Ce chapitre place le lecteur devant un tableau remarquable de l’union de la divinité et de l’humanité de Jésus. Homme parfait, il souffre avec ceux qui souffrent, allant même jusqu’à exprimer sa profonde émotion par des pleurs. Simultanément, la divinité de Jésus se manifeste de façon éclatante par son pouvoir sur la mort : “Comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut” (5. 21). La résurrection de Lazare en sera la démonstration. C’est le septième signe relaté dans cet évangile, la preuve capitale que Jésus est le Fils de Dieu. Sa propre résurrection en est le huitième, parfait couronnement de tout ce qui démontre la divinité de Jésus Christ.
Le Seigneur s’était éloigné de la Judée, suite à la violence manifestée à son égard. A Béthanie, un village de Judée, Lazare tombe gravement malade. Ses deux sœurs connaissent par expérience la grandeur du cœur de JésusLuc 10. 38-42 et savent que leur frère Lazare est l’objet du même amour.
Pour bien situer les personnes dont il va parler, Jean précise qui est Marie (verset 2) : c’est la personne qui a oint les pieds de Jésus avec du parfum. Cet épisode se place chronologiquement plus tard, mais il a tellement frappé Jean qu’il ne voit Marie qu’à travers cet acte remarquable.
Il y avait une heureuse harmonie entre les membres de cette famille de Béthanie, un amour réciproque les liait indissolublement. Cet amour avait sa source dans le cœur de Jésus, comme le montre le message que les sœurs lui font parvenir : “Celui que tu aimes est malade” (verset 3). Elles ne donnent aucune autre indication ni aucun ordre, sachant que le Seigneur ne peut être assujetti à leur volonté, mais remettent tout entre ses mains. Elles s’appuient simplement sur l’amour de Jésus dont elles ne doutent pas. Elles savent que l’amour est un motif irrésistible pour pousser le Seigneur à agir. Avons-nous toujours le même état d’esprit quand nous prions pour un malade ?
Selon sa divine connaissance, Jésus n’avait aucun doute quant à l’issue de la maladie de Lazare. Cependant, le but de la maladie n’était pas la mort, mais la gloire de Dieu (verset 4). De même, le but de la souffrance n’est pas de nous faire du mal, mais de nous faire du bien à la fin, et surtout de glorifier notre Dieu et Père.
Après avoir appris que Lazare était malade, Jésus reste encore deux jours là où il se trouvait. Ce délai imposé à Marthe et à Marie pourrait jeter un doute sur la réalité de son amour. Pour le dissiper, Jean est conduit à souligner combien Jésus était attaché à Marthe, à Marie, et à Lazare1. Jésus attend avant de se rendre à Béthanie, car pour qu’il puisse déclarer être la résurrection et la vie, il fallait nécessairement que la mort intervienne. Si Jésus avait été à Béthanie alors que Lazare n’était que malade, la mort ne serait pas intervenue (verset 21), et si Jésus avait guéri Lazare, il n’aurait rien fait de plus que d’opérer une délivrance comme tant d’autres fois. Mais comme il aimait Lazare, Marthe et Marie (et ses propres disciples), il veut leur montrer la plus glorieuse manifestation de la puissance de Dieu.
En relisant le récit de Luc 10 déjà cité, on pourrait penser que Jésus aimait surtout Marie puisqu’il blâme Marthe. Mais non, l’amour parfait du Sauveur n’est pas en fonction de notre attitude ; cependant la jouissance que nous en avons dépend de la manière dont nous y répondons. Oui, Jésus aimait Marthe, et Marie, et Lazare.
Guidé par sa parfaite connaissance, le Seigneur décide de retourner en Judée sans en donner la raison à ses disciples. Répondant à leur surprise, le Seigneur fait une déclaration que chacun devrait retenir : le temps propice au service ne dure pas toujours. Selon la méthode juive, la journée se divisait en douze heures de nuit et douze heures de jour. Ces heures diurnes signifient le temps où Jésus était dans le monde, Lui, la lumière du monde.
La lumière de l’évangile apportée par Jésus se perpétue par le témoignage de ses rachetés. Elle brille encore dans ce monde et invite quiconque à se tourner vers le Sauveur. Elle brille aussi pour les croyants, les invitant à régler leur conduite sur les enseignements de la Parole (verset 9).
Bien que les croyants soient appelés “des luminaires dans le monde” Philippiens 2. 15, leur lumière n’a pas sa source en eux-mêmes. S’ils se tiennent dans la lumière de Christ, ils en portent le reflet, mais s’ils s’en tiennent éloignés, leur marche est chancelante (verset 11). L’apôtre Paul dit : “Vous êtes lumière dans le Seigneur… des enfants de lumière” Éphésiens 5. 8 ; il nous exhorte donc à nous conduire comme tels, avec sagesseÉphésiens 5. 15. Ces versets 9 et 10 sont comme une parenthèse pour montrer la parfaite dépendance de Jésus. Il ne se hâte pas pour devancer le temps, mais accomplit toutes choses au moment qui convient, car chaque chose n’est belle qu’en son tempsEcclésiaste 3. 11.