Sans donner aucune indication au sujet de l’auteur, l’évangile selon Jean commence d’emblée par annoncer la nature divine de Jésus Christ. Rien n’est dit de sa naissance, rien non plus de son ascendance. Il est Dieu, Parole éternelle, Verbe incréé, le Logos, c’est-à-dire l’expression complète de la Personne et de la pensée divines1.
Les cinq premiers versets de l’évangile donnent la note dominante de tout le livre. C’est l’évangile du Fils de Dieu, Dieu manifesté en chair1 Timothée 3. 16. De puissants arguments sont fournis pour démontrer que Jésus Christ est le Fils de Dieu de toute éternité, existant avant le commencement de toutes choses. Envoyé par Dieu dans ce monde, il est la seule source de la vie éternelle. Jésus Christ n’est pas un homme qui s’est divinisé ou un dieu qui s’est humanisé : il est Dieu lui-même, fait homme pour le salut du monde. Parfaitement Dieu, il est aussi parfait dans son humanité.
Les quelques miracles mentionnés dans cet évangile démontrent tous la divinité de Jésus. De même, chaque fois que Jésus se présente en disant : “Moi je suis…”, il utilise un terme qui correspond au nom de l’Éternel révélé à Moïse : “Je suis celui qui suis” Exode 3. 14. L’intention de l’Esprit Saint, en conduisant l’auteur dans sa narration, est clairement affirmée : “Ces choses sont écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie par son nom” (20. 31).
Dans sa forme comme dans son contenu, l’évangile selon Jean diffère grandement des trois autres, mais il les complète et les prolonge : ceux-là commencent leur récit avec la venue de Jésus Christ dans le monde, ou son entrée dans le ministère, celui-ci remonte au-delà du temps pour présenter le Fils de Dieu dans son existence éternelle. Cela ne provient pas de la nature ou du caractère de l’auteur, mais bien plutôt de la nature de la Personne adorable qu’il nous décrit. Matthieu, Marc et Luc présentent Jésus sous trois angles différents, mais cependant proches les uns des autres. L’Esprit de Dieu conduit Jean de façon différente pour faire connaître le Fils de Dieu, l’Être divin qui se présente lui-même à travers le texte de cet évangile. Des miracles accomplis durant le ministère de Jésus, Jean n’en mentionne que sept, et ils ont tous valeur de signe. Par contre, il rapporte les paroles de Jésus plus que tous les autres évangélistes. Lorsque les Juifs demandent au Seigneur : “Toi, qui es-tu ? Jésus leur dit : Absolument ce qu’aussi je vous dis” (8. 25). Il n’avait nul besoin d’être accrédité par qui que ce soit, car il reste lui-même en toute circonstance.
L’Esprit Saint a utilisé différentes personnalités pour écrire les divers livres de la Bible. Chacune d’elles a eu son propre style selon son propre tempérament. Quand il a fallu décrire le service de Jésus, Dieu a choisi Marc, un jeune serviteur qui avait fait l’expérience de sa propre défaillance, mais qui avait été relevé. Mais pour parler du Fils de Dieu, le Fils de l’amour du Père, nul n’était mieux placé que Jean, “le disciple que Jésus aimait”. En effet, dépeindre le Fils de Dieu, c’est parler de l’amour divin, car “Dieu est amour” 1 Jean 4. 8, 16, c’est parler aussi de la vie, de la lumière et de la vérité. Ces thèmes remplissent l’évangile selon Jean comme chacune des épîtres de cet apôtre.
Le style de l’évangile selon Jean est d’une limpide simplicité, ce qui met cet écrit inspiré à la portée de chacun. Malgré un vocabulaire limité à environ 700 mots grecs différents, l’évangile selon Jean est d’une très grande profondeur et d’une très grande beauté. Jean, comme un miroir, reçoit la lumière divine et la reflète. Il rend inépuisables les merveilles révélées au sujet de la personne de Jésus Christ.
Quand Jean a son évangile, peut-être vers la fin du premier siècle, le christianisme s’était déjà propagé dans tout le bassin méditerranéen. Malgré la persécution, les assemblées étaient nombreuses. Cependant, les diverses erreurs qui s’infiltraient parmi les croyants étaient plus dangereuses pour l’Église que les persécutions violentes. Les trois épîtres de Jean font allusion aux adversaires de Christ – les antichrists, comme il les appelle – dont les uns niaient la divinité1 Jean 2. 22, 23 et les autres l’humanité1 Jean 4. 2, 3.
Dans le but d’amener les incrédules à la foi, de ramener ceux qui s’en sont écartés et d’affermir les croyants, l’Esprit Saint conduit l’apôtre Jean à écrire cet évangile. Aujourd’hui comme alors, le meilleur moyen de combattre les fausses doctrines est de :
La date tardive de l’évangile selon Jean peut nous surprendre. Le fait même que cet évangile rapporte surtout les paroles de Jésus nous permet de mieux comprendre que seul l’Esprit de Dieu a inspiré son auteur. D’ailleurs, il en est de même pour tous les écrivains de la parole de Dieu. Le Seigneur avait dit à ses disciples, avant de les quitter, qu’il leur enverrait le Saint Esprit pour leur rappeler les choses qu’il leur avait dites (14. 26).
Le disciple Jean ne se nomme jamais dans son évangile, sinon par les expressions “l’autre disciple” ou “le disciple que Jésus aimait”. Est-ce à dire qu’il était le disciple préféré ou qu’il se croyait aimé plus que les autres ? Certes pas, mais ce qui importait le plus pour Jean, ce n’était pas son propre amour pour Jésus, mais bien celui du Seigneur pour lui.
Jean et Jacques (son frère) devaient avoir un caractère naturel violent puisque le Seigneur les avaient surnommés “fils du tonnerre” Marc 3. 17. Ils l’avaient démontré quand ils avaient demandé à Jésus de faire descendre le feu du ciel sur le village des Samaritains qui leur avaient refusé le logisLuc 9. 54. Mais dans la proximité du Seigneur, au fur et à mesure que leur chemin s’approchait de Jérusalem, le “fils du tonnerre” est transformé à l’image de son Maître. Lui-même, d’ailleurs, ne se nomme “le disciple que Jésus aimait” qu’à partir du dernier souper (13. 23).
Le ministère paisible exercé par l’apôtre Jean ne l’a pas empêché d’être l’objet de persécutions. Il a été exilé dans l’île de Patmos d’où il a écrit l’ApocalypseApocalypse 1. 9. Selon la tradition, Jean a terminé sa vie à Éphèse où il est mort très âgé, vers la fin du premier siècle. Il a été probablement le dernier apôtre vivant à cette époque et a pu communiquer directement la parole de Dieu à une deuxième génération.
Le livre de la Genèse commence par la création des cieux et de la terre. Cette première création, ayant été corrompue par le péché, devra être détruite un jour2 Pierre 3. 10. L’évangile selon Jean s’ouvre sur ce qui précède toute création et introduit le croyant dans le domaine de la nouvelle création qui ne prendra pas fin, celui de la vie éternelle.
Cet évangile montre Dieu dans la proximité de l’homme et place l’homme croyant dans la présence de Dieu. On a comparé sa structure à celle du tabernacle construit par Moïse :
Ch. 1-12 : la cour où Jésus se présente à son peuple.
Ch. 13-16 : le lieu saint dans l’intimité duquel Jésus s’entretient avec ses disciples.
Ch. 17 : le lieu très saint où nous assistons à la sainte communion entre le Père et le Fils.
Dès le chapitre 18, c’est la réalisation des fonctions du culte lévitique :
Ch. 18 : le Seigneur, en parfait holocauste, s’avance lui-même.
Ch. 19 : Jésus s’offre lui-même sur l’autel.
Ch. 20 : l’œuvre est achevée, Jésus se présente pour bénir les siens.
Ch. 21 : Préfiguration de la manifestation de Christ à son peuple terrestre pour la bénédiction milléniale.