Cette même foule avait bénéficié d’un miracle probant lors de la multiplication des pains. Jésus ayant ensuite parlé à leur conscience, ils mettent en doute le miracle même dont ils avaient profité. La question posée au Seigneur montre de la méfiance à son égard : “Quel miracle fais-tu, toi, afin que nous le voyions, et que nous te croyions ?” C’était lui dire : « Pour qu’on puisse te croire, il te faut répéter le spectacle. Le peuple a été nourri dans le désert par le don journalier de la
La réponse du Seigneur ouvre un nouveau thème développé dans les versets suivants. La manne n’était qu’une figure du véritable pain du ciel, “celui qui donne la vie au monde” (verset 33). C’est de ce pain-là que nos âmes ont besoin, une nourriture qui peut communiquer la vie et l’entretenir à jamais.
Comme la Samaritaine précédemment, la foule qui entoure Jésus ne saisit pas la portée spirituelle des paroles du Seigneur. Ne pensant qu’à la satisfaction de leur appétit, ils demandent de recevoir toujours ce pain-là. Le recevront-ils quand il leur sera offert ? Et nous-mêmes, apprécions-nous toujours à sa juste valeur la nourriture spirituelle que nous donne la parole de Dieu ?
Dès le verset 35, le Seigneur utilise un langage plus direct. Sera-t-il mieux compris ? Il ne semble pas. “Moi, je suis…” dit le Seigneur trois fois dans ce chapitre. Il se présente comme étant celui qui EST, éternel dans son Être et divin dans son essence (voir note au verset 20). Il est le pain qui donne la vie, céleste dans son origine et spirituel dans sa nature, mais venu sur la terre pour communiquer la vie à celui qui le reçoit. Une satisfaction définitive et complète est procurée à celui qui croit en Jésus, car il est comblé de toute grâce (1. 16).
Les Juifs avaient demandé un nouveau miracle afin de voir et de croire, aussi Jésus leur dit-il : “Vous m’avez vu, et vous ne croyez pas” (verset 36). Multiplier les signes ne servirait à rien. Il était lui-même le signe de l’intervention de Dieu. Il suffit de venir à Jésus pour être sûr de ne pas être repoussé, car telle est la volonté du Père.
Jésus a parfaitement accompli cette volonté du Père. Il le dit à la fin de son ministère : “Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire” (17. 4). Du côté divin, rien ne manque ; mais l’homme est un être responsable, de sorte qu’il doit exprimer son consentement pour pouvoir bénéficier des résultats de l’œuvre de Jésus Christ.
Aucun ne sera perdu, de ceux que le Père a donnés au Fils ; ni ses disciples, à l’exception de Judas, ni ceux qui croient en Jésus par le témoignage des apôtres (17. 12, 20). En disant “Je le ressusciterai au dernier jour” (versets 39, 40, 44, 54), le Seigneur envisage son retour en gloire qui sera précédé et accompagné de la résurrection de tous ses rachetés. Une révélation plus détaillée est donnée par l’Esprit Saint à l’apôtre Paul et à l’apôtre Jean1 Corinthiens 15 ; 1 Thessaloniciens 4 ; Apocalypse 20.
S’attachant uniquement à ce qui était visible, les Juifs ne pouvaient comprendre que Jésus soit descendu du ciel. Beaucoup d’autres paroles du Seigneur demeurent incompréhensibles si sa divinité et sa réelle humanité sont niées. C’est le grand mystère de la piété : “Dieu a été manifesté en chair” 1 Timothée 3. 16.
On ne peut pas venir à Jésus en ne voyant en lui qu’un homme. La foi en sa Personne implique de le reconnaître dans sa divinité. L’homme est responsable de le recevoir ainsi. Pourtant Dieu, et non l’homme, a le rôle actif dans le salut. Quand une personne vient à croire en Jésus, elle ne le fait qu’en réponse à l’action du Père. C’est lui qui attire à Jésus, qui donne le désir de venir à lui par l’action de la Parole enseignée directement de Dieu (verset 45). Quel sujet de louange pour le croyant, car tout vient de Dieu, par pure grâce ! Aussi une invitation pressante est-elle adressée aux hommes, et c’est même un ordre donné par Dieu2 Corinthiens 5. 20 ; Actes 17. 30.
En contraste avec la manne donnée autrefois, Jésus est le pain vivant qui donne la vie éternelle en faveur du monde entier. Afin que nul n’interprète ces paroles dans un sens mystique, Jésus ajoute aussitôt : “Or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde” (verset 51). En effet, le corps de notre Sauveur a été donné pour nous, ce corps saint, pur et sans tache, mais dans lequel, sur la croix, il a porté nos péchés1 Pierre 2. 24. Par la foi en l’œuvre de Jésus à la croix, nous recevons une vie nouvelle, impérissable, et qui ne demande qu’à être entretenue par une nourriture appropriée. Manger sa chair1 et boire son sang, c’est se nourrir de Jésus mort pour nous2, c’est jouir d’une communion intime avec notre Sauveur (verset 56) et d’une réelle identification du croyant avec Jésus (verset 57). L’apôtre Paul réalisait cela en disant : “Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi” Galates 2. 20.