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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 6. 60-71

Qu’en est-il de chacun ?

1. Les paroles de Jésus sont esprit et vie : versets 60-65

Parmi la foule qui suivait Jésus, se trouvait une grande diversité de gens. Plusieurs paraissaient lui être attachés et sont appelés disciples (verset 60), mais la réalité de cette appellation devra se confirmer par leur persévérance (8. 31). Ébranlés dans leur estimation par les paroles de Jésus qui leur semblent incompréhensibles, vont-ils se lasser de le suivre parce que son enseignement les choque ? Le Seigneur leur pose alors une question cruciale : “Ceci vous scandalise-t-il ?” ce qui signifie : cela vous fait-il trébucher et tomber ? Il peut en être de même aujourd’hui. Être parmi une assemblée de chrétiens sans avoir ouvert son cœur à Jésus empêche de recevoir l’enseignement spirituel que donne la parole de Dieu.

Manger la chair d’un homme et boire son sang choque chacun. C’est pourquoi Jésus dit que ses paroles sont esprit et vie. Son enseignement est de nature spirituelle et ne peut être reçu que par l’action vivifiante de l’Esprit : “Personne ne connaît les choses de Dieu… si ce n’est l’Esprit de Dieu… l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu… parce qu’elles se discernent spirituellement” 1 Corinthiens 2. 11, 14.

En disant qu’il va monter où il était auparavant, Jésus interrompt sa phrase comme s’il voulait dire qu’ils seront encore plus scandalisés. Comment pourraient-ils encore se nourrir de lui ? Jésus laisse entendre que seule la foi en sa Personne permettra de comprendre ses paroles. Or déjà alors, parmi ceux qui le suivaient, quelques-uns ne croyaient pas. Jésus les connaissaient comme il connaît chacun, et même Judas qui allait le trahir. Répétant ensuite la parole dite au verset 44, le Seigneur met à l’épreuve la réalité de leur foi. Leur cœur est-il vraiment engagé à sa suite ?

2. Défection de plusieurs : versets 66, 67

Dès ce chapitre, les rangs s’éclaircissent. Il n’y aura plus de foules pour écouter le Seigneur, à l’exception du jour de son entrée à Jérusalem (12. 12). Bientôt il ne s’en trouvera que onze pour être avec lui dans l’intimité de la dernière soirée.

Ces défections n’ont pas laissé le Seigneur indifférent. La question posée aux douze disciples laisse entrevoir la peine profonde de notre Sauveur : “Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ?” (verset 67). Plus tard, cette douleur s’accentuera encore quand Jésus réalisera les paroles du psalmiste : “Ceux qui m’aiment, et mes compagnons, se tiennent loin de ma plaie, et mes proches se tiennent à distance” Psaume 38. 12.

3. Belle réponse de Pierre : versets 68-71

Simon Pierre est toujours prompt à répondre, parfois avant de réfléchir. Mais ici, sa réponse est l’élan sincère d’un cœur qui, malgré ses défaillances, restera attaché à Jésus. C’est une confession de foi qui devrait être celle de tout chrétien. Voyons-en les éléments successifs :

  • 1. Seigneur… L’autorité suprême de Jésus est reconnue.
  • 2. Auprès de qui nous en irions-nous ? La Personne de Jésus est au centre.
  • 3. Tu as les paroles… Ce ne sont pas les œuvres de Jésus ou le bénéfice que les disciples pourraient en obtenir, mais ses paroles qui les attirent.
  • 4… les paroles de la vie éternelle. La foi va au-delà des circonstances présentes.
  • 5. Et nous, nous croyons… C’est l’acceptation par le cœur et par l’esprit.
  • 6… et nous savons… C’est la certitude que confère la foi lorsqu’elle s’appuie sur une parole divine.
  • 7… que toi, tu es le Saint de Dieu. C’est reconnaître la divinité du Sauveur selon ses divers titres.

En disant “nous croyons et nous savons”, Pierre exprime l’ordre normal de la réception de l’évangile : d’abord la foi, ensuite la connaissance et la certitude. L’homme naturel veut voir pour croire, l’homme spirituel croit pour voir et comprendre : “Par la foi, nous comprenons…” Hébreux 11. 3

Peut-être Pierre se croit-il en mesure de répondre aussi pour les autres ? Le Seigneur lui montre alors avec beaucoup de délicatesse que lui seul connaît l’état de chaque cœur. Tirons-en leçon pour nous-mêmes, afin de ne jamais juger autrui quant à l’état de son cœur. Le fait d’être les rachetés de Jésus ne dépend pas de notre propre choix. Ce n’est pas nous qui avons choisi Jésus pour Sauveur (15. 19), mais lui est venu nous chercher et nous sauver, s’étant donné lui-même pour nous.

La parole de Jésus : “L’un d’entre vous est un diable” est forte. Il ne semble pas qu’elle ait produit un effet particulier sur les disciples. Il est facile de faire une déclaration de foi quand les circonstances sont favorables. Restons-nous aussi hardis quand vient l’opposition, ouverte ou larvée ?

Au sujet de Judas, nous pourrions discuter sans fin sur la raison de son choix. Il fallait qu’il en fût ainsi pour l’accomplissement des Écritures (17. 12). Mais cela nous montre ce qu’est le cœur humain. Il peut rester fermé à l’amour de Dieu, même dans la proximité de Jésus.

Jean 6

60Plusieurs donc de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut l’entendre ? 61Et Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient là-dessus, leur dit : Ceci vous scandalise-t-il ? 62Si donc vous voyez le fils de l’homme monter où il était auparavant… ? 63C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien : les paroles que moi je vous ai dites sont esprit et sont vie ; 64mais il y en a quelques-uns d’entre vous qui ne croient pas ; car Jésus savait, dès le commencement, qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. 65Et il dit : C’est pour cela que je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, à moins qu’il ne lui soit donné du Père. 66Dès lors plusieurs de ses disciples se retirèrent ; et ils ne marchaient plus avec lui. 67Jésus donc dit aux douze : Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? 68Simon Pierre lui répondit : Seigneur, auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; 69et nous, nous croyons et nous savons que toi, tu es le Saint de Dieu. 70Jésus leur répondit : N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze, et l’un d’entre vous est un diable ? 71Or il parlait de Judas Iscariote, [fils] de Simon ; car c’était lui qui allait le livrer, lui qui était l’un des douze.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)