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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 12. 9-26

Entrée de Jésus à Jérusalem

1. Complot contre Lazare : versets 9-11

La résurrection de Lazare avait eu un retentissement énorme dans la région. La curiosité des uns et l’intérêt des autres amènent une grande foule à Béthanie. Il n’en faut pas plus pour exciter la jalousie des chefs du peuple. Comment mettre fin à la renommée de Jésus ? Il ne suffisait pas de le mettre à mort, comme ils l’avaient décidé. Lazare restait un témoin probant de la puissance et de la divinité de Jésus. Comme ils ne peuvent nier le miracle, ils décident d’éliminer la preuve : Lazare est condamné à mourir. Ils veulent ajouter un second crime pour rendre efficace le premier.

2. Cortège triomphal pour Jésus : versets 12-19

L’accomplissement d’une prophétie : versets 12-16

Même si l’évangile selon Jean dépeint Jésus dans son caractère de Fils de Dieu, il est aussi le Messie, et cela n’est pas passé sous silence. La scène décrite ici présente Jésus comme roi d’Israël et anticipe le moment où il sera reçu par son peuple au début de son règne.

La foule était déjà sensibilisée par le témoignage de la résurrection de Lazare. Sous l’impulsion puissante de l’Esprit de Dieu, tous ces gens venus à Jérusalem pour la Pâque sortent à la rencontre de Jésus, ayant appris qu’il va entrer dans la ville. Préparant une entrée royale pour celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël, ils proclament devant lui les paroles mêmes d’un PsaumePsaume 118. 25, 26. L’exclamation “Hosanna” traduit les mots “Sauve, je te prie” qui doivent être compris comme une exclamation de louange plutôt qu’un appel à l’aide.

Une deuxième prophétie trouve aussi son accomplissement : une monture royale pour JésusZacharie 9. 9. Ce n’est cependant qu’un accomplissement partiel de cette prophétie, car le verset suivant annonce le jugement. Jésus n’était pas venu pour juger, mais pour sauver le monde (3. 17). L’âne était un animal noble, symbole de paix. Les juges et les rois montaient un âne en temps de paix et un cheval en temps de guerreJuges 10. 4 ; 1 Rois 1. 44 ; Apocalypse 6. 2 ; 19. 11. Les disciples n’ont rien compris à ce qui se passait, mais après la glorification de Jésus, ayant alors reçu le Saint Esprit, ils ont pu saisir la raison de ces circonstances (verset 16).

La foule et les pharisiens : versets 17-19

Jean seul relève le lien entre le récent miracle de Jésus et le témoignage proclamé par la foule (verset 17). Cela fait ressortir le caractère divin sous lequel le Seigneur est présenté dans cet évangile, car tout ce qui concourt à la gloire du Fils de Dieu y est mis en évidence.

Une fois de plus, les pharisiens sont excités à jalousie. Ils ne voient dans cette scène qu’une marque de popularité en faveur de Celui qu’ils s’apprêtent à condamner. Sans doute craignent-ils que Jésus ait gagné un trop grand soutien populaire pour que leur complot puisse réussir. En disant que le monde allait après lui, ils mettent Jésus au rang d’un meneur de foule et se reconnaissent, de fait, dépassés par un événement où ils ne veulent pas discerner Dieu lui-même.

Suivre Jésus, ce n’est pas aller après lui comme après un personnage important. C’est aller à lui, aller avec lui, s’attacher à lui pour apprendre à le connaître et demeurer auprès de lui comme les deux disciples du premier chapitre (1. 39). Ce n’est pas un « Jésus, super-star » que nous suivons, c’est notre Sauveur et Seigneur, celui qui est mort, ressuscité, glorifié, et que nous attendons du ciel.

3. Des Grecs désirent voir Jésus : versets 20-26

Les “Grecs” qui montent à la fête étaient des prosélytes, des non-Juifs qui avaient adopté la religion juive et s’étaient fait circoncire. Acceptés par les Juifs, ils n’en avaient cependant pas tous les privilèges. Avec déférence, ces quelques Grecs expriment leur désir de voir Jésus. Ils s’adressent à Philippe, craignant probablement d’importuner le Maître. Mais Philippe semble hésiter à les amener à Jésus, peut-être parce qu’ils étaient des étrangers et non de vrais Juifs. Le texte ne dit pas que ces Grecs ont obtenu audience auprès de Jésus, mais rien ne permet de supposer le contraire : le Seigneur était toujours disponible pour ceux qui le cherchaient sincèrement.

Le grain de blé et son fruit : verset 24

Jésus répond avant tout à ses disciples. Le Seigneur voit, dans le désir exprimé par ces Grecs, un gage du règne futur où toutes les nations viendront à JérusalemÉsaïe 2. 2. Pour la première fois, Jésus dit que l’heure est venue, l’heure de la réalisation des plans divins. La gloire dont il parle n’est pas celle qu’il a reçue lors de son entrée à Jérusalem (verset 23), mais celle qui résultera de son œuvre à la croix, quand le fruit en sera manifesté. En effet, la mort du Seigneur se révèle nécessaire pour que la moisson future puisse être rassemblée. La courte parabole du grain de blé apporte un enseignement riche et concentré :

  • 1. Le blé est un symbole de l’humanité de Jésus ;
  • 2. Il tombe en terre comme Jésus lorsqu’il sera enseveli ;
  • 3. S’il ne meurt : Jésus pouvait remonter au ciel sans mourir ;
  • 4. Il demeure seul : mais personne n’aurait pu être sauvé ;
  • 5. S’il meurt, il produit un germe, titre de Christ, porteur de vieÉsaïe 4. 2 ; Jérémie 23. 5 ; Zacharie 3. 8 ; 6. 12 ;
  • 6. Il porte beaucoup de fruit, le fruit du travail de son âme. Ésaïe 53. 11

Dans la nature, tout démontre que la vie surgit de la mort. Ce qui est lié aux conditions physiques ne peut pas vivre éternellement. Ainsi est la résurrection des morts : le corps physique mortel est destiné à la corruption, celui du croyant ressuscite spirituel et glorieux1 Corinthiens 15. 42-46. De ces images prises dans le cycle naturel de la création, l’Esprit de Dieu dégage un enseignement pour affermir notre foi.

Encouragement à servir le Seigneur : versets 25, 26

Le Seigneur répète, sous une autre forme et dans un autre contexte, ce qu’il avait déjà dit pour encourager ses disciples à le suivre avec fidélitéLuc 9. 23, 24. C’est le paradoxe de la vie chrétienne : tout perdre pour tout gagner. Non par calcul de rentabilité, mais selon une juste estimation de la valeur infinie de Celui auquel notre cœur s’attache. Que sont les privilèges terrestres, ou religieux, comparés à l’excellence de ChristPhilippiens 3. 7, 8 ?

Le Seigneur promet d’emblée une récompense à celui qui s’engage à le suivre et à le servir. Elle est double : être avec Jésus pour l’éternité et être honoré par le Père. Ce n’est pas une exclusivité réservée aux apôtres, mais tous, de quelque nation qu’ils proviennent, sont invités à s’engager dans ce même chemin et ils recevront aussi cette récompense.

Jean 12

9Une grande foule d’entre les Juifs sut donc qu’il était là, et vint, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. 10Mais les principaux sacrificateurs tinrent conseil, afin de faire mourir aussi Lazare ; 11car, à cause de lui, plusieurs des Juifs s’en allaient et croyaient en Jésus.

12Le lendemain, une grande foule qui était venue à la fête, ayant entendu dire que Jésus venait à Jérusalem, 13prit les rameaux des palmiers et sortit au-devant de lui, et criait : Hosanna ! béni soit celui qui vient au nom du ✷Seigneur, le roi d’Israëla ! 14Et Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, selon qu’il est écrit : 15“Ne crains point, fille de Sion ; voici, ton roi vient, assis sur l’ânon d’une ânesse”b. 16Or ses disciples ne comprirent pas d’abord ces choses ; mais quand Jésus eut été glorifié, alors ils se souvinrent que ces choses étaient écrites de lui et qu’ils avaient faitc ces choses à son égard. 17La foule donc qui était avec lui, [lui] rendait témoignage, parce qu’ild avait appelé Lazare hors du sépulcre, et qu’il l’avait ressuscité d’entre les morts. 18C’est pourquoi aussi la foule alla au-devant de lui, parce qu’ils avaient appris qu’il avait fait ce miracle. 19Les pharisiens donc dirent entre eux : Vous voyez que vous ne gagnez rien ; voici, le monde est allé après lui.

20Or il y avait quelques Grecs, d’entre ceux qui étaient montés pour adorere pendant la fête. 21Ceux-ci donc vinrent à Philippe qui était de Bethsaïda de Galilée, et ils le priaient, disant : Seigneurf, nous désirons voir Jésus. 22Philippe vient, et le dit à André ; et puis André vient, et Philippe, et ils le disent à Jésus. 23Et Jésus leur répondit, disant : L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié. 24En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 25Celui qui affectionne sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. 26Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur : si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

Notes

avoir Psaume 118. 25-26.
bZacharie 9. 9.
cou : qu’on avait fait.
dou : rendait témoignage qu’il.
eordin. : rendre hommage ; se dit à l’égard de Dieu et à l’égard des hommes.
fplutôt : Monsieur.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)