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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 8. 1-11

Jésus et la femme adultère

1. Jésus enseigne dans le temple : versets 1, 2

Jésus s’en était allé à la montagne des Oliviers pour y passer la nuit. On peut bien penser qu’il était en prière, seul avec son Père, comme souvent. Au point du jour, reprenant le service public qu’il était venu accomplir, il vient encore au temple. Se souvenant de ce qu’il avait dit la veille, le peuple vient à lui. Le Seigneur s’assied alors pour donner son enseignement. Cette position le place plus près de ses auditeurs, à leur portée. Comme lors du sermon sur la montagneMatthieu 5. 1, Jésus prend le temps de dispenser l’enseignement utile, sachant l’importance d’un tel ministère. Il en est encore ainsi dans l’assemblée locale afin qu’une réelle édification soit produite. La connaissance communiquée ne doit pas être théorique, mais une connaissance de la personne de Jésus2 Pierre 3. 18.

2. Les pharisiens tendent un piège à Jésus : versets 3-5

Jésus est interrompu dans son enseignement par les scribes et les pharisiens qui lui présentent “un cas” : une femme surprise en adultère. La personne de cette femme ne les intéressait pas, ni même la stricte obéissance à la loi qui exigeait que l’homme et la femme soient mis à mortLévitique 20. 10. Ce qui comptait pour ces Juifs, c’était de tendre à Jésus un piège embarrassant : le mettre soit en contradiction avec Moïse, soit en opposition avec lui-même. Si Jésus approuve la condamnation à mort, il dément son ministère de miséricorde, et de plus, ses adversaires peuvent l’accuser de désobéissance devant les autorités romaines qui seules avaient le droit d’infliger la peine capitale ; s’il refuse que la femme soit lapidée, il s’oppose à la loi de Dieu.

Y a-t-il opposition entre la loi et la grâce ? Jésus donne la réponse lui-même : “Je ne suis pas venu pour abolir (la loi et les prophètes), mais pour accomplir” Matthieu 5. 17. Si les exigences de la loi ne sont pas remplies, il s’ensuit la condamnation du coupable. Mais Jésus est venu pour en accomplir les contraintes et en subir lui-même la condamnation.

3. Geste symbolique de Jésus : versets 6-8

En amenant cette femme surprise en flagrant délit d’adultère, les pharisiens pensaient tenir un argument irréfutable. Mais Jésus ne leur répond pas immédiatement. En se baissant, il écrit sur la terre, laissant ainsi un temps de réflexion à ses contradicteurs. Interprétant son silence comme un aveu d’embarras, ils continuent de l’interroger. Mais lui, par une parole, les confond tous et continue d’écrire sur la terre.

Que signifie cette attitude du Seigneur ? Dieu avait autrefois écrit de son doigt les deux tables de la loi et les avait données à MoïseExode 31. 18. Si celui-ci ne les avait pas brisées en descendant de la montagne, le peuple tombé dans l’idolâtrie aurait été détruit sur la base de cette loi qui le condamnait. En venant sur la terre, Jésus est venu écrire autre chose que la condamnation. Il a marqué sur le sol de ce monde les traces glorieuses du chemin de l’amour. La première écriture de Jésus (verset 6) aboutit à cette déclaration que le juste parfait a seul le droit de condamner, et la deuxième (verset 8) amène le pécheur repentant en contact direct avec celui qui seul peut faire grâce.

Quelle proclamation glorieuse est maintenant écrite dans ce monde par l’évangile ! Le chrétien en est le messager : “Vous êtes… la lettre de Christ” et “nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu” 2 Corinthiens 3. 3 ; 5. 20.

4. Départ des accusateurs : verset 9

Tout homme a une nette propension à accuser autrui, toujours dans le but de se disculper, sans l’avouer, bien sûr. Nul n’a besoin d’être pharisien ou légaliste pour se mettre aisément du côté des accusateurs ! Ce ne devrait jamais être le cas du chrétien, car il est invité à imiter son Sauveur, lui qui intercède pour tous ses rachetésRomains 8. 34.

Comme la lumière éclaire instantanément tout ce qu’elle rencontre, les paroles du Seigneur ont un effet immédiat. Jamais la loi n’avait produit quelque chose de pareil. Le Seigneur n’a donc pas eu besoin de parler davantage aux pharisiens, leur conscience plaidait contre eux-mêmes. Tous se retirent, bien que Jésus ne les ait pas chassés ; ils emportent leur honte en tentant de préserver leur réputation. Abandonnant la femme qu’ils avaient amenée, ils prouvent que leur démarche ne visait qu’à enlacer Jésus et non à maintenir la pureté des mœurs.

Lorsque la lumière divine, par la parole de Dieu, atteint nos consciences, nous avons le choix : soit rester, et recevoir la grâce que Jésus apporte ; soit sortir, et demeurer sous le poids de nos péchés.

5. Jésus seul avec la femme : versets 10, 11

Celle qui se sait coupable est maintenant en présence de celui qui seul a le droit de condamner. C’est là que la grâce divine voulait l’amener, là aussi qu’elle veut conduire chacun. Où sont les accusateurs ? Satisfaits d’eux-mêmes, ils voulaient jouer aux censeurs. Mais comme le diable de qui ils tenaient leur rôle, ils ne peuvent rester dans la présence de Jésus (voir Zacharie 3. 1-5). Lui seul a le droit de pardonner et de justifierRomains 8. 33.

Quand les accusateurs ont disparu, une nouvelle phase peut commencer. Deux parties sont en présence : la coupable convaincue de ses péchés et le juge parfait qui est aussi le Sauveur. Sa présence sur la terre était pour le salut et non pour la condamnation (3. 17). Le régime de la loi du Sinaï avait démontré la totale incapacité de l’homme. Dès lors, un nouveau régime allait être instauré, celui de la grâce et du salut par la foi. Le Seigneur ne condamne pas celle qui se sait coupable, mais, par une parole d’une extrême sobriété, il lui fait prendre conscience de sa responsabilité en face de son amour (verset 11). De telles paroles n’ont-elles pas un effet bien plus salutaire que tout ce que dit la loi ?

Cet épisode de la femme adultère est la démonstration de ce que Jésus avait dit à Nicodème : “Celui qui croit… n’est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… Quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière” (3. 18-21). Même si le texte ne dit pas ce qu’est devenue la femme, nous pouvons bien transposer ici la conclusion de la parabole du pharisien et du publicain, en disant : Celle-ci descendit en sa maison sans être condamnée, et non les autresLuc 18. 9-14.

Jean 8

1Et Jésus s’en alla à la montagne des Oliviers.

2Et au point du jour il vint encore au temple, et tout le peuple vint à lui ; et s’étant assis, il les enseignait. 3Et les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère ; et l’ayant placée devant lui, 4ils lui disent : Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant adultère. 5Or, dans la loi, Moïse nous a commandé de lapider de telles femmes : toi donc, que dis-tu ? 6Or ils disaient cela pour l’éprouver, afin qu’ils aient de quoi l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. 7Et comme ils continuaient à l’interroger, s’étant relevé, il leur dit : Que celui de vous qui est sans péché, jette le premier la pierre contre elle. 8Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre. 9Et eux, l’ayant entendu, sortirent un à un, en commençant depuis les plus anciens jusqu’aux derniers ; et Jésus fut laissé seul avec la femme devant luia. 10Et Jésus, s’étant relevé et ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils, ceux-là, tes accusateurs ? Nul ne t’a-t-il condamnée ? 11Et elle dit : Nul, Seigneur. Et Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, – dorénavant ne pèche plus.

Notes

alitt. : étant au milieu.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)