Le formalisme religieux du temps du Seigneur était tel que le nom de cette fête n’est même pas mentionné. Les fêtes ordonnées par Moïse auraient dû être considérées comme des invitations établies par Dieu pour jouir de sa présence et de sa communion. Elles étaient toutes “les jours solennels de l’Éternel… de saintes convocations” Lévitique 23. 2. Devenues simplement “fêtes des Juifs” elles n’étaient que des fêtes nationales, avec un caractère politico-religieux.
Cette porte de Jérusalem, percée dans la muraille pour laisser entrer les troupeaux de petit bétail, est le symbole de Jésus lui-même, “la porte des brebis” (10. 7). C’est donc bien là que se trouvent les brebis malades, faibles ou blessées dont parle le prophète : “J’en prendrai soin… je la banderai, je la fortifierai” Ézéchiel 34. 11, 16. Nul n’était là pour s’en occuper jusqu’à ce que Jésus vienne, lui le bon berger qui ira jusqu’à donner sa vie pour ses brebis (10. 11).
Le verset 4 manque dans plusieurs manuscrits, mais ce que dit le verset 7 en confirme l’authenticité. Il y avait donc une mesure providentielle accordée par Dieu, mais bien insuffisante car inefficace pour celui qui était vraiment incapable de se déplacer. C’est bien l’image du régime de la loi : “Fais cela et tu vivras” ; mais l’homme est comme le paralytique : incapable. La preuve de cette incapacité est amplement démontrée, aussi la condamnation demeure-t-elle sur tous, “car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu” Romains 3. 23. L’état de cet homme infirme depuis trente-huit ans fait penser à la misère de la créature de Dieu que Satan a entraînée dans son sillage. C’est l’état moral de tout homme avant qu’il ne rencontre Jésus. Trente-huit années, c’est la moitié d’une vie et aussi le temps que le peuple d’Israël a erré dans le désert comme conséquence de sa rébellion à Kadès-BarnéaDeutéronome 2. 14. La parole que Jésus adresse à l’homme guéri (verset 14) laisse penser que sa paralysie avait été une conséquence d’un péché particulier.
La question posée par le Seigneur à cet infirme nous paraît superflue. Il semble évident qu’il devait désirer la guérison. N’y a-t-il pas là tout un sujet de réflexion ? Il peut y avoir chez tout homme, même chrétien, quelque zone cachée dans son être moral où il cherche à se réfugier pour échapper à une difficulté quelconque. Le Seigneur veut y faire pénétrer sa lumière, aussi demande-t-il : “Veux-tu être guéri ?” Laissons-le mettre à nu nos pensées secrètes pour être vraiment libérés de toute entrave.
Le Seigneur veut sauver, mais il ne le fait pas contre notre gré. Jésus ne force pas l’entrée du cœur, mais il se tient à la porte et frappeApocalypse 3. 20. Il frappe longtemps peut-être et supplie avec insistance. La voix de la grâce est aussi un commandement d’amour, de sorte que celui qui résiste est désobéissant (3. 36) Actes 17. 30.
Une multitude d’infirmes était là, et aussi beaucoup de gens (verset 13), mais il n’y avait personne pour aider, personne pour soulager (c’est le portrait de notre société). Le “chacun pour soi” prévalait comme aujourd’hui.
Bien qu’il ne dise pas ouvertement son désir d’être guéri, l’infirme avoue son incapacité totale, son désarroi et sa solitude. L’aveu d’une telle misère est un appel au secours. Le Seigneur y répond selon son immense amourPsaume 72. 12.
Les souffrances morales sont souvent cachées dans la masse d’une foule anonyme. Combien de visages tristes dans les transports en commun, combien de misères masquées, de larmes ravalées et de cris étouffés ! Seigneur, tu vois et tu connais le cœur de chacun ; tes compassions ne cessent pas ; donne donc à tes rachetés le courage et la sagesse pour être tes ambassadeurs auprès de ces personnes que tu aimes et pour lesquelles tu as donné ta vie !
Trois ordres sont donnés successivement à l’infirme :
Obéissant ainsi au premier ordre de Jésus, l’homme est guéri sur le champ. Sans se soucier que c’était sabbat ce jour-là, car durant trente-huit ans les jours se sont succédé pour lui dans une affreuse monotonie, cet infirme guéri s’en va et perd de vue son bienfaiteur.
N’en est-il pas souvent ainsi ? Nous jouissons des bienfaits que Dieu nous octroie et nous allons notre chemin avec gaieté. Un sentiment de reconnaissance nous anime, mais le contact personnel avec le Seigneur est interrompu. Nous pourrions dire comme David : “Éternel ! par ta faveur, tu as donné la stabilité et la force à ma montagne… ; tu as caché ta face, j’ai été épouvanté” Psaume 30. 8. Prenons donc garde de ne pas nous abandonner à notre seule joie, mais recherchons un contact continuel avec notre Sauveur et Seigneur. La prière et la lecture de la parole de Dieu garantissent ce contact et entretiennent une communion réelle entre nos âmes et le Seigneur Jésus.