Le Seigneur poursuit sa réponse par des déclarations d’une importance capitale sur l’unité du Père et du Fils. La vraie foi chrétienne est basée sur de telles paroles, car si Jésus n’est pas Fils de Dieu, son œuvre à la croix n’a pas de valeur et tout le plan du salut éternel est une utopie. L’unité du Père et du Fils est soulignée dans ces cinq versets :
Dieu désire que les hommes vivent : “Est-ce que je prends plaisir à la mort du méchant ? dit le Seigneur l’Éternel ; n’est-ce pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses voies, et qu’il vive ?” Ézéchiel 18. 23 Pour que cela puisse se réaliser selon la justice divine, Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour accomplir l’œuvre de notre salut. Il s’agit donc d’écouter la parole du Fils de Dieu et de croire Dieu lui-même pour obtenir la vie éternelle. Ce n’est plus le langage de la loi et de ses ordonnances qui disait : “S’il les pratique, un homme vivra” Ézéchiel 20. 13, mais c’est la voix de la grâce qui offre à celui qui croit un salut complet basé sur le don et l’œuvre de Jésus.
En parlant de la mort (verset 24), Jésus fait allusion à l’état de mort morale qui caractérise tout homme dans sa propre natureÉphésiens 2. 1, 5. La vie éternelle est une relation profonde de notre être avec Dieu le Père et avec Jésus Christ, son Fils bien-aimé (17. 2, 3). Cette relation ne prend pas fin à la mort physique, car elle est vécue de façon plus intime quand l’âme du croyant est auprès de son Sauveur.
“L’heure vient, et elle est maintenant…” c’est l’heure de l’annonce de la bonne nouvelle du salut par Jésus Christ. Elle est maintenant, dit Jésus, car son ministère comportait déjà cette prédication ; elle vient et sera vraiment là après sa mort et sa résurrection, quand l’Esprit Saint sera répandu sur les disciples.
Tout le jugement a été donné au Fils (verset 22), ce qui souligne son droit à recevoir l’honneur conjointement au Père. Ici (verset 27), il s’agit plutôt d’autorité que de droit, et cela en rapport avec la puissance de vie qui est la part du Fils comme du Père. La divinité, Père, Fils et Saint Esprit, est UNE dans son essence. Les fonctions de chacune des Personnes divines s’exercent de façon absolument conjointe pour aboutir au résultat prévu dans le plan divin. Quand ce plan sera réalisé, alors “Dieu sera tout en tous” 1 Corinthiens 15. 28. Ce sera l’état béni de la nouvelle création où toutes les souffrances et leurs causes auront à jamais pris finApocalypse 21. 1-5.
Pour que cette bénédiction définitive soit obtenue, il faut que le mal soit jugé et extirpé pour toujours. Qui peut, mieux que Celui qui est devenu un homme, juger en parfaite justice la terre habitéeActes 17. 31 ? Le Seigneur dit, en quittant les siens, avant de monter dans la gloire : “Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre” Matthieu 28. 18, 19.
Étant juge des vivants et des morts, le Seigneur amènera devant lui tous ceux qui seront passés par la mort, aussi bien les justes que les injustesActes 24. 15. Les croyants de la période actuelle auront part à l’enlèvement annoncé en plusieurs portions de la parole de Dieu1 Corinthiens 15. 51, 52 ; 2 Corinthiens 5. 4 ; Philippiens 3. 20, 21 ; 1 Thessaloniciens 4. 15-17. Il est lié à la phase initiale de la “première résurrection”. Pour les croyants, le jugement n’aboutira à aucune condamnation (voir verset 24), mais il sera la mise en lumière de tout ce qui aura été réalisé durant la vie2 Corinthiens 5. 10.
Jésus mentionne deux résurrections distinctes : une résurrection de vie et une résurrection de jugement (verset 29), l’une étant séparée de l’autre par les mille ans du règne de ChristApocalypse 20. 5. L’extraordinaire de cette révélation de Jésus est confirmé par sa propre parole : “Ne vous étonnez pas de cela” (verset 28). Sans mentionner la chronologie des faits, ni le critère fondamental qui les distingue, le Seigneur souligne que la vie réelle ne sera goûtée que par “ceux qui auront pratiqué le bien” (verset 29). La mesure du bien et du mal ne se détermine pas selon les normes humaines, toujours changeantes, mais uniquement par rapport à Dieu qui est lumière. Cela doit conduire chacun à rechercher quelle est l’œuvre initiale de Dieu : “C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé” (6. 29).
L’affirmation du Seigneur, qu’il ne peut rien faire de lui-même, ne souligne pas une incapacité, mais une sujétion pleinement consentie pour que toute gloire revienne à Dieu le Père. Elle découle de l’unité du Père et du Fils et de la position d’homme dépendant que le Seigneur avait prise. Jésus déclare juger ou apprécier selon ce qu’il entend. Serait-ce en contradiction avec la déclaration du prophète : “Il ne jugera pas selon la vue de ses yeux et ne reprendra pas selon l’ouïe de ses oreilles” Ésaïe 11. 3 ? En Ésaïe 11, c’est le fils de David, le rejeton du tronc d’Isaï qui est en vue ; ici l’évangéliste présente Jésus sous l’aspect de sa divinité. Étant Dieu, il voit et entend bien au-delà de ce qui est visible et audible. À l’écoute de son Père, il accomplit sa volonté et son jugement est conforme à celui de son Père.