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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 19. 17-27

La crucifixion

1. Jésus donne sa vie (1)

La crucifixion de Jésus : versets 17, 18

En signe d’avertissement à la population, un condamné à la crucifixion devait porter sa croix le long de la route menant au lieu d’exécution. Jean note qu’ils prirent Jésus (verset 16), mais ajoute immédiatement que Jésus sortit portant lui-même sa croix vers Golgotha1, le lieu où règne la mort. Il s’était avancé vers ceux qui le cherchaient (18. 4), il était sorti du prétoire vers les Juifs après avoir été flagellé et couronné d’épines (19. 5), il sort maintenant hors des portes de JérusalemLévitique 16. 27 ; Hébreux 13. 12, la ville qui tue les prophètesLuc 13. 34.

La description de la crucifixion de Jésus est saisissante par son extrême brièveté : “Ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu” (verset 18). “Deux autres…” Jésus leur était-il donc semblable ? Il devait être “compté parmi les transgresseurs” Ésaïe 53. 12 et occuper la place centrale comme le plus coupable d’entre eux. Au milieu des deux autres, Jésus a été cloué, pieds et mains, comme David l’avait prophétisé : “Ils ont percé mes mains et mes pieds” Psaume 22. 17.

Celui pour qui et par qui toutes choses ont été crééesColossiens 1. 16 et dont la puissance soutient l’universHébreux 1. 3 est réduit à une immobilité totale, mais pas à l’impuissance. Dans ce moment unique et solennel, le parfum de son offrande s’élève de la terre vers le cielÉphésiens 5. 2.

La mort de Christ peut être considérée sous différents aspects. C’était :

  • pour le monde une exécutionActes 2. 23 ;
  • pour Satan un triompheGenèse 3. 15 ;
  • pour le croyant une substitution, le Juste mourant pour des injustes1 Pierre 3. 18 ;
  • pour Dieu une offrande, un sacrificeÉphésiens 5. 2.

L’écriteau : versets 19-22

Maintenant que Jésus est crucifié, Pilate veut reprendre la situation en main. Peut-être pour se moquer des Juifs ou pour libérer sa conscience, il fait placer un écriteau sur la croix : “Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs”. Lui qui avait demandé : “Qu’est-ce que la vérité ?” n’a écrit que la vérité sur cet écriteau. Un païen proclame les titres de Jésus ! Sans le savoir, Pilate accomplissait les desseins de Dieu. Pour que chacun puisse bien prendre connaissance de l’écriteau, Pilate le rédige en araméen pour les habitants du pays, en latin pour les forces romaines d’occupation, et en grec pour les étrangers et les Juifs de la diaspora présents à Jérusalem pour la fête de Pâque2.

Dieu n’a pas permis que Pilate cède aux chefs religieux qui lui demandaient de changer le libellé du chef d’accusation. Pour la première fois dans l’évangile selon Jean, ils sont appelés les principaux sacrificateurs “des Juifs”. Ayant rejeté le Messie, ces hommes ne peuvent plus être sacrificateurs de Dieu.

Le partage des vêtements : versets 23, 24

Les quatre soldats se partagent le peu qui reste, mais ils tirent au sort le vêtement de corps de Jésus, une tunique sans couture. L’Esprit souligne ces détails pour montrer que les Écritures s’accomplissaient à la lettre3. Dieu dirigeait tout selon ses conseils éternels.

Dans la parole de Dieu, le vêtement parle du témoignage visible aux yeux des hommes. Le Seigneur a marché sur la terre sans commettre la moindre faute. Toute sa vie a été comme d’une seule pièce, sans couture, pareille à sa tunique. Tout était parfait en lui. Jamais il n’a eu à retirer une parole qu’il avait prononcée, ni à corriger aucun de ses actes.

Jésus et sa mère : versets 25-27

Jean décrit ensuite un petit groupe de personnes qui se tient près de la croix : la mère de Jésus4, une autre Marie, sœur de sa mère5, femme de Clopas6 (sans doute la belle-sœur de Marie), et Marie de Magdala. Salomé, la mère de Jean, quoique présenteMarc 15. 40, n’est pas nommée. Un seul disciple est présent, tous les autres avaient fuiMatthieu 26. 56. Marie de Béthanie n’était pas là. Sans doute avait-elle compris qu’elle avait déjà fait pour le Seigneur tout ce qui était en son pouvoirMarc 14. 8.

Au début de son ministère, lorsque sa mère voulait agir en conseillère aux noces de Cana (2. 3), Jésus avait dû marquer la distance qui le séparait, comme Fils de Dieu, de celle-ci. Maintenant qu’une épée transperçait l’âme de MarieLuc 2. 35, Jésus lui dit en parlant de Jean : “Femme, voilà ton fils”, puis il la confie à Jean, “le disciple qu’il aimait” : “Voilà ta mère”. Qui mieux que celui qui se laisse pénétrer par l’amour du Seigneur, peut être en aide à d’autres ? Jean emmène Marie immédiatement chez lui pour lui épargner la suite. Quelle scène d’amour, en contraste avec la haine environnante !

Jésus a prononcé cette parole, la troisième sur la croix, avant d’entrer dans les trois heures de ténèbres. Même les liens les plus profonds sur la terre, celui d’un fils avec sa mère, devaient être rompus. Il fallait que Jésus entre seul dans le lieu où Dieu jugeait le péché.

Pourquoi Jésus n’a-t-il pas confié sa mère à l’un de ses frères ou à l’une de ses sœursMatthieu 13. 55, 56 ? Un prophète donne la réponse : Jésus était devenu comme un étranger à ses propres frèresPsaume 69. 9. Ils ne croyaient pas en lui (7. 5).

Notes

1Calvaire, kranion en grec, calvaria en latin, Golgotha en hébreu. Décrire le Calvaire comme un mont n’est que pure conjecture. Jean donne au lieu du jugement et de la mort de Jésus leurs noms en hébreu et en grec : le jugement de Christ, comme sa mort, a une portée universelle, pour les Juifs comme pour les Gentils.
2Les autres évangélistes rapportent de manière différente le libellé de l’écriteau. Les différences s’expliquent probablement du fait que Matthieu, Luc et Jean ont transcrit chacun l’une des trois langues. Marc ne rapporte que le sujet de l’accusation (Marc 15. 26).
3Peu de prophéties, en dehors du Psaume 22, décrivent d’une manière aussi minutieuse les événements à venir, en particulier la crucifixion de Jésus.
4La mère de Jésus n’est jamais appelée Marie dans l’évangile selon Jean.
5D’autres commentateurs comprennent que Marie, femme de Clopas, et la femme appelée “sœur de sa mère” sont deux personnes distinctes. Cette dernière ne serait pas qualifiée ici, mais Matthieu, dans le passage parallèle, nomme Salomé, la mère de Jacques et de Jean, comme l’une des quatre femmes (Matthieu 27. 56) ; de là, il est généralement supposé que Salomé était la sœur de Marie, et la tante de Jésus.
6Femme de Clopas (en hébreu Chalpaï, connu aussi sous le nom d’Alphée), mère de Jacques le Mineur (Matthieu 10. 3) et de Joses (Matthieu 27. 56).

Jean 19

17Et il sortit portant sa croix, [et s’en alla] au lieu appelé [lieu] du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha, 18où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. 19Et Pilate fit aussi un écriteau, et le plaça sur la croix ; et il y était écrit : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. 20Plusieurs des Juifs donc lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la villea ; et il était écrit en hébreu, en grec, en latin. 21Les principaux sacrificateurs des Juifs donc dirent à Pilate : N’écris pas : Le roi des Juifs ; mais que lui a dit : Je suis le roi des Juifs. 22Pilate répondit : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. 23Les soldats donc, quand ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. [Ils prirent] aussi la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut [jusqu’en bas]. 24Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais jetons-la au sort, à qui elle sera, – afin que l’écriture fût accomplie, qui dit : “Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe”b. Les soldats donc firent ces choses.

25Or, près de la croix de Jésus, se tenaient sa mère, et la sœur de sa mère, Marie, [femme] de Clopas, et Marie de Magdala. 26Jésus donc voyant sa mère, et le disciple qu’il aimait se tenant là, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. 27Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Notes

aou : parce que le lieu de la ville, où Jésus fut crucifié, était près.
bPsaume 22. 19.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)