Continuant son voyage vers la Galilée, le Seigneur semble éprouver une peine profonde après les deux jours passés à Sichar qui ont été un heureux rafraîchissement pour son âme. Dans sa Galilée natale, il sait qu’il rencontrera de nombreux sujets de tristesse. Il rend témoignage qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays. Il est dit de son adolescence : “Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes” Luc 2. 52. Sa propre perfection mettait maintenant mal à l’aise ceux qui le connaissaient.
S’il est dit que les Galiléens le reçurent, cela n’ôte rien aux raisons qui ont conduit le Seigneur à faire cette déclaration. La visite faite à Nazareth le confirmeLuc 4. 16-30. La Parole se plaît à relever des éléments positifs chez les Galiléens, mais dans quelle mesure les bons sentiments exprimés alors se sont-ils maintenus ?
La première personne rencontrée en Galilée est un fonctionnaire royal. Il appartenait à la cour du roi Hérode. De nouveau, Jésus dépasse les limites étroites d’Israël, car sa grâce ne peut être enserrée par des barrières raciales, sociales ou religieuses.
Ce fonctionnaire ne tient pas compte de son propre rang pour se rendre dans une bourgade de Galilée. L’humble Jésus de Nazareth est peut-être méprisé par ses concitoyens, mais pour lui, Jésus est celui qui est seul capable de sauver son fils. La foi de cet homme est remarquable. Il est conscient que, pour Jésus, la vie d’un être humain a plus d’importance que le respect des convenances sociales.
Jésus se trouvait à Cana de Galilée où son premier miracle avait été accompli. Y avait-il une relation entre la notoriété de ce miracle et la venue de ce fonctionnaire de la cour d’Hérode ? L’apparente dureté de la parole de Jésus n’avait qu’un but : révéler le vrai mobile qui poussait cet homme à se déplacer depuis Capernaüm.
Quand un besoin réel est accompagné d’une vraie confiance en Celui auquel on fait appel, la réponse vient et la foi est fortifiée. Là est le but de toute épreuve. Cependant, il arrive que la foi, pourtant véritable, ne se conjugue que difficilement avec la patience. Demandons alors à notre Dieu de nous accorder ce qui nous manque, afin que l’épreuve de la foi ait son œuvre parfaiteJacques 1. 3, 4.
Le fonctionnaire royal espérait que Jésus se rendrait avec lui auprès de son fils agonisant. Pensant que la puissance du Seigneur était liée à sa présence, il aurait pu être un témoin oculaire de l’acte de guérison miraculeuse. Il n’en va pas ainsi. Jésus lui montre que sa parole est suffisante, et l’homme la croit pleinement.
Ainsi est la foi : “La foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu” Romains 10. 17. Le Seigneur peut permettre qu’elle soit affermie par la vue comme l’apôtre Pierre le dit : “Ayant été témoins oculaires de sa majesté… nous avons la parole prophétique rendue plus ferme” 2 Pierre 1. 16, 19.
Notons aussi l’attitude des esclaves dans ce récit. Aussitôt qu’un changement est visible sur l’enfant et que la vie semble prévaloir, ils se mettent en route pour apporter la bonne nouvelle à leur maître. La foi se trouvait aussi chez ces esclaves puisqu’ils interprètent l’amélioration comme la preuve d’une vraie guérison. Heureuse influence d’un chef de maison, comparable à celle du centurion CorneilleActes 10. 7.
Le fait de s’enquérir de l’heure à laquelle l’enfant s’était trouvé mieux montre que le père cherche à lever toute ambiguïté quant à une guérison spontanée de son fils. La correspondance entre le moment de la guérison et l’heure où la parole de Jésus a été prononcée apporte une preuve supplémentaire de la puissance du Seigneur1. Lorsqu’il est dit pour la seconde fois que l’homme crut (verset 53), on peut relever une différence : la première fois, l’homme crut la parole de Jésus, mais la seconde, il crut la personne de Jésus, se déclarant ouvertement pour lui. Une telle foi est communicative : toute la famille crut, y compris les esclaves.
La foi ne demande pas des preuves et des contre-épreuves, mais le Seigneur, dans sa grâce, peut nous en donner pour fortifier notre foi, comme il l’a fait dans ce cas. Plutôt que de demander des preuves, donnons nous-mêmes une preuve de la réalité de notre foi : notre vie entière peut seule la démontrer.