Les premiers mots de l’évangile selon Jean conduisent le lecteur avant la fondation des mondes, et même bien au-delà. “Au commencement1 était…” Cette expression initiale souligne la préexistence de Celui qui est appelé la Parole, qui exprime parfaitement la pensée de Dieu. Ce titre appliqué à Jésus Christ correspond à ce que dit l’épître aux Hébreux : “Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils” (litt. “en Fils”) Hébreux 1. 1, 2.
Il faut arriver au verset 17 de ce chapitre pour trouver le nom de Jésus Christ. Mais dès le premier verset, il s’agit bien de lui qui est :
Déjà le Psaume 33 déclare : “Les cieux ont été faits par la parole de l’Éternel, et toute leur armée par l’esprit de sa bouche” Psaume 33. 6. De même aussi la sagesse personnifiée a participé à l’œuvre de la création : “Quand il disposait les cieux, j’étais là… J’étais alors à côté de lui, son nourrisson (ou son artisan), j’étais ses délices tous les jours” Proverbes 8. 27-30. C’est donc par Jésus, le Fils de Dieu, que tout ce qui existe a été faitColossiens 1. 16 ; Hébreux 1. 2. C’est aussi lui qui ôtera le péché qui a souillé tout l’univers (verset 29).
Dans la Parole ou le Verbe (Logos), était la vie. La Parole ne possède pas la vie parce qu’elle l’aurait reçue. Non, elle en est la source. La vie naturelle est issue de la puissance de la parole créatriceGenèse 1. 20. Il en est de même de la vie spirituelle, et c’est de celle-ci que parle l’évangile selon Jean.
Dans sa nature fondamentale, la vie ne procède que d’elle-même et n’est communiquée que par elle-même, c’est-à-dire par Celui qui est la vie. Auteur de toutes choses, Jésus a la vie en lui-même car il est la vie (11. 25 ; 14. 6) et il a le pouvoir de la communiquer (5. 21, 26). Lors de la création, le premier acte divin pour préparer un domaine habitable pour l’homme fut de faire apparaître la lumièreGenèse 1. 3. Au verset 4, vie et lumière sont à tel point liées que l’on peut traduire la phrase en inversant les termes : “La lumière des hommes était la vie”.
Jésus est aussi la lumière qui éclaire la scène ténébreuse de ce monde de péché. Sur le plan spirituel, il s’est produit un phénomène étranger au domaine physique : les ténèbres ont repoussé la lumière (verset 5), mais elles ne peuvent pas la vaincre ni même l’éclipser ; la lumière continue de luire pour le salut de ceux qui la reçoivent (verset 9). Tandis que les ténèbres physiques sont caractérisées par l’absence d’énergie, les ténèbres spirituelles sont appelées “le pouvoir des ténèbres” Luc 22. 53 ; Colossiens 1. 13. Il aura fallu l’œuvre de Jésus à la croix du Calvaire pour briser ce pouvoir et en délivrer ceux qui lui étaient asservis.
Jean-Baptiste est mentionné plusieurs fois dans ce chapitre, non pour nous parler de ce prophète, mais de Jésus. Jean n’était qu’une voix (verset 23), il n’était pas la Parole. Il était une lampe ardente et brillante (5. 35), mais il n’était pas la lumière. Une lampe ne donne de lumière qu’en relation avec la source d’énergie dont elle dépendPsaume 18. 29 ; de même, les rachetés du Seigneur ne peuvent luire dans ce monde qu’en demeurant eux-mêmes dans la proximité de Jésus (8. 12 ; 12. 36).
Jean-Baptiste est un témoin. Pourquoi faut-il qu’il rende témoignage de la lumière ? Parce que l’homme est spirituellement aveugle. L’objectif de ce premier témoignage de Jean est que tous les hommes soient amenés à la foi. Tel est le désir de Dieu de tout temps, telle est sa volonté de grâce. Dieu ne force personne, mais la ressource est suffisante. Il a donné une responsabilité à l’homme qui le rend apte à répondre à l’invitation divine.