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Le deuxième témoignage de Jean-Baptiste anticipe ce qui est relaté plus loin. Il met en évidence la suprématie de Jésus Christ quant à son rang : de six mois plus jeuneLuc 1. 36, il est pourtant avant Jean-Baptiste et il prend place avant lui. Ce témoignage semble placé là pour souligner l’éternité de l’Être divin, de Celui qui est la Parole faite chair. Plus tard, Jean proclamera encore cette supériorité de Jésus en disant : “Il faut que lui croisse, et que moi je diminue” (3. 30).
La Parole devenue chair a pris place parmi les hommes en étant “pleine de grâce et de vérité” (verset 14). Grâce d’abord et vérité ensuite, car la grâce permet de supporter la vérité et elle est la source du salut de l’homme. La vérité pose le diagnostic, la grâce apporte le remède ; elle est appropriée à chacun et répond aux besoins de tous. Chaque grâce, dès qu’elle est reçue, en apporte une autre. C’est la surabondante grâce de Dieu, une grâce qui abonde toujours envers quiconque croit. Nous en avons tous eu besoin pour notre salut ; nous en avons besoin chaque jour en rapport avec nos faiblesses et nos défaillances ; elle nous sera apportée encore lorsque Jésus Christ apparaîtra1 Pierre 1. 13.
L’apôtre Paul développe amplement le thème du contraste entre la loi et la grâce de Dieu sur le plan doctrinal. Ici, nous avons ce contraste quant à leur origine. La loi a été donnée à un peuple libéré de l’esclavage et se dirigeant vers la terre promise. Dieu en est l’auteur, mais il l’a communiquée par l’intermédiaire de son serviteur Moïse. Maintenant, une nouvelle disposition divine remplace la loi du Sinaï, c’est la grâce et la vérité, venues sans intermédiaire, en Jésus lui-même. Sa Personne est l’expression totale de cette réalité. Notons que ces deux mots “grâce et vérité” sont un couple inséparable, car le texte original met au singulier le verbe qui y est associé. Si on rejette la vérité, on n’a pas la grâce ; si on refuse la grâce, on nie la vérité.
“Dieu est esprit” (4. 24). Il est invisible à l’œil humain et le restera à jamais1 Timothée 1. 17 ; 6. 16. Dieu désirait pourtant entrer dans une vraie relation avec l’homme. Pour se faire connaître, il a voulu non seulement se révéler par les prophètes, mais il est venu prendre place parmi nous. Une révélation supplémentaire est donnée ici : ce n’est pas seulement la Parole, mais c’est le Fils unique qui nous fait connaître l’amour de Dieu et toucher à ce qui remplit le cœur du Père1 Jean 1. 1, 2. Il est dans le sein du Père : c’est toute l’intimité du Père et du Fils.
Notons aussi la correspondance du verset 18 avec une affirmation de l’épître de Jean : “Personne ne vit jamais Dieu ; si nous nous aimons l’un l’autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous” 1 Jean 4. 12. Le Dieu invisible ne peut plus être vu en Jésus qui est maintenant dans le ciel. C’est en manifestant l’amour fraternel entre croyants que nous faisons voir ce que Dieu est. Là est notre responsabilité.
Les dix-huit premiers versets de cet évangile en sont le prologue. Il est admirable dans sa concision et sa précision, il est insondable par la profondeur des expressions décrivant Celui qui est “la Parole”. Ne dissertons pas davantage, mais adorons !