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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 7. 1-24

Jésus monte en secret et enseigne à Jérusalem

1. La fête des tabernacles est proche : versets 1, 2

La fête des tabernacles avait lieu en septembre ou octobre, selon les années. Elle était la dernière des sept fêtes du calendrier juif. Avec la Pâque et la Pentecôte, elle avait un caractère obligatoireDeutéronome 16. 16. Elle préfigurait l’établissement futur du règne de Christ et la bénédiction finale d’Israël. On ne devait y être que joyeuxDeutéronome 16. 15. Mais où est la joie dans ce chapitre ? Seule l’acceptation des paroles de Jésus prononcées la dernière journée peut la procurer. Ce n’était pas le moment non plus de participer à une fête qui n’était plus de l’Éternel, mais une “fête des Juifs”, une fête populaire. Jésus se tenait1 donc en Galilée, car le moment de son sacrifice n’était pas encore arrivé.

2. L’incrédulité des frères du Seigneur : versets 3-9

Pour plusieurs raisons sans doute, les frères du Seigneur le poussent à se rendre à Jérusalem. Leur but était peut-être de confirmer la foi des disciples de Judée, puisque ceux de Galilée l’avaient délaissé, à l’exception des douze. Ou alors, espéraient-ils revendiquer leur relation avec Jésus du moment qu’il serait mis en vedette par l’opération de miracles ? Ou encore souhaitaient-ils que Jésus étende son influence leur permettant ainsi de tirer parti de son éventuelle popularité ? Mais ce n’était pas la foi, bien au contraire ! Leur demande est un véritable défi lancé à Jésus (verset 4). L’incrédulité des frères du Seigneur est ouvertement déclarée au verset 5, et la réponse de Jésus ne laisse aucun doute sur leur état d’esprit. Il faudra le déroulement de tout le drame de la croix et une puissante opération de la grâce divine pour changer leur cœur ; cela est rendu manifeste après l’ascension du SeigneurActes 1. 14.

N’y a-t-il pas, dans cet exemple, un avertissement pour chacun ? On peut vivre dans un environnement chrétien favorable tout en restant étranger à la grâce de Dieu. Seule la foi qui reçoit la vérité de l’évangile, se l’approprie et agit en conséquence est en mesure de plaire à DieuHébreux 11. 6.

L’expression “Mon temps n’est pas encore venu” (verset 6) signifie le moment de l’établissement du règne de justice lors de l’apparition glorieuse du Seigneur. Ce temps n’arrivera qu’après la période de jugement et la repentance du peuple que préfigurait la fête précédente, celle des propitiationsLévitique 23. 27. Cette fête n’est pas mentionnée dans les évangiles, car l’arche et le propitiatoire, éléments nécessaires à son rituelLévitique 16, ne se trouvaient plus dans le temple2. Recevoir la gloire d’un monde qui rejette Christ ne peut pas être la part d’un croyant fidèle. Pour Christ et pour ceux qui désirent le suivre, le temps actuel n’est pas celui des honneurs, mais celui de l’opprobre. Demeurant donc en Galilée pour quelques jours encore, Jésus laisse sa propre parenté monter à Jérusalem. Il ne peut pas s’associer à la fête comme le monde, mais il y viendra pour apporter un message de salut en faveur de quiconque a soif (verset 37).

3. Jésus monte en secret à Jérusalem : versets 10-13

Jésus quitte la Galilée pour ne plus y revenir, sinon après sa résurrection. Il monte à Jérusalem et restera en Judée jusqu’à sa mort. Il ne s’y rend pas publiquement, car son heure n’était pas encore venue, pas plus celle de sa mort que celle de sa gloire.

Si le Seigneur n’était pas monté à Jérusalem pour la fête des tabernacles, il aurait désobéi à la loi, car le Juif fidèle était contraint d’y participer. Il monte en secret, non par crainte d’être persécuté (comme il savait devoir l’être) ou pour recevoir des honneurs (comme ses frères le souhaitaient), mais pour servir. Il n’a qu’une seule pensée : apporter au peuple ce que tout le rituel religieux ne pouvait lui procurer. Durant les premiers jours de la fête qui durait huit joursLévitique 23. 33-36, les Juifs cherchent Jésus, mais non pas par amour. Des rumeurs contradictoires circulaient à son sujet, chuchotées par crainte des chefs du peuple. Par ses appréciations, la foule démontre un trait caractéristique de tout vrai serviteur : il sert Dieu “dans la gloire et l’ignominie, dans la mauvaise et la bonne renommée” 2 Corinthiens 6. 8.

4. Origine de la doctrine de Jésus : versets 14-18

Partout où il passait, Jésus enseignait. Le premier sujet d’étonnement des habitants de la Judée est la parole même de Jésus. Les Galiléens avaient fait les mêmes remarques à deux reprisesMatthieu 7. 28, 29 ; Marc 1. 22. Leur étonnement prend sa source dans l’incrédulité, car si l’origine divine de Jésus n’est pas reconnue, on ne peut que s’étonner de ses paroles. Jésus seul possède la vérité. Ses paroles sont divines dans leur essence même. Il n’en est pas ainsi du serviteur du Seigneur, si fidèle soit-il. Toutefois, le Seigneur dit à ses disciples que Dieu leur donnera une sagesse à laquelle leurs adversaires ne pourront répondreLuc 21. 15. Il en a été ainsi d’Étienne, premier martyr chrétien, auquel nul ne pouvait résister, tant sa parole était puissante par l’Esprit SaintActes 6. 10.

Une fois de plus, Jésus donne toute la gloire à son Père (verset 16). Il était venu pour honorer le Père et pour communiquer ses paroles. Dans son chemin d’humilité et d’obéissance, il était “vrai” et “sans injustice” (verset 18). Seul celui qui fait la volonté de Dieu est rendu capable de connaître l’origine de la doctrine de Jésus. Il en est ainsi encore maintenant : nous sommes invités à discerner les multiples doctrines répandues dans la chrétienté. “Par ceci vous connaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas Jésus Christ venu en chair n’est pas de Dieu ; et ceci est l’esprit de l’Antichrist” 1 Jean 4. 2, 3. Quand aujourd’hui un enseignement glorifie Christ et honore le Père, c’est celui du Saint Esprit ; sinon, c’est l’esprit d’erreur. La doctrine enseignée par Jésus ne se laisse pas examiner dans un esprit d’indépendance, comme on étudie une pensée philosophique. Beaucoup de personnes cherchent la vérité. En fait, il s’agit moins de chercher que d’obéir.

5. La loi même justifie les œuvres de Jésus : versets 19-24

Puisque la foule relève que Jésus n’a pas “appris les lettres” (n’a pas fait des études rabbiniques selon les normes en vigueur), le Seigneur se tourne alors vers ces “lettrés” pour leur montrer qu’ils n’obéissent pas à la loi qu’ils prétendent si bien connaître. Lors d’un précédent passage à Jérusalem, Jésus avait opéré une guérison un jour de sabbat (5. 9). Cela avait excité la colère des Juifs qui avaient voulu le faire mourir. Le Seigneur le leur rappelle. Ils insultent alors Jésus en le disant possédé, car à cette époque, on attribuait tous les dérangements psychiques à la puissance des démons.

Le Seigneur ne relève pas l’insulte, mais il base ses arguments sur la loi de Moïse pour démontrer l’aberration des raisonnements de ses objecteurs. Le respect d’une ordonnance de la loi impliquait la violation d’une autre si l’on appliquait la lettre et non l’esprit de la loi3. S’il s’agissait de la guérison d’un paralytique un jour de sabbat, le respect de l’ordonnance devait faire place à la grâce et à l’amour. Le jugement superficiel aboutit à la condamnation, mais la juste appréciation selon Dieu laisse libre cours à l’amour (verset 24).

Notes

1Traduit par “se tenir”, le verbe utilisé là signifie plutôt “aller et venir”, ce qui souligne l’activité incessante de Jésus.
2L’arche de l’alliance n’est plus mentionnée dès la destruction du temple par les Chaldéens. Jérémie dit qu’on ne s’en souviendra plus, même lors de la restauration future du peuple (Jérémie 3. 16)
3Quand le huitième jour après la naissance d’un garçon tombait un sabbat, les Juifs n’hésitaient pas à le circoncire ce jour-là. En permettant la circoncision un jour de sabbat, les Juifs, sans s’en rendre compte, approuvaient la guérison du paralytique opérée ce même jour par Jésus.

Jean 7

1Et après ces choses, Jésus se tenait en Galilée, car il ne voulait pas se tenir en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2Or la fête des Juifs, celle des tabernacles, était proche. 3Ses frères lui dirent donc : Pars d’ici et va en Judée, afin que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais ; 4car nul ne fait quelque chose en secret et ne cherche à être lui-même publiquement connu ; si tu fais ces choses, montre-toi au monde toi-même. 5Car ses frères ne croyaient pas en lui non plus. 6Jésus donc leur dit : Mon temps n’est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt. 7Le monde ne peut pas vous haïr ; mais il me hait, parce que moi je rends témoignage de lui, que ses œuvres sont mauvaises. 8Vous, montez à cette fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, car mon temps n’est pas encore accompli. 9Leur ayant dit ces choses, il demeura en Galilée.

10Mais lorsque ses frères furent montés, alors lui aussi monta à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. 11Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient : Où est cet [homme] ? 12Et il y avait une grande rumeur à son sujet parmi les foules. Les uns disaient : Il est homme de bien. D’autres disaient : Non, mais il séduit la foule. 13Toutefois personne ne parlait ouvertement de lui, par crainte des Juifs.

14Mais, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15Les Juifs donc s’étonnaient, disant : Comment celui-ci connaît-il les lettres, vu qu’il ne [les] a point apprises ? 16Jésus donc leur répondit et dit : Ma doctrine n’est pas mienne, mais de celui qui m’a envoyé. 17Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu, ou si moi je parle de par moi-même. 18Celui qui parle de par lui-même cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. 19Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? Et nul d’entre vous n’observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? 20La foule répondit et dit : Tu as un démon ; qui cherche à te faire mourir ? 21Jésus répondit et leur dit : J’ai fait unea œuvre, et vous vous étonnez tous. 22C’est pourquoi Moïseb vous a donné la circoncision (non qu’elle soit de Moïse, mais elle est des pères), et vous circoncisez un homme en un jour de sabbat. 23Si un homme reçoit la circoncision en un jour de sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, êtes-vous irrités contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier en un jour de sabbat ? 24Ne jugez pas sur l’apparence, mais portez un jugement juste.

Notes

aune, une seule.
bou : et vous vous étonnez tous à cause de cela. Moïse vous a.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)