L’enseignement de Jésus, dans ce chapitre, est présenté sous une forme allégorique. Il comprend trois parties :
L’image d’un berger et de son troupeau était familière en Israël. Non seulement elle appartenait à la vie courante, mais encore maintes fois dans les Écritures, ce thème est utilisé pour parler des soins de l’Éternel à l’égard de son peuple.
Plusieurs conducteurs s’étaient succédé en Israël ; leur rôle était de paître le peuple de Dieu et d’en prendre soin. Ils ne se sont pas toujours acquittés de leur mandat avec fidélité. Ézéchiel doit blâmer sévèrement ces mauvais bergers et les menacer d’un jugement sans merciÉzéchiel 34. 1-10. Ils avaient laissé les brebis sans protection, plus encore, ils s’en étaient nourris eux-mêmes.
En contraste, le Seigneur signale les caractéristiques du vrai berger :
Il en est toujours ainsi : d’abord en ce qui concerne les croyants d’aujourd’hui, car ils sont rendus capables de discerner la voix de leur Sauveur. Ils s’attachent à lui, et le Seigneur leur fait goûter son amour. Quant aux divers bergers aussi, leur responsabilité est de paître le troupeau du SeigneurActes 20. 28 ; 1 Pierre 5. 2-4, y ayant été appelés par le Saint Esprit. Ils n’exercent valablement leur fonction qu’en entretenant les âmes de la vérité qui est en Jésus, de son amour et de l’espérance qui est placée devant nous.
L’image utilisée correspond à la bergerie communale dont seul le gardien a la clef. Vu la présence des troupeaux de plusieurs propriétaires, chacun d’eux, au moment de sortir son troupeau, doit distinguer les brebis qui lui appartiennent, mais plus que cela, les brebis elles-mêmes reconnaissent leur berger à sa voix. Elles le suivent où qu’il les conduise, car il va devant elles. Ainsi aussi, dans le peuple juif, seuls ceux qui ont eu la foi ont suivi Jésus. Les autres appartenaient à un autre propriétaire, le diable (8. 44 ; 10. 26).
Tous ceux qui en ont fait l’expérience savent qu’il est impossible d’attirer un troupeau de brebis en imitant, même fort bien, la voix du berger. Que chaque croyant prenne garde à la faculté d’imitation des agents de Satan. Il sait se déguiser en ange de lumière et ses serviteurs en ministres de justice 2 Corinthiens 11. 13-15. Éloignons-nous donc de tout ce qui n’apporte pas ChristRomains 16. 17, 18.
La bergerie est ici l’image du peuple d’Israël gardé sous le régime de la loi. L’unité de ce peuple était préservée par l’ensemble des ordonnances légales, comme une clôture qui entoure la bergerie. Quand le troupeau est amené dehors, ce qui en assure l’unité est la présence du berger. Dès sa venue sur la terre et par son œuvre à la croix, Jésus seul garantit l’unité de tous ceux qui croient en lui. Cette image que donne Jésus n’a pas été comprise par ceux qui l’entendaient. Est-elle mieux comprise aujourd’hui ? Le système légal, précédemment ordonné par Dieu, est maintenant mis de côté pour faire place à un nouveau régime, celui de la grâce qui comporte une meilleure espérance, une meilleure alliance établie sur de meilleures promessesHébreux 7. 19 ; 8. 6.
Précisant davantage son enseignement, Jésus se présente maintenant lui-même. Il dit par deux fois : “Moi, je suis la porte” (versets 7, 9) et “Moi, je suis le bon berger” (versets 11, 14). En déclarant être “la porte”, Jésus fait référence à l’enclos où se rassemblait le troupeau et dont l’entrée n’était qu’une ouverture en travers de laquelle le berger se couchait. Jésus se déclare lui-même le passage obligé pour entrer et sortir1. D’autres avaient faussement prétendu à une fonction similaire afin de dominer sur le peuple de Dieu (verset 8). Certains rois de Juda, mais plus encore la plupart des rois d’Israël, ont conduit le peuple à l’idolâtrie ; des faux prophètes s’étaient aussi élevés pour fourvoyer les esprits et les détourner de la parole de Dieu2. Jésus est venu pour faire connaître le Père et conduire son peuple dans la jouissance d’une vraie relation avec Dieu. En entrant dans cette relation par Jésus, le croyant reçoit le salut, jouit de la liberté, connaît la sécurité et goûte la vraie nourriture (verset 9). Un pas suffit pour franchir cette porte !
En contraste avec Jésus, les faux bergers, qui ne sont finalement que des voleurs, viennent pour dépouiller et détruire le troupeau. Les versets cités en Ézéchiel 34 soulignent bien quel préjudice le troupeau retire de l’action de ces “pasteurs d’Israël” sur lesquels le prophète prononce un terrible “malheur à vous” Ézéchiel 34. 2. Jésus est venu pour donner une vie abondante à ces brebis qui périssaient (verset 10). Pour cela, il les cherche, les rassemble et les fortifie en les faisant paître dans de gras pâturagesÉzéchiel 34. 15-16.
On trouve de nombreux bergers dans l’histoire du peuple d’Israël. Outre les faux bergers, Israël a aussi connu de vrais bergers. David fut l’un des plus remarquables malgré ses défaillances.
Mais “le bon berger” ne peut être que Jésus. Aucune faiblesse dans son service, mais une totale abnégation : il met sa vie pour les brebis ; c’est un complet dévouement qui va jusqu’à la mort. Tel n’est pas le cas du mercenaire. Il travaille pour un salaire. Pourvu qu’il accomplisse sa journée avec le moins d’ennuis possibles ! Et quand survient le danger, son premier souci est de sauver sa vie. Quelle image réaliste de ce qui est arrivé au cours de l’histoire du peuple de Dieu, aussi bien à Israël qu’à l’Église ! Là encore s’applique le chapitre d’Ézéchiel déjà cité, mais il ne s’arrête pas là, car l’Éternel promet à son peuple un plein relèvement quand il prendra en main son salut finalÉzéchiel 34. 23-31.