La résurrection de Lazare avait eu un retentissement énorme dans la région. La curiosité des uns et l’intérêt des autres amènent une grande foule à Béthanie. Il n’en faut pas plus pour exciter la jalousie des chefs du peuple. Comment mettre fin à la renommée de Jésus ? Il ne suffisait pas de le mettre à mort, comme ils l’avaient décidé. Lazare restait un témoin probant de la puissance et de la divinité de Jésus. Comme ils ne peuvent nier le miracle, ils décident d’éliminer la preuve : Lazare est condamné à mourir. Ils veulent ajouter un second crime pour rendre efficace le premier.
Même si l’évangile selon Jean dépeint Jésus dans son caractère de Fils de Dieu, il est aussi le Messie, et cela n’est pas passé sous silence. La scène décrite ici présente Jésus comme roi d’Israël et anticipe le moment où il sera reçu par son peuple au début de son règne.
La foule était déjà sensibilisée par le témoignage de la résurrection de Lazare. Sous l’impulsion puissante de l’Esprit de Dieu, tous ces gens venus à Jérusalem pour la Pâque sortent à la rencontre de Jésus, ayant appris qu’il va entrer dans la ville. Préparant une entrée royale pour celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël, ils proclament devant lui les paroles mêmes d’un PsaumePsaume 118. 25, 26. L’exclamation “Hosanna” traduit les mots “Sauve, je te prie” qui doivent être compris comme une exclamation de louange plutôt qu’un appel à l’aide.
Une deuxième prophétie trouve aussi son accomplissement : une monture royale pour JésusZacharie 9. 9. Ce n’est cependant qu’un accomplissement partiel de cette prophétie, car le verset suivant annonce le jugement. Jésus n’était pas venu pour juger, mais pour sauver le monde (3. 17). L’âne était un animal noble, symbole de paix. Les juges et les rois montaient un âne en temps de paix et un cheval en temps de guerreJuges 10. 4 ; 1 Rois 1. 44 ; Apocalypse 6. 2 ; 19. 11. Les disciples n’ont rien compris à ce qui se passait, mais après la glorification de Jésus, ayant alors reçu le Saint Esprit, ils ont pu saisir la raison de ces circonstances (verset 16).
Jean seul relève le lien entre le récent miracle de Jésus et le témoignage proclamé par la foule (verset 17). Cela fait ressortir le caractère divin sous lequel le Seigneur est présenté dans cet évangile, car tout ce qui concourt à la gloire du Fils de Dieu y est mis en évidence.
Une fois de plus, les pharisiens sont excités à jalousie. Ils ne voient dans cette scène qu’une marque de popularité en faveur de Celui qu’ils s’apprêtent à condamner. Sans doute craignent-ils que Jésus ait gagné un trop grand soutien populaire pour que leur complot puisse réussir. En disant que le monde allait après lui, ils mettent Jésus au rang d’un meneur de foule et se reconnaissent, de fait, dépassés par un événement où ils ne veulent pas discerner Dieu lui-même.
Suivre Jésus, ce n’est pas aller après lui comme après un personnage important. C’est aller à lui, aller avec lui, s’attacher à lui pour apprendre à le connaître et demeurer auprès de lui comme les deux disciples du premier chapitre (1. 39). Ce n’est pas un « Jésus, super-star » que nous suivons, c’est notre Sauveur et Seigneur, celui qui est mort, ressuscité, glorifié, et que nous attendons du ciel.
Les “Grecs” qui montent à la fête étaient des
Jésus répond avant tout à ses disciples. Le Seigneur voit, dans le désir exprimé par ces Grecs, un gage du règne futur où toutes les nations viendront à JérusalemÉsaïe 2. 2. Pour la première fois, Jésus dit que l’heure est venue, l’heure de la réalisation des plans divins. La gloire dont il parle n’est pas celle qu’il a reçue lors de son entrée à Jérusalem (verset 23), mais celle qui résultera de son œuvre à la croix, quand le fruit en sera manifesté. En effet, la mort du Seigneur se révèle nécessaire pour que la moisson future puisse être rassemblée. La courte parabole du grain de blé apporte un enseignement riche et concentré :
Dans la nature, tout démontre que la vie surgit de la mort. Ce qui est lié aux conditions physiques ne peut pas vivre éternellement. Ainsi est la résurrection des morts : le corps physique mortel est destiné à la corruption, celui du croyant ressuscite spirituel et glorieux1 Corinthiens 15. 42-46. De ces images prises dans le cycle naturel de la création, l’Esprit de Dieu dégage un enseignement pour affermir notre foi.
Le Seigneur répète, sous une autre forme et dans un autre contexte, ce qu’il avait déjà dit pour encourager ses disciples à le suivre avec fidélitéLuc 9. 23, 24. C’est le paradoxe de la vie chrétienne : tout perdre pour tout gagner. Non par calcul de rentabilité, mais selon une juste estimation de la valeur infinie de Celui auquel notre cœur s’attache. Que sont les privilèges terrestres, ou religieux, comparés à l’excellence de ChristPhilippiens 3. 7, 8 ?
Le Seigneur promet d’emblée une récompense à celui qui s’engage à le suivre et à le servir. Elle est double : être avec Jésus pour l’éternité et être honoré par le Père. Ce n’est pas une exclusivité réservée aux apôtres, mais tous, de quelque nation qu’ils proviennent, sont invités à s’engager dans ce même chemin et ils recevront aussi cette récompense.