La dernière journée de la fête des tabernacles était le huitième jour, le commencement d’une nouvelle semaine. Ce jour était celui d’une “sainte convocation” Lévitique 23. 36. Il symbolisait le relèvement futur du peuple et l’établissement du royaume éternel du Messie. Le Seigneur met à profit cette occasion pour proclamer l’offre de grâce de la part de Celui qui avait dit par le prophète : “Oh ! quiconque a soif, venez aux eaux, et vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez ; oui, venez, achetez sans argent et sans prix du vin et du lait… Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra” Ésaïe 55. 1, 3.
Dans la parenthèse du verset 39, l’Esprit de Dieu conduit Jean à expliciter les paroles de Jésus citées au verset 381. Nous apprenons que celui qui reçoit l’évangile dans son cœur devient à son tour un témoin. Mais ce n’est que par l’action de l’Esprit Saint qui utilise le croyant comme canal de bénédictions pour d’autres.
On trouve trois mentions de l’Esprit symbolisé par l’eau dans l’évangile selon Jean :
Le verset 39 annonce aussi ce que le livre des Actes relate de façon historique au chapitre 2. Il fallait en effet que Jésus soit glorifié pour que le Saint Esprit soit répandu sur les croyants, premier noyau de l’Église naissante. A ce moment s’est réalisée la promesse donnée plusieurs fois concernant le baptême du Saint Esprit2Marc 1. 8 ; Luc 24. 49 ; Actes 1. 5.
A nouveau, des discussions surgissent au sujet de Jésus. Il n’en résulte que de la division parmi la foule. En effet, ce n’est pas en discutant sur l’identité de Jésus Christ, sur son historicité même, que l’on peut être convaincu de son message et de son œuvre d’amour. Les appréciations plus ou moins élogieuses quant à Jésus ne paraissent pas avoir été fortement enracinées chez ses auditeurs, mais elles démontrent que son message a eu néanmoins un réel impact sur la conscience du peuple. Bien que momentané, cet effet sur les cœurs a probablement resurgi au moment de la prédication de l’apôtre Pierre, le jour de la PentecôteActes 2. 37.
Personne ne peut mettre les mains sur Jésus avant le moment voulu par Dieu. Les huissiers venus dans ce but doivent s’en retourner les mains vides. Bien que mal à l’aise en se présentant devant ceux qui les avaient envoyés, ils ont le courage de confesser ouvertement leur conviction : “Jamais homme ne parla comme cet homme” (verset 46) 3. Leur témoignage magnifie Jésus qui est présenté comme étant la Parole, le Verbe, dans cet évangile. Une telle déclaration ne pouvait pas rester sans effet sur les chefs du peuple. Mais au lieu de les amener à réviser leur jugement au sujet de Jésus, ces paroles ne font que les exciter davantage. Prêts à condamner leurs agents en les accusant de s’être laissés séduire, ces chefs se retranchent dans leur propre justice et maudissent le peuple dont ils auraient dû être les bergers.
En maudissant la foule, les chefs se condamnent eux-mêmes. En effet, si le peuple ne connaissait pas la loi, n’était-ce pas leur faute ? Ils n’avaient pas été capables d’enseigner la loi, vu qu’ils ne l’observaient pas eux-mêmes. Ils démontrent leur ignorance de la parole de Dieu, car ils sont prêts à juger un prétendu coupable sans l’avoir entendu et affirment qu’aucun prophète n’a été suscité de Galilée, alors que Jonas venait de cette contrée2 Rois 14. 25. Quand on est rempli de haine, la fin justifie les moyens et la mémoire est courte !
On peut penser que les pharisiens avaient convoqué un
La fête est finie et chacun retourne à la maison. Mais où est la maison pour Jésus ? “Les renards ont des tanières… ; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête” Luc 9. 58. Dans la solitude du mont des Oliviers, en communion avec son Père, Jésus passe la nuit, loin du tumulte des foules et des complots de ses ennemis. Cette dernière phrase fait partie du chapitre 8, mais elle se lie logiquement au chapitre 7. Elle ouvre une nouvelle section de cet évangile, où nous entrons dans l’intimité du Fils avec son Père.