Au sujet du service, Jésus reprend plusieurs vérités qu’il avait déjà enseignées à ses disciples, en particulier les relations entre croyants et l’obéissance à Dieu. Ces deux vérités sont intimement liées : la communion entre frères et le service pour le Seigneur ne souffrent pas d’écart.
Que le Père aime son Fils unique d’un amour infini se conçoit. Mais que le Fils nous aime du même amour, alors que nous n’avons rien d’aimable, dépasse les limites de notre compréhension. Pourtant c’est dans cet amour que le Seigneur désire que nous demeurions. Comment le réaliser ? En obéissant, car le Fils est demeuré dans l’amour du Père par son obéissance parfaite. Le Seigneur n’a jamais demandé à ses disciples d’essayer d’obéir, pas plus qu’il ne leur a promis une joie mélangée comme résultat de l’obéissance. En obéissant, la joie des disciples est accomplie. Elle est pleine et entière, puisque c’est la joie de Jésus qui est en eux. Cette joie-là est signe d’un bon état spirituel. L’absence de joie est souvent le signe d’un manque d’obéissance. Au contraire, sa présence indique que nous avons la paix du Seigneur en nous (14. 27). Nous avons tous besoin de joie pour accomplir nos tâches, sinon nous sommes sans force : “La joie de l’Éternel est votre force” Néhémie 8. 10.
La joie que le Seigneur donne est un état d’entière satisfaction en Dieu. Notez que le Seigneur ne peut donner sa joie qu’après avoir laissé sa paix aux disciples (14. 27). Elle en est le résultat immédiat. Richesse ou pauvreté, bonne santé ou maladie, bonheur ou malheur, ne sont pas des facteurs déterminants pour qu’un chrétien connaisse la joie. Elle est la marque du peuple de Dieu1 Pierre 1. 8. Chose étonnante, les difficultés, les épreuves, et même la persécution préparent à la joie1 (16. 20) Matthieu 5. 11 ; Actes 5. 41. Dans l’A.T., comme dans le N.T., Dieu est le fondement et l’objet de la joie du croyantPsaume 35. 9 ; Philippiens 3. 1 ; 4. 4. Le monde ne peut apporter que des plaisirs éphémères. Le péché procure, certes, une jouissance, mais elle est de courte durée, et laisse un goût amer. La vraie joie est éternelle.
Le Seigneur répète à ses disciples le commandement qu’il leur avait donné dans la chambre haute : “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés”. Le vrai disciple est caractérisé non seulement par l’obéissance, mais aussi par l’amour.
Quelqu’un peut être poussé à haïr, mais il ne peut être contraint à aimer. Le vrai disciple obéit par amour, non par contrainte ou pour être mieux aimé. Nous devons aimer non seulement ceux qui pensent comme nous (ils sont moins nombreux que nous le croyons !), mais tous les croyants. La qualité de cet amour est si grande qu’il ne souffre aucune exception. Le Seigneur en donne aussitôt la mesure. “Personne n’a un plus grand amour que celui-ci, qu’il laisse sa vie pour ses amis” (verset 13). En disant cela, le Seigneur rappelait à Pierre son engagement avec une grande douceur (13. 37). Pierre voulait suivre le Seigneur jusqu’à la mort. Comme l’apôtre Paul le rappelle, un homme pourrait exceptionnellement se résoudre à mourir pour un justeRomains 5. 72. Christ a montré le plus grand amour qui puisse exister, en mourant pour des ennemis, chose qu’aucun homme n’avait jamais faite. En donnant sa vie, Jésus a donné la preuve que ce qu’il disait était vrai. Il était “puissant en œuvre et en parole” Luc 24. 19.
Jésus n’appelle pas ses disciples des esclaves, parce qu’un esclave n’est pas dans le secret des intentions de son maître. Il les appelle ses amis. Dans le service, nous restons esclaves. Mais dans la révélation des paroles du Seigneur, nous sommes amis, tandis qu’avant, nous étions des ennemis. Quant à notre position, nous sommes filsRomains 8. 15-17.
L’intimité dans laquelle le Seigneur nous introduit ne donne aucune raison de s’enorgueillir, ni d’appeler le Seigneur notre ami. Le Seigneur avait choisi lui-même tous ses disciples. Il n’a pas cherché des volontaires. Aujourd’hui encore, il appelle qui il veut. De même nous sommes enfants de Dieu par la seule volonté du Père (1. 12). Toutefois notre responsabilité est engagée. Nous devons aller dans le monde pour porter du fruit, mais avec la certitude que le Seigneur nous envoie. Cela donne une grande assurance et beaucoup de force dans le service, car le disciple ne peut pas compter sur l’aide du monde. Il ne peut s’appuyer que sur le Seigneur.
Le fruit dans le service est un don de Dieu. Il n’est accordé que par la prière selon sa volonté (verset 16) et Dieu répondra. Cette promesse n’est pas pour nos désirs, mais pour nos demandes. Dans ces conditions, notre témoignage ne sera jamais stérile.
Le Seigneur répète son commandement : “Que vous vous aimiez les uns les autres”. Aucun fruit ne peut être porté si les disciples ne s’aiment pas entre eux. Ce témoignage d’amour amène des difficultés. C’est le sujet qui suit.