L’amour pour le Seigneur et l’obéissance à sa Parole sont si liés qu’ils sont la preuve l’un de l’autre (comp. versets 15 et 21). L’amour, non la contrainte, pousse le croyant à l’obéissance (verset 31) Deutéronome 6. 6, 7 ; Psaume 119. 46-47 ; Philippiens 1. 9, 10. L’enchaînement des résultats est remarquable : celui qui aime le Seigneur est aimé du Père. En retour, le Seigneur aime celui qui aime le Père et se manifeste à lui, révélant sa présence par la paix qu’il apporte dans le cœur (verset 27). Il vaut la peine d’aimer et d’obéir pour obtenir tant de bénédictions !
L’amour est pratique. Comme les Juifs, on peut connaître les commandements du Seigneur et ne pas les observer. Mais savoir et faire vont la main dans la main chez le vrai disciple.
Jude1 demande comment Jésus pourra se révéler aux siens sans se manifester au monde, sous-entendu au monde juif.
Comment Jésus répond-il à cette question ? Dieu avait établi sa demeure au milieu de son peuple en Christ. Il habite maintenant dans chaque croyant. Dieu ne peut donc se manifester qu’à celui qui l’aime et qui lui obéit. Ce résultat est conditionnel. Que le Seigneur révèle sa présence en réponse à l’amour des siens est déjà une chose admirable. Mais que le Père et le Fils fassent leur demeure en lui dépasse tout ce que Jude pouvait anticiper. Jude attendait sans doute quelque manifestation glorieuse et visible de la présence du Seigneur. Jésus parle de manifestation intérieure. Ce n’est que par l’Esprit Saint que nous pouvons jouir de la présence du Père et du Fils en nous.
Le Seigneur était au milieu de ses disciples pour les enseigner. Il leur annonce que le Consolateur agira de l’intérieur pour remettre en mémoire ses paroles.
L’Esprit a agi sur l’intelligence, le cœur et la mémoire de ceux qui avaient entendu Jésus. Il a jeté la lumière sur tout et leur a fait voir toutes choses comme Jésus les voit. Cette action de l’Esprit sur les disciples anéantit toute prétention à de nouvelles révélations et supprime tout apport de tradition orale pour transmettre la doctrine de Jésus.
Jésus laisse la paix avec Dieu à ses disciples et leur donne sa paix, celle dont il jouissait à cause de son obéissance totale.
Le monde ne peut pas donner la paix que Jésus donne. La paix dans ce monde dépend d’un fragile équilibre entre des rapports de force. Les hommes l’imposent par des traités où chaque belligérant fait des concessions. Jésus donne sa paix en ne cédant rien. La paix que Jésus laisse est fondée sur la grâce et sur le pardon de Dieu. Nous devons la maintenir sur la même base, car elle ne dépend pas de nos propres sentiments.
La paix du Seigneur n’est pas l’absence d’épreuves ou de difficultés. Elle donne le repos à l’âme et contribue à notre bien le meilleur : plus de trouble en face du péché et à cause du péché, plus de crainte devant les circonstances adverses. Jésus apporte la paix ; la paix avec Dieu, mais aussi la paix avec soi-même et avec les autres croyants. Le monde ne peut pas en comprendre la nature.
Dieu est un Dieu de paixRomains 15. 33 et pourtant il n’y a que conflits et guerres : entre Dieu et Satan, entre les hommes et dans le cœur des individus. “Il n’y a pas de paix… pour les méchants” Ésaïe 48. 22. Seul Jésus peut nous tirer de cette situation sans issue, car il est “notre paix” Éphésiens 2. 14. Dieu a fait la paix par le sang de la croix de ChristColossiens 1. 20. C’est pourquoi tout croyant justifié par la foi a la paix avec DieuRomains 5. 1. La paix de Dieu, qui surpasse tout ce qu’un croyant peut comprendre, garde alors son cœur et ses pensées en Jésus ChristPhilippiens 4. 7.
La paix laissée par Jésus à ses disciples présente ce double aspect : “Je vous laisse la paix”, comme résultat de son sacrifice, qui donne le repos à la conscience ; “Je vous donne ma paix”, celle dont le cœur peut jouir par le Saint Esprit habitant dans chaque croyant, dans l’acceptation de la volonté du Seigneur, en dépit des circonstances adverses.
En allant vers son Père, après son anéantissement, le Seigneur retrouvait toute la gloire dont il s’était dépouillé en venant dans le monde. Cela aurait dû être un sujet de joie pour les disciples, mais ils ne pensaient qu’à eux-mêmes. Ils n’ont compris ces choses qu’après l’ascension du Seigneur. Nous avons encore un autre sujet de joie : quand le Seigneur reviendra chercher les siens, il n’aura plus rien à faire avec le péchéHébreux 9. 28, car son œuvre est maintenant accomplie.
Un des grands buts des prophéties est d’affermir la foi. Pour la seconde fois, Jésus avertit ses disciples des événements futurs, afin qu’ils croient quand ils se dérouleront (comp. 13. 19).
Avec un calme souverain, Jésus s’apprête à rencontrer le chef du monde (Satan, l’adversaire, 12. 31 ; 16. 11). Il vient contre lui. Satan est devenu chef de ce monde2 depuis l’entrée du péché et il l’est encore parce que le Fils de Dieu a été rejeté. L’étendue de son domaine est limitée au monde, alors que l’autorité de Jésus est universelle.
Judas avait quitté la table pour accomplir sa besogne. Le Seigneur se lève de table pour accomplir son œuvre par obéissance et par amour pour son Père3. Il devait mourir, non pas à cause du péché en lui ou d’un péché qu’il aurait commis, mais par obéissance et par amour pour son Père. Satan a un allié en nous : la convoitise, et nous lui donnons prise si nous aimons le monde1 Jean 2. 15-17. Sur Jésus seul, Satan n’a jamais eu aucune prise.
Jésus était resté à table avec ses disciples jusqu’à ce moment. “Levez-vous, partons d’ici”, leur dit-il. Quand le cœur est consolé (verset 1), on peut agir. C’est le sujet du chapitre suivant.