Jean-Baptiste parle des circonstances du baptême de Jésus dans le seul but de déclarer qu’il est véritablement Fils de Dieu. La preuve qu’il en donne, c’est la descente du Saint Esprit sous la forme d’une colombe et le fait qu’il demeure sur lui. Dieu lui avait dit : “Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint” (verset 33). Jean interprète ce signe très justement quand il en déduit que “celui-ci est le Fils de Dieu” (verset 34), car qui d’autre aurait la possibilité de baptiser de l’Esprit Saint ?
Les interventions de l’Esprit Saint sont nombreuses dans l’A.T., mais jusqu’alors, l’Esprit de Dieu agissait en saisissant un homme de façon intermittenteJuges 14. 6. 19, et ne demeurait jamais sur lui. Plus tard, le jour de la Pentecôte, le véritable baptême du Saint Esprit a eu lieu pour former l’Église et la constituer en un seul corpsActes 1. 5 ; 1 Corinthiens 12. 13. Ce fut alors sous la forme de langues, comme de feu, symbolisant la purification de ce qui doit l’être dans le cœur du croyant. En Jésus, tout était pur et parfait.
Jean-Baptiste est encore là avec deux de ses disciples, des personnes qui ont reçu son témoignage et qui se sont attachées à lui. Plus loin, dans cet évangile, d’autres disciples de Jean sont encore mentionnés (3. 25) ; ils semblent être restés liés à un homme en faisant de lui leur chef de file et n’avoir discerné que plus tard l’excellence de Jésus1.
Jean-Baptiste voit Jésus passer devant lui une nouvelle fois. Sa marche attire son attention et il proclame aussitôt : “Voilà l’agneau de Dieu” (verset 36). Qu’elle était donc remarquable cette marche du Fils de DieuLuc 13. 33 ! Devenu un homme pour pouvoir marcher sur la terre comme l’un d’entre nous, il y a laissé les traces indélébiles de l’amour et de la vérité que nous sommes invités à suivre1 Pierre 2. 21. Ce fut une marche ferme et sûre, à l’image de ces trois choses qui ont une belle allure et de ces quatre qui ont une belle démarcheProverbes 30. 29-31.
Ce que dit Jean au sujet de Jésus est entendu par ses disciples. Cette parole les engage à suivre celui dont la marche témoigne de la vérité. Sans être appelés, sans être poussés par qui que ce soit, ils sont attirés par la personne même de Jésus : “Ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté” Proverbes 19. 22. Ils ont discerné le caractère unique de “l’agneau de Dieu”, car Jean n’était qu’un serviteur, certes fidèle, tandis que Jésus est le Fils de Dieu.
Jamais indifférent à l’égard de quiconque s’attache à lui, Jésus se retourne et pose à ces deux hommes une des questions fondamentales de l’existence : “Que cherchez-vous ?” Quel est votre désir profond, quel besoin cherchez-vous à satisfaire, quel est votre but ? Pour répondre à une question aussi importante, il faut trouver un endroit tranquille dans la proximité du Sauveur : “Où demeures-tu, Seigneur ?” Si notre propre recherche nous amène à la même question, nous recevrons la même réponse que les deux disciples : “Venez et voyez”. Pour connaître le lieu où nous pourrons rencontrer le Seigneur, il ne suffit pas d’une adresse. Il faut que le cœur s’attache à lui. Seule sa personne doit captiver nos affections, et alors, dans sa proximité, nous apprendrons à mieux le connaître, comme ces deux disciples. L’entretien ne dura guère que deux heures, mais ces deux hommes suivirent Jésus dès ce moment. Recherchons donc la présence de Jésus de façon coutumière, et non occasionnellement, en entrant dans un lieu de culte.
Cette scène entière se place chronologiquement avant l’appel des disciples Pierre, André, Jacques et Jean, relaté ailleursMarc 1. 16-20. Elle met l’accent sur la personne de Jésus, l’attrait qu’il produit sur les cœurs et le témoignage qui rayonne à l’entour. André partage sa découverte avec son frère Simon : “Nous avons trouvé le Messie” (verset 41). C’est ce que devrait faire tout croyant dont le cœur déborde et qui ne peut garder pour lui seul ce qu’il a trouvé !
Comment André était-il arrivé à la conclusion que Jésus était le Messie ? Jean-Baptiste ne lui avait pas attribué ce titre, mais celui de Fils de Dieu (verset 34) et d’agneau de Dieu (versets 29, 36). André avait compris que le Messie annoncé par les prophètes ne serait pas un simple libérateur politique, mais qu’il opérerait une libération bien plus grande en ôtant le péché, ce qu’un homme ordinaire ne pourrait jamais faire. Il faut que cet homme soit Dieu. Sans qu’aucun des disciples n’ait pu saisir vraiment ces choses, il y avait chez eux une intuition produite par le Saint Esprit qui les a conduits à s’attacher à Jésus.