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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 11. 1-44

Mort et résurrection de Lazare

1. La famille de Béthanie : versets 1-10

Maladie de Lazare : versets 1-6

Ce chapitre place le lecteur devant un tableau remarquable de l’union de la divinité et de l’humanité de Jésus. Homme parfait, il souffre avec ceux qui souffrent, allant même jusqu’à exprimer sa profonde émotion par des pleurs. Simultanément, la divinité de Jésus se manifeste de façon éclatante par son pouvoir sur la mort : “Comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut” (5. 21). La résurrection de Lazare en sera la démonstration. C’est le septième signe relaté dans cet évangile, la preuve capitale que Jésus est le Fils de Dieu. Sa propre résurrection en est le huitième, parfait couronnement de tout ce qui démontre la divinité de Jésus Christ.

Le Seigneur s’était éloigné de la Judée, suite à la violence manifestée à son égard. A Béthanie, un village de Judée, Lazare tombe gravement malade. Ses deux sœurs connaissent par expérience la grandeur du cœur de JésusLuc 10. 38-42 et savent que leur frère Lazare est l’objet du même amour.

Pour bien situer les personnes dont il va parler, Jean précise qui est Marie (verset 2) : c’est la personne qui a oint les pieds de Jésus avec du parfum. Cet épisode se place chronologiquement plus tard, mais il a tellement frappé Jean qu’il ne voit Marie qu’à travers cet acte remarquable.

Il y avait une heureuse harmonie entre les membres de cette famille de Béthanie, un amour réciproque les liait indissolublement. Cet amour avait sa source dans le cœur de Jésus, comme le montre le message que les sœurs lui font parvenir : “Celui que tu aimes est malade” (verset 3). Elles ne donnent aucune autre indication ni aucun ordre, sachant que le Seigneur ne peut être assujetti à leur volonté, mais remettent tout entre ses mains. Elles s’appuient simplement sur l’amour de Jésus dont elles ne doutent pas. Elles savent que l’amour est un motif irrésistible pour pousser le Seigneur à agir. Avons-nous toujours le même état d’esprit quand nous prions pour un malade ?

Selon sa divine connaissance, Jésus n’avait aucun doute quant à l’issue de la maladie de Lazare. Cependant, le but de la maladie n’était pas la mort, mais la gloire de Dieu (verset 4). De même, le but de la souffrance n’est pas de nous faire du mal, mais de nous faire du bien à la fin, et surtout de glorifier notre Dieu et Père.

Après avoir appris que Lazare était malade, Jésus reste encore deux jours là où il se trouvait. Ce délai imposé à Marthe et à Marie pourrait jeter un doute sur la réalité de son amour. Pour le dissiper, Jean est conduit à souligner combien Jésus était attaché à Marthe, à Marie, et à Lazare1. Jésus attend avant de se rendre à Béthanie, car pour qu’il puisse déclarer être la résurrection et la vie, il fallait nécessairement que la mort intervienne. Si Jésus avait été à Béthanie alors que Lazare n’était que malade, la mort ne serait pas intervenue (verset 21), et si Jésus avait guéri Lazare, il n’aurait rien fait de plus que d’opérer une délivrance comme tant d’autres fois. Mais comme il aimait Lazare, Marthe et Marie (et ses propres disciples), il veut leur montrer la plus glorieuse manifestation de la puissance de Dieu.

En relisant le récit de Luc 10 déjà cité, on pourrait penser que Jésus aimait surtout Marie puisqu’il blâme Marthe. Mais non, l’amour parfait du Sauveur n’est pas en fonction de notre attitude ; cependant la jouissance que nous en avons dépend de la manière dont nous y répondons. Oui, Jésus aimait Marthe, et Marie, et Lazare.

Activité de Jésus : versets 7-10

Guidé par sa parfaite connaissance, le Seigneur décide de retourner en Judée sans en donner la raison à ses disciples. Répondant à leur surprise, le Seigneur fait une déclaration que chacun devrait retenir : le temps propice au service ne dure pas toujours. Selon la méthode juive, la journée se divisait en douze heures de nuit et douze heures de jour. Ces heures diurnes signifient le temps où Jésus était dans le monde, Lui, la lumière du monde.

La lumière de l’évangile apportée par Jésus se perpétue par le témoignage de ses rachetés. Elle brille encore dans ce monde et invite quiconque à se tourner vers le Sauveur. Elle brille aussi pour les croyants, les invitant à régler leur conduite sur les enseignements de la Parole (verset 9).

Bien que les croyants soient appelés “des luminaires dans le monde” Philippiens 2. 15, leur lumière n’a pas sa source en eux-mêmes. S’ils se tiennent dans la lumière de Christ, ils en portent le reflet, mais s’ils s’en tiennent éloignés, leur marche est chancelante (verset 11). L’apôtre Paul dit : “Vous êtes lumière dans le Seigneur… des enfants de lumière” Éphésiens 5. 8 ; il nous exhorte donc à nous conduire comme tels, avec sagesseÉphésiens 5. 15. Ces versets 9 et 10 sont comme une parenthèse pour montrer la parfaite dépendance de Jésus. Il ne se hâte pas pour devancer le temps, mais accomplit toutes choses au moment qui convient, car chaque chose n’est belle qu’en son tempsEcclésiaste 3. 11.

Notes

1Dans le texte original, le verbe du verset 3 (phileo) signifie avoir de l’affection, celui du verset 5 (agapeo) se rapporte à l’amour profond et constant, tel celui de Dieu envers des créatures indignes. Le mot agapé (amour) est le mot caractéristique du christianisme.

Jean 11

1Or il y avait un certain homme malade, Lazare, de Béthanie, du village de Marie et de Marthe sa sœur. 2 (Et c’était la Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, de laquelle Lazare, le malade, était le frère.) 3Les sœurs donc envoyèrent vers lui, disant : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. 4Jésus, l’ayant entendu, dit : Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. 5Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. 6Après donc qu’il eut entendu que Lazarea était malade, il demeura encoreb deux jours au lieu où il était. 7Puis après cela, il dit à ses disciples : Retournons en Judée. 8Les disciples lui disent : Rabbi, les Juifs cherchaient tout à l’heure à te lapider, et tu y vas encore ! 9Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne bronche pas, car il voit la lumière de ce monde ; 10mais si quelqu’un marche de nuit, il bronche, car la lumière n’est pas en lui. 11Il dit ces choses ; et après cela il leur dit : Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais pour l’éveiller. 12Les disciples donc lui dirent : Seigneur, s’il s’est endormi, il sera guéric. 13Or Jésus avait parlé de sa mort ; mais eux pensaient qu’il avait parlé du dormir du sommeil. 14Jésus leur dit donc alors ouvertement : Lazare est mort ; 15et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. 16Thomas donc, appelé Didymed, dit à ses condisciples : Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui.

17Jésus étant donc arrivé trouva qu’il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 18Or Béthanie était près de Jérusalem, à une distance d’environ 15 stades. 19Et plusieurs d’entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. 20Marthe donc, quand elle eut entendu dire que Jésus venait, alla au-devant de lui ; mais Marie se tenait assise dans la maison. 21Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici mon frère ne serait pas mort ; 22 [mais] même maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24Marthe lui dit : Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour. 25Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra ; 26et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point, à jamais. Crois-tu cela ? 27Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. 28Et ayant dit cela, elle s’en alla et appela secrètement Marie, sa sœur, disant : Le maîtree est venu, et il t’appelle. 29Celle-ci, aussitôt qu’elle l’eut entendu, se lève promptement et s’en vient à lui. 30 (Or Jésus n’était pas encore arrivé dans le village ; mais il était au lieu où Marthe l’avait rencontré.) 31Les Juifs donc qui étaient avec Marief dans la maison et qui la consolaient, ayant vu que Marie s’était levée promptement et était sortie, la suivirent, disant : Elle s’en va au sépulcre pour y pleurer. 32Marie donc, quand elle fut venue là où était Jésus, et qu’elle l’eut vu, se jeta à ses pieds, lui disant : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 33Jésus donc, quand il la vit pleurer, et les Juifs qui étaient venus avec elle, pleurer, frémitg en [son] esprit, et se troubla, 34et dit : Où l’avez-vous mis ? Ils lui disent : Seigneur, viens et vois. 35Jésus pleura. 36Les Juifs donc dirent : Voyez comme il l’affectionnait. 37Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l’aveugle, n’aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne meure pas ? 38Jésus donc, frémissant encore en lui-même, vient au sépulcre (or c’était une grotte, et il y avait une pierre dessus). 39Jésus dit : Ôtez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà, car il est [là] depuis quatre jours. 40Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? 41Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut et dit : Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu. 42Or moi je savais que tu m’entends toujours ; mais je l’ai dit à cause de la foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que toi, tu m’as envoyé. 43Et ayant dit ces choses, il cria à haute voix : Lazare, sors dehorsh ! 44Et le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes ; et son visage était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.

Notes

alitt. : qu’il.
blitt. : alors.
clitt. : sauvé.
dou : Jumeau.
ecelui qui enseigne.
flitt. : elle.
gfrémir, ici, c’est l’expression de la peine profonde, mêlée d’indignation, produite dans l’âme du Seigneur à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme.
hlitt. : Lazare, ici dehors !

(La Bible - Traduction J.N. Darby)