :
Laissant ses disciples dans un monde hostile et agité, Jésus leur montre que la paix ne se trouve qu’en lui. La base de cette paix est sa victoire sur le monde. En construisant son arche, Noé a condamné le mondeHébreux 11. 7. Mais à la croix, Christ a triomphé de toutes les puissances du mondeColossiens 2. 15. Jésus termine son enseignement sur une note de victoire. La première prophétie laissée à l’homme trouve son accomplissement : Jésus a vaincu le monde, la tête du serpent (le chef de ce monde) est écraséeGenèse 3. 15. Jésus ne nous demande pas de combattre le monde. C’est inutile. Il reste vaincu et Jésus demeure le même. En croyant les paroles de Jésus, nous avons l’assurance de la victoire, car “c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi” 1 Jean 5. 4. Cette assurance est essentielle dans la lutte que nous devons mener.