La transition entre les versets précédents sur la prière et le verset 15 qui parle d’obéissance peut paraître abrupte. Jean donne le lien ailleurs : “Quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements” 1 Jean 3. 22. L’obéissance au Seigneur n’a pas pour but d’obtenir quelque chose de sa part, mais de lui montrer notre amour. L’obéissance apporte la preuve de notre amour envers lui.
Jamais il n’a été demandé au peuple d’Israël de garder les commandements de Moïse ou de quelque autre prophète. Ils n’étaient que des porte-parole de Dieu. Seul le Seigneur peut demander de garder ses commandements, parce qu’il est lui-même la Parole.
Le Seigneur a promis à ses disciples que leurs prières seraient exaucées. Il leur laisse maintenant une promesse infiniment plus précieuse : il enverra le Consolateur (le Saint Esprit). Les disciples doivent pourtant remplir une condition morale pour recevoir ce que Jésus promet : obéir à ses commandements, c’est-à-dire à l’ensemble de son enseignement. Le Consolateur ne peut agir que chez des croyants obéissants.
Jésus priera son Père, ou plutôt demandera1 le Consolateur2 au Père, source de tout don. Ce n’est que par l’Esprit que nous pouvons entrer en contact avec le Père. Dans le verset 16, les trois Personnes de la Déité sont à l’œuvre ensemble. L’envoi de l’Esprit par le Père ne contredit pas le fait que le Fils envoie l’Esprit : le Fils reçoit l’Esprit de la part du PèreActes 2. 33 et le donne aux croyants (15. 26 ; 16. 7). L’Esprit est entièrement étranger au monde, car il vient du Père et du Fils. Esprit de vérité, il est opposé à l’esprit de mensonge (8. 44).
Le Saint Esprit est un autre Consolateur, c’est-à-dire qu’il est distinct du Fils dans sa nature, mais de même essence que lui. Personne divine, le Consolateur n’est pas un substitut de Jésus, mais il remplit envers les croyants sur la terre la fonction que le Seigneur exerçait durant son ministère ici-bas.
Le fait que Jésus devait aller vers son Père n’aurait pas dû être pour les onze disciples une cause de tristesse, mais un sujet de joie, puisque le Saint Esprit3 demeure avec les croyants éternellement, quoi qu’il advienne.
On l’a dit : « La présence du Consolateur est le grand fait actuel du christianisme. Dans l’A.T., l’Esprit reposait sur des personnes à certaines occasions et pendant un certain temps »Nombres 11. 29 ; Ésaïe 61. 1. Jésus assure ses disciples que le Saint Esprit demeurerait avec eux. Mais il promet davantage. Le Consolateur demeurera avec eux éternellement et il sera en eux. Depuis que la Parole a habité au milieu des hommes en Christ, Dieu n’a cessé d’habiter parmi les croyants. Chose nouvelle, le Consolateur n’a pas été donné pour un temps seulement, comme Jésus au milieu de son peuple, mais pour toujours.
Aujourd’hui, le croyant a deux Consolateurs : le Saint Esprit sur la terre pour nous aider dans notre faiblesseRomains 8. 26, et Christ, notre avocat dans le ciel, lorsque nous péchons1 Jean 2. 1.
Le Consolateur est appelé Esprit de vérité parce qu’il conduit dans toute la vérité, qu’il parle en vérité (16. 13) et qu’il apporte le témoignage de la vérité1 Jean 5. 6. L’Esprit de vérité corrige tout ce qui est faussé en nous. Mais avant tout, l’Esprit de vérité glorifie Jésus, la vérité, et nous donne pleine conscience de notre identification avec lui. Il révèle ce que le Père est dans sa sainteté et dans son amour. Cette connaissance est plus intime, plus profonde que celle que les disciples avaient de Jésus sur la terre.
Le
Le Seigneur ne veut pas laisser orphelins4 ceux qu’il appelle ses enfants (13. 33). “Je viens à vous”, leur promet-il. Cette expression peut être comprise de différentes manières :
Cette dernière explication comprend toutes les autres et correspond bien au style condensé de l’évangéliste qui, dans une courte phrase, ouvre des horizons illimités : le Saint Esprit nous donne l’assurance de la présence de Christ, mais ne le remplace pas !
Jésus est vivant (verset 19). Il sait que le tombeau ne pourra pas le retenir. Parce qu’il vit, nous vivons de la même vie. « Notre vie est en chaque chose la manifestation de “lui-même” qui est notre vie ». C’est ce qu’on a appelé l’union vitale du croyant avec le Seigneur.
Le monde ne verra plus Jésus. Après sa résurrection, le Seigneur ne s’est montré qu’à ses disciples, jamais à ses ennemis. Il est maintenant invisible aux yeux du monde. “Mais vous, vous me verrez” : ses disciples l’ont vu après sa résurrection. Les preuves sont abondantesActes 1. 3. Ils l’ont vu monter au cielActes 1. 10. Par la foi, nous le voyons maintenant couronné de gloireHébreux 2. 9 et nous le verrons durant l’éternitéApocalypse 22. 4.
Trois promesses sont liées à la présence de Christ en nous :
Tout le christianisme est résumé dans ces mots : “Vous en moi et moi en vous”. La première expression : “Vous en moi” décrit la position inaliénable que Christ et son œuvre accomplie à la croix donnent aux croyants ; la seconde : “Moi en vous”, décrit le travail de sa grâce pour manifester sa vie en nous.