Un aveugle de naissance mendie au bord du chemin. Il est l’illustration de la condition naturelle de tous les hommes :
Ce nouvel épisode démontre ce que Jésus avait déclaré être. En effet, comme lumière du monde, il ne peut laisser dans les ténèbres cet aveugle-né. Les œuvres de Dieu doivent être manifestées en lui (verset 3), de sorte que les questions des disciples au sujet des raisons de cette infirmité sont hors de propos1.
Combien de fois nous interrogeons-nous sur les causes d’une épreuve, alors que nous devrions y voir la main de Dieu qui veut conduire les circonstances pour sa propre gloire et pour le bien des siens, car toutes choses le serventPsaume 119. 91. Les amis de Job aussi pensaient qu’un péché caché était la cause de tous ses malheurs. Dieu manifeste alors quel était son but, et Job lui-même en reçoit une double bénédictionJob 42.
Nos nombreux « pourquoi » exprimés au cours de nos épreuves devraient être « pour quoi, c’est-à-dire en vue de quoi » ? Même s’il y a une cause, nous ne la comprendrons clairement que lorsque nous aurons discerné le but. Nous ne pouvons pas comprendre maintenant, mais nous devons accepter que toutes choses travaillent ensemble au bien des enfants de DieuRomains 8. 28. Jésus déclare positivement que la cécité de l’aveugle de naissance n’était pas la conséquence d’un péché dans sa famille. Dieu l’a permis pour que, dans cet homme, sa puissance soit manifestée de même que le résultat de la grâce divine.
La période pendant laquelle Jésus était sur la terre ne devait pas durer longtemps, aussi lui était-il nécessaire d’accomplir son service sans aucun délai, sa mort sur la croix en étant le couronnement. Il le déclarera dans sa prière à son Père la nuit même où il a été livré (17. 4).
Étant la lumière du monde quand il était sur la terre (verset 5), Jésus veut la communiquer à cet infirme mendiant. Celui-ci sera doublement guéri, dans son corps et dans son âme, car la lumière physique et la lumière spirituelle vont le transformer pour en faire un témoin et une lumière pour d’autres2 Corinthiens 4. 4-6.
Jésus pouvait guérir par une seule paroleMatthieu 8. 8 ; dans la plupart des cas, cependant, le Seigneur touche la personne malade, ce qui montre la nécessité d’un contact personnel avec JésusMatthieu 8. 15. Mais lorsqu’il s’agit de la délivrance d’un démoniaque, aucun attouchement n’a lieu avant la délivrance. Dans le cas de l’aveugle-né, comme pour l’aveugle de BethsaïdaMarc 8. 22-25, Jésus prend de la boue mélangée à sa salive et la met comme un onguent sur les yeux. Cette manière de faire fournit un enseignement : de la poussière du sol, Dieu a fait l’homme ; cette même poussière est utilisée pour guérir, mais associée à ce qui est produit par l’humanité du Seigneur. On estimait autrefois que la salive avait un pouvoir curatif, mais il n’était pas permis de l’utiliser le jour du sabbat. Le Seigneur passe outre à cette consigne, car seule la délivrance de cet infirme avait de la valeur pour Lui.
L’aveugle est envoyé se laver à l’étang de Siloé. C’était un test d’obéissance, et aussi un symbole instructif pour nous : les eaux de Siloé n’avaient aucun pouvoir curatif, elles coulaient doucement et étaient méprisées par le peupleÉsaïe 8. 6. L’aveugle obéit, il est entièrement guéri. L’obéissance de la foi est la condition nécessaire à la guérison : il faut d’abord croire pour voir ensuite. Siloé, qui signifie Envoyé, est une figure de Celui que l’Éternel a envoyé à son peuple pour lui ouvrir les trésors de la grâce divine. Cet Envoyé n’a pas été reçu, sinon par les plus misérables qui seuls ont profité de la puissance du grand Libérateur.
Un tel miraculé ne peut pas rester caché longtemps. D’aveugle qu’il était, le voici maintenant en pleine possession de la lumière. En est-il toujours ainsi pour nous qui appartenons au Seigneur Jésus et qui sommes passés des ténèbres à la lumièreÉphésiens 5. 8 ?
La rumeur s’est vite répandue dans le voisinage. On discute de ce cas, on s’interroge. Que va dire le premier concerné ? L’homme n’esquive pas les questions dont il est assailli. Son témoignage simple et direct est un exemple pour chacun. Il dit d’abord ce qu’il est lui-même puis rapporte ce qui s’est passé, sans fioriture. Demandons à Dieu de nous donner la même hardiesse et la même simplicité.
Pour que les œuvres de Dieu soient pleinement manifestées, il fallait que la guérison soit reconnue par les adversaires de Jésus. Mais le miracle avait été opéré un jour de sabbat. Les pharisiens avaient là un argument majeur pour rejeter tout témoignage de guérison divine. Ces Juifs traditionalistes voulaient prouver par des détails dérisoires que le sabbat avait été violé. En effet, faire de la boue était considéré comme un travail, et se laver à Siloé en était un autre. Si le sabbat a été violé, le miracle n’est pas d’origine divine puisque celui qui l’a opéré ne peut pas être de Dieu. Quelques-uns, toutefois, se dissocient d’une telle conclusion. Pour ceux-là, un homme pécheur ne pourrait jamais rien faire de semblable (verset 16 b).
Il est facile d’interpréter une épreuve quelconque comme étant la conséquence d’un péché. C’est parfois le cas, mais qui pense que la souffrance puisse être à la gloire de Dieu ? C’est pourtant ce que dit le Seigneur (voir Jean 11. 4).
La question des disciples au sujet de la maladie traduit à la fois une vérité universelle et une erreur profonde : “Qui a péché… ?” La vérité est que toute souffrance provient du péché qui caractérise la condition humaine depuis qu’il fut introduit dans le monde par Adam et Ève (Genèse 3. 1-7 ; Romains 5. 12). L’erreur est de penser que toute souffrance personnelle est un jugement de Dieu sur des péchés personnels.
Le N.T. nous enseigne qu’une souffrance peut être attribuée à trois causes :
Supportée par le chrétien avec patience et soumission, la souffrance est toute à la gloire de Dieu. Gardons-nous de juger injustement ceux qui souffrent !