L’évangile du Fils de Dieu est aussi l’évangile de l’amour : Jésus opère son premier miracle lors d’une noce où il apporte la joie qui aurait fait défaut sans lui. Cette noce a lieu un troisième jour, peut-être trois jours après son arrivée en Galilée. Ce “troisième jour” (verset 1) a une valeur symbolique. C’est le jour où Israël retrouvera la pleine bénédiction, quand il dira : “Venez, retournons à l’Éternel… Dans deux jours, il nous fera vivre ; au troisième jour, il nous mettra debout et nous vivrons devant sa face, et nous connaîtrons et nous nous attacherons à connaître l’Éternel” Osée 6. 1-3.
La mère de Jésus apparaît pour la première fois dans cet évangile. Conviée à la noce, elle représente, avec les autres convives, le peuple d’Israël qui devra être “purifié, blanchi et affiné” Daniel 12. 10 avant d’être introduit dans la nouvelle alliance basée sur l’œuvre de Jésus à la croix. C’est ce dont nous parlent les jarres de pierre dont l’eau permettait aux Juifs de se laver avant de participer à un repas. Jésus est aussi convié à la noce, ainsi que ses disciples. Ces derniers représentent le résidu fidèle qui se sera attaché au Messie promis et qui l’accompagnera lors de sa présentation à son peuple repentantZacharie 13. 5, 6, 9.
Invité à cette noce, Jésus apporte la bénédiction, non seulement aux époux, mais à tous les autres conviés. Il en est ainsi lorsque le Seigneur est présent dans nos moments de réjouissance : la joie est sanctifiée par lui. S’il est absent, le plaisir est très superficiel et la fête se termine souvent dans la tristesse.
Le nombre de convives et une certaine imprévoyance amènent un manque de vin. Faut-il alors congédier les invités et contrevenir aux règles de l’hospitalité ?
La mère de Jésus est là, et elle connaît la toute-puissance de son fils, car l’ange Gabriel lui avait dit qu’il serait appelé Fils de DieuLuc 1. 35. Son intervention auprès de Jésus nous paraît opportune ; la réponse du Seigneur est donc d’autant plus surprenante. Prenant ses distances à l’égard de sa mère1, Jésus lui dit : “Mon heure n’est pas encore venue” (verset 4). C’est l’heure de son œuvre rédemptrice, l’heure de la croix. De cette heure-là, il est parlé à sept reprises dans l’évangile selon Jean : quatre fois, c’est l’heure de la souffrance (2. 4 ; 7. 30 ; 8. 20 ; 12. 27) ; trois fois, le résultat final est inclus, c’est-à-dire la glorification de Jésus (12. 23 ; 13. 1 ; 17. 1). Avant que vienne cette heure, la joie ne pouvait pas être procurée au peuple, puisqu’il allait rejeter Jésus. Cependant, la foi de Marie triomphe à cette occasion, en disant aux serviteurs : “Faites tout ce qu’il vous dira” (verset 5). Seule l’obéissance à la parole du Seigneur peut nous procurer la joie et la bénédiction.
Nous trouvons, dans l’évangile selon Jean, sept miracles du Seigneur durant son ministère. Le premier est opéré à Cana, le dernier à Béthanie lors de la résurrection de Lazare (chapitre 11). On peut en citer un huitième, c’est celui de sa propre résurrection, puisque dans cet évangile, Jésus nous est montré comme ressuscitant par sa propre puissance (10. 18).
Six bassins de pierre se trouvaient là pour le lavage cérémoniel des Juifs, mais ils étaient vides. Ce lavage, bien que n’ayant pas de valeur en lui-même, était le symbole de la purification qu’opère la parole de Dieu, par le travail de l’Esprit Saint sur la conscience. Il fallait donc remplir ces bassins pour que le miracle s’accomplisse. Aucune parole n’est prononcée, aucune incantation à la façon d’un magicien.
Symbole de la joiePsaume 104. 15, le vin qui résulte du miracle de Jésus est meilleur que celui servi précédemment. La réflexion faite par le maître d’hôtel souligne que la joie trouvée dans les choses naturelles perd de sa qualité à mesure qu’on en jouit. Celle que donne Jésus ne se détériore pas, elle est le fruit de l’Esprit et se conjugue avec l’amour et la paixGalates 5. 22.