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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 12. 1-8

Le souper de Béthanie

1. La place des convives : versets 1-3

Un souper pour Jésus

Le ministère public de Jésus va bientôt prendre fin. Une scène réjouissante pour le Seigneur doit encore se dérouler dans une maison de Béthanie. Là, Jésus avait été réconforté plus d’une fois chez Marthe et Marie, et c’est dans ce même village qu’il passa plusieurs nuits avant d’être crucifiéMarc 11. 11. Durant la semaine précédant la Pâque1, dans la maison de Simon le lépreuxMarc 14. 3, “on lui fit donc là un souper” (verset 2). Ce repas était servi pour Jésus et non en l’honneur de Lazare.

Trois aspects de la relation du racheté avec son Sauveur

Marthe, Marie et Lazare sont présents au repas. Ces personnes illustrent trois aspects de la relation d’un croyant avec son Dieu et son Seigneur :

  • 1. Marthe sert : le dévouement du racheté qui met tout son être à la disposition du SeigneurRomains 12. 1.
  • 2. Lazare est à table : la communion paisible d’un croyant qui éprouve les bienfaits que la grâce divine lui octroie1 Corinthiens 10. 16 ; 1 Jean 1. 3.
  • 3. Marie offre un parfum : la louange et l’adoration exprimées par un cœur rempli de l’amour divinHébreux 13. 15.

Service, communion, louange : une vraie foi chrétienne a son fruit dans ces trois attitudes. Elles peuvent se manifester simultanément ou successivement dans la plénitude d’une relation vivante avec Dieu. Nul ne peut dire qu’il a le choix de n’en réaliser qu’un ou deux aspects, ni de laisser l’un d’entre eux neutraliser un autre.

Marthe remplit son rôle comme elle l’avait fait dans une autre occasion, mais sans se plaindre cette foisLuc 10. 38-42. Elle est à sa place dans son service et laisse les autres personnes à la leur.

Lazare reste un peu dans l’ombre. Il est un témoin silencieux à la puissance de vie en Jésus. Comme ressuscité, il aurait pu être la vedette, mais non, car toute gloire ne devait revenir qu’à Jésus.

L’adoration de Marie

Des trois personnes nommées, Marie est mise en évidence par un acte extraordinaire, réprouvé par plusieurs mais loué par le Seigneur. Elle avait soigneusement mis de côté le parfum qu’elle offre maintenant à Jésus. Pour elle, rien n’est trop coûteux si elle peut le donner à Jésus. Comme la Sulamithe, Marie aurait pu dire : “Pendant que le roi est à table, mon nard exhale son odeur” Cantique des cantiques 1. 12.

L’acte de Marie représente l’adoration des croyants rassemblés pour se souvenir de leur Sauveur et adorer le Père. Le parfum de la louange imprègne tous les participants. Il est l’excellence du nom de Jésus : “Ton nom est un parfum répandu” Cantique des cantiques 1. 3. Ayant oint les pieds de Jésus, Marie les essuie avec ses cheveux, n’hésitant pas à les délier malgré les conventions. En effet, aucune femme respectable, en Palestine, ne paraissait en public avec les cheveux déliés. Mais l’amour de Marie pour son Seigneur est plus fort que les conventions. La longue chevelure est une gloire pour la femme1 Corinthiens 11. 15. Marie ne s’en sert que pour honorer son Maître.

Habituellement, la tête d’un hôte était ointe d’huile parfumée en signe d’honneur. C’est ce que Matthieu souligne en décrivant la même scèneMatthieu 26. 6-13, car il présente Jésus comme roi dans son évangile. Mais dans l’évangile selon Jean, tout nous parle de Jésus comme étant le Fils de Dieu. Devant une telle Personne, il convient d’adorer. Marie l’a compris en oignant les pieds de Jésus.

2. Intervention malencontreuse de Judas : versets 4-8

La critique, toujours trop fréquente, est caractérisée par l’état d’esprit de celui qui l’exprime. Elle peut être positive et même enrichissante, si elle est faite avec grâce. Elle est négative quand elle est faite dans un esprit hostile, comme à Béthanie. Ce qui intéressait Judas, homme cupide et voleur, c’étaient les trois cents deniers que la vente du parfum aurait pu produire. Mais Judas se trompait complètement dans son estimation : pour le Seigneur, ce parfum avait une valeur inestimable. Il est navrant que les onze autres disciples aient pu s’associer à de telles paroles, comme le relatent les autres évangilesMatthieu 26. 8, mais ils n’avaient pas encore compris l’excellence de leur Maître auquel est dû l’hommage suprême.

Jusqu’alors, nul ne s’était aperçu de la cupidité de Judas, sinon le Seigneur qui connaissait tous les cœurs. Que Jésus ait confié à Judas la bourse commune nous surprend, mais il voulait lui donner une preuve supplémentaire de son amour et exercer sa conscience. Dieu a aussi confié à la race humaine la gestion de sa création. Comment l’homme y a-t-il répondu ?

La réponse de Jésus est pleine de douceur. Il magnifie le geste de Marie. De même au culte, le Seigneur sanctifie ce que nous n’exprimons qu’imparfaitementExode 28. 38. Marie avait gardé ce parfum pour cette occasion, car elle avait compris que c’était le moment propice pour apporter à Jésus l’honneur dont son corps saint devait être entouré. Les aromates préparés par les autres femmes pour embaumer le corps de Jésus après sa crucifixion ne seront d’aucune utilitéMarc 16. 1. Le Seigneur était ressuscité quand elles arrivèrent au sépulcre.

L’occasion favorable pour faire du bien aux pauvres se présente à chaque instant. Par contre, il y a des moments particuliers où Dieu nous invite à lui apporter la louange et l’adoration. Ce sont des instants privilégiés qui demandent à être réservés pour lui sans que d’autres services prennent leur place.

Cet acte de Marie, surprenant aux yeux des hommes mais approuvé par Dieu, met en relief deux caractères :

  • l’amour de Marie pour Jésus,
  • une intelligence spirituelle qui discerne la vraie valeur de la Personne et de l’œuvre de Christ. Marie l’avait acquise en se tenant aux pieds de JésusLuc 10. 39.

C’est là le sens et la valeur du culte !

Notes

1Matthieu et Marc situent le repas à Béthanie deux jours avant la Pâque, alors que Jean parle de six jours. Il n’y a pas contradiction, car le texte ne dit pas que le repas fut servi le jour même de l’arrivée de Jésus. Matthieu et Luc indiquent que, durant les derniers jours de sa présence à Jérusalem, Jésus en sortait chaque soir pour aller soit à Béthanie, soit à la montagne des Oliviers.

Jean 12

1Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts. 2On lui fit donc là un souper ; et Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. 3Marie donc, ayant pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. 4L’un de ses disciples donc, Judas Iscariote, [fils] de Simon, qui allait le livrer, dit : 5Pourquoi ce parfum n’a-t-il pas été vendu 300 deniers et donné aux pauvres ? 6Or il dit cela, non pas qu’il se soit soucié des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’il avait la bourse et portait ce qu’on y mettait. 7Jésus donc dit : Permets-lui d’avoir gardé ceci pour le jour de ma sépulturea. 8Car vous avez les pauvres toujours avec vous ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.

Notes

aou, selon l’emploi du mot dans les Septante : embaumement ; comp. Genèse 50. 2-3.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)