Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 8. 31-59

Jésus donne la vraie liberté

1. Qui est vraiment disciple de Jésus ? : versets 31, 32

Être disciple de Jésus n’est pas une simple adhésion intellectuelle à son enseignement ni le résultat d’une forte émotion. Le Seigneur donne ici un test de vérité à l’égard de ceux qui avaient cru en lui. A plusieurs reprises déjà, dans cet évangile, quelques prétendus disciples n’avaient pas pu démontrer la réalité de leur foi (2. 23, 24 ; 6. 66). Quels sont donc les critères qui permettent de déterminer un vrai disciple, aujourd’hui comme alors ?

  • 1. la persévérance dans la Parole (verset 31) ;
  • 2. l’amour fraternel (13. 35) ;
  • 3. le fruit abondant porté à la gloire de Dieu (15. 8).

Le terme disciple signifie « celui qui apprend et suit l’enseignement reçu ». Il est soumis à la discipline du maître. Quand ce Maître est Jésus, le disciple réalise que son joug est aiséMatthieu 11. 30 et il goûte alors la vraie liberté, celle que procure la connaissance de la vérité divine. La vérité ne peut pas s’accommoder d’une pensée en constante évolution. La foi chrétienne se base sur la vérité révélée par la parole de Dieu, vérité absolue, et cherche à mieux la comprendre avec le secours du Saint Esprit.

2. Quelle est la vraie liberté ? : versets 33-36

Le peuple juif a toujours été épris de liberté. C’est d’ailleurs le désir de tout homme. Or la liberté véritable est différente de celle à laquelle aspire le cœur naturel. Donner libre cours à ses caprices, satisfaire ses convoitises et toutes ses envies n’est pas la liberté. Les Juifs qui disputaient avec Jésus ne pensaient qu’à une liberté politique et sociale. Refusant d’admettre leur condition d’assujettissement aux Romains, ils se vantaient d’être le peuple élu, les descendants d’Abraham. Quant à leur état spirituel, un véritable aveuglement les caractérisait.

Jésus place alors le débat sur un plan que ces Juifs n’envisageaient pas. Le véritable asservissement n’est pas tellement social ou politique, il est moral. Lors de la rupture de ses relations avec son Créateur, l’homme, par sa désobéissance, s’est mis sous l’empire du péché et de Satan lui-même. Seul un libérateur peut délivrer de cet esclavage-là. Le Fils de Dieu est venu pour détruire les œuvres du diable et pour ôter nos péchés1 Jean 3. 8, 4. Ainsi libéré, affranchi1 par le Fils, le croyant est placé dans une relation filiale avec Dieu lui-même. Il n’est plus appelé esclave (15. 15) et peut donc demeurer pour toujours dans cette relation de fils (verset 35). La vraie liberté chrétienne est donc de pouvoir faire, en tant que fils, la volonté du Père. Cette condition d’affranchissement est goûtée dans sa plénitude lorsque nous persévérons dans la vérité. Là est le secret pour jouir de la liberté.

3. Père selon la chair ou père spirituel : versets 37-44

Dans leur orgueil, les Juifs justifiaient leur confiance en eux-mêmes par le fait qu’ils descendaient d’Abraham. Ils oubliaient que les vrais fils agissent comme leur père (verset 39). Et quand, dans le débat qui les oppose à Jésus, Abraham ne leur suffit plus, ils invoquent la paternité de Dieu (verset 41). Le Seigneur, par des paroles spécialement sévères, démontre que ce qui détermine le caractère de l’homme n’est pas son ascendance naturelle ou raciale, mais bien sa filiation spirituelle. Satan a placé l’humanité sous sa domination, et le peuple juif n’y échappe pas. Il faut une œuvre libératrice pour amener l’homme dans une position nouvelle. Cette œuvre a été accomplie par Jésus et n’est reçue que par la foi. Il en résulte alors une nouvelle filiation qui accorde le titre d’enfant de Dieu à quiconque croit (1. 12).

Dans tous ces versets, le Seigneur insiste sur le fait que, pour comprendre son langage, il est nécessaire d’écouter sa parole (verset 43). Le langage biblique peut paraître difficile, voire obscur à l’incrédule, mais il devient compréhensible pour ceux qui aiment Jésus (verset 42).

Satan lui-même, par la séduction du péché, a aveuglé les pensées de l’homme pour l’empêcher de recevoir la lumière de l’évangile2 Corinthiens 4. 4. Dès le début de l’histoire de l’humanité, le diable a montré qu’il était menteur et meurtrier ; il incite ceux qu’il domine à agir de la même façon. L’homme dans ses péchés est bien un fils spirituel de Satan, mais il peut en être délivré par Jésus qui a remporté la victoire à la croix du Calvaire. Les paroles de Jésus ont pu paraître dures, mais leur véracité a été démontrée lors de la condamnation du Seigneur. Aucun des événements contemporains ne peut les démentir.

4. Débat houleux avec les Juifs : versets 45-59

Avec le langage incisif de la vérité, le Seigneur souligne maintenant la vraie nature de ses contradicteurs : “Vous n’êtes pas de Dieu” (verset 47). Il les met même au défi de le convaincre d’une faute. Incapables de le prendre en défaut, les Juifs injurient alors Jésus en le traitant de Samaritain et de démoniaque. Dans une perfection absolue, le Seigneur ne répond pas à l’outrage, mais se remet à celui qui juge justement1 Pierre 2. 23.

Pour la première fois au cours de ce débat, Jésus souligne ses déclarations par un double “Amen” : “En vérité, en vérité, je vous dis…” (verset 51). La liaison de ces paroles avec ce qui précède n’est pas évidente, mais il semble que Jésus veuille placer la discussion sur un dernier plan, celui de la vie éternelle. Là était le but de la venue de Jésus, donner la vie éternelle à ceux qui croiraient en lui (10. 10, 28). Ce nouveau sujet place les Juifs dans une position encore plus inconfortable, car toutes leurs espérances étaient pour la terre. Répétant l’insulte précédente, les Juifs argumentent en se référant aux déclarations de la Parole concernant la mort des prophètes et d’Abraham en particulier. Comment alors Jésus ose-t-il affirmer que celui qui garde sa parole ne verra pas la mort ? “Qui te fais-tu toi-même ?” lui disent-ils (verset 53), ou comme nous dirions aujourd’hui : “Pour qui te prends-tu ?”

Le Seigneur leur répond en évoquant à nouveau sa relation avec son Père : ce n’est pas moi qui m’attribue de la gloire, non, c’est mon Père qui me glorifie (verset 54). Jésus démontre l’ignorance de ses contradicteurs qui se targuaient d’avoir Dieu pour père. Si cela avait été le cas, ils se seraient réjouis de voir Jésus et auraient gardé sa parole. Abraham, lui, avait interprété justement les promesses de Dieu au sujet de sa descendance, c’est-à-dire le Messie promis. Ce qui lui était dit d’Isaac, dont le nom signifie rire, le fit tressaillir de joie en envisageant l’accomplissement des promesses. Celles-ci lui furent confirmées le jour où Isaac a été offert à Morija, mais remplacé sur l’autel par le bélier retenu par les cornes dans le buissonGenèse 22. 13, 18.

A une nouvelle insulte, Jésus répond par une déclaration glorieuse qui se rapporte à sa divinité éternelle : “En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu’Abraham fût, je suis” (verset 58). Une fois de plus dans l’évangile selon Jean, le Seigneur emploie cette expression traduite par “Je suis” et qui a le sens d’une existence en dehors du temps et de l’espace, une vie qu’il possède en lui-même sans l’avoir acquise, la vie divine par excellence. Il n’est pas étonnant que les Juifs tentent de le lapider car, pour eux, il blasphème. En voulant le mettre à mort, ils déclarent de fait qu’ils sont sans péché et que Jésus seul est un pécheur (verset 7). Mais Jésus se dérobe à leur regard et sort du temple. Il n’aura désormais de relation personnelle qu’avec celui qui croit (9. 38, 39).

Notes

1Le terme “affranchi” utilisé par le Seigneur se réfère à la libération d’un esclave qui acquérait le statut d’homme libre moyennant les formalités juridiques nécessaires. Seul son propriétaire légal pouvait engager la procédure. Il faut donc que l’homme, qui est par nature esclave du péché, soit d’abord racheté par son libérateur. Cela a eu lieu par la mort de Jésus à la croix, où celui qui nous tenait captif, c’est-à-dire le diable, a été vaincu pour toujours (Hébreux 2. 14, 15).

Jean 8

31Jésus donc dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; 32et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. 33Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d’Abraham, et jamais nous n’avons été dans la servitude de personne ; comment dis-tu, toi : Vous serez rendus libres ? 34Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous dis : Quiconque pratique le péché est esclave du péché. 35Or l’esclave ne demeure pas dans la maison pour toujours ; le fils y demeure pour toujours. 36Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. 37Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham ; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas d’entrée auprès de vous. 38Moi, je dis ce que j’ai vu chez mon Père ; vous aussi donc, vous faitesa les choses que vous avez entendues de la part de votre père. 39Ils répondirent et lui dirent : Abraham est notre père. Jésus leur dit : Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham ; 40mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai ditb la vérité que j’ai entendue de Dieu : Abraham n’a pas fait cela. 41Vous, vous faitesc les œuvres de votre père. Ils lui dirent donc : Nous ne sommes pas nés de la fornication ; nous avons und père, Dieu. 42Jésus leur dit : Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui ; car je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. 43Pourquoi n’entendez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez pas entendre ma parole. 44Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévérée dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge. 45Mais moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. 46Qui d’entre vous me convainc de péché ? Si je dis la vérité, vous, pourquoi ne me croyez-vous pas ? 47Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu ; c’est pourquoi vous, vous n’entendez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. 48Les Juifs répondirent et lui dirent : Ne disons-nous pas bien que tu es un Samaritain, et que tu as un démon ? 49Jésus répondit : Moi, je n’ai point un démon, mais j’honore mon Père, et vous, vous jetez du déshonneur sur moi. 50Mais pour moi, je ne cherche pas ma gloire ; il y en a un qui cherche, et qui juge. 51En vérité, en vérité, je vous dis : Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra point la mort, à jamais. 52Les Juifs donc lui dirent : Maintenant nous connaissons que tu as un démon : Abraham est mort, et les prophètes, et toi, tu dis : Si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera point la mort, à jamais. 53Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? et les prophètes sont morts. Qui te fais-tu toi-même ? 54Jésus répondit : Si moi je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui de qui vous dites : Il est notre Dieu. 55Et vous ne le connaissezf pas ; mais moi, je le connaisg : et si je disais que je ne le connais pas, je serais menteur, semblable à vous ; mais je le connais, et je garde sa parole. 56Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verraith mon jour ; et il l’a vu, et s’est réjoui. 57Les Juifs donc lui dirent : Tu n’as pas encore 50 ans, et tu as vu Abraham ! 58Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Avant qu’Abraham fût, je suis. 59Ils prirent donc des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha et sortit du temple.

Notes

afaire, ici, faire habituellement ou caractéristiquement ; ailleurs : pratiquer.
blitt. : parlé.
cou : Vous, faites.
dun seul.
elitt. : ne s’est pas tenu debout.
fconnaître, objectivement – pour les Juifs.
gici et jusqu’à la fin du verset : connaître subjectivement.
hou : de voir.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)