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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 19. 31-42

La crucifixion

2. Le côté percé : versets 31-37

Pour accélérer le processus de mort, les soldats pouvaient briser les jambes des condamnés, provoquant ainsi la mort par suffocation.

Les Juifs n’étaient préoccupés que par leur sabbat qui, cette année-là, était “grand” parce qu’il coïncidait avec le premier jour de la fête des pains sans levain. Le Seigneur n’est pas mort un jour ordinaire. Ce sabbat (le mot signifie repos) fut véritablement pour Jésus le grand sabbat, le jour où il est entré dans son repos, mais ce jour est aussi le jour de ses plus grandes souffrances. Jésus a une place qui n’appartient qu’à lui seul, même dans la mort.

Les Juifs n’avaient pas voulu se rendre impurs en entrant chez Pilate ; ils ne veulent pas souiller le pays en laissant des cadavres sur un gibetDeutéronome 21. 22, 23. Pour célébrer la Pâque en toute quiétude en respectant les formes de leur religion, ils demandent donc à Pilate qu’on accélère la fin des condamnés en leur rompant les jambes. Mais Jésus n’est pas mort de cette manière, car il a crié à haute voix : “Père ! entre tes mains je remets mon esprit” Luc 23. 46. Puis, il a baissé la tête et donné sa vie.

Les soldats constatent que les deux brigands vivent encore et que Jésus est déjà mort, alors qu’ils avaient été crucifiés en même temps. Ils rompent les jambes des brigands, mais épargnent Jésus. C’est un témoignage supplémentaire à la réalité de la mort du Seigneur.

Pilate avait donné l’ordre qu’on rompît les jambes des crucifiés. Les soldats n’auraient pas osé désobéir aux ordres du gouverneur en ne brisant pas les os de Jésus, s’ils n’avaient constaté qu’il était déjà mort. Pour bien s’assurer qu’il ne s’est pas trompé1, un des soldats perce le côté de Jésus avec une lance. Il en sort du sang et de l’eau. Ce phénomène est surnaturel, car un cadavre ne saigne pas lorsqu’on le perce. Le sang et l’eau parlent des deux conséquences fondamentales et inséparables qui découlent pour les croyants de la mort de Christ :

  • La justification : Le sang, symbole d’une vie donnée, expie les péchés, fait propitiation pour les péchésLévitique 17. 11 ; Hébreux 9. 14. Dieu déclare juste celui qui croit au sacrifice de JésusRomains 3. 24-26.
  • La purification : L’eau, symbole de la parole de Dieu, purifie le pécheurTite 3. 5. (Il n’est pas question ici de l’eau du baptême chrétien, car le baptême symbolise la mort et la résurrection du croyant avec ChristRomains 6. 3, 4 ; Colossiens 2. 12.)

La justification répond aux exigences de Dieu, et la purification remédie à l’état de l’homme.

Le témoignage de Jean : versets 35-37

S’il a conduit Marie chez lui, comme on peut le penser, Jean est certainement revenu à Golgotha, puisqu’il est témoin oculaire de ce qu’il rapporte. Comme témoin, son but est d’amener ses lecteurs à la foi. Il cite l’A.T. pour éclairer tous les événements de la crucifixion.

Le corps de Jésus est inerte sur la croix, mais Dieu parle par les Écritures. Deux nouvelles prophéties sont accréditées2 :

  • “Pas un de ses os ne sera cassé” Exode 12. 46 ; Nombres 9. 12 ;
  • “Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé” Zacharie 12. 10.

Jean a rapporté tous ces événements pour montrer que la mort du Seigneur est un fait indéniable, établi par des témoins oculaires.

3. La mise au tombeau : versets 38-42

La parole de la croix est la puissance de Dieu1 Corinthiens 1. 18. Il ne faut pas longtemps pour que des hommes soient attirés à Jésus. Le Seigneur avait dit : “Si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même” (12. 32). Joseph d’Arimathée3 et Nicodème, deux riches notables, viennent à Golgotha pour mettre le corps du Seigneur dans le tombeau. Ils ont fait ce qui était en leur pouvoir pour le Seigneur. Dieu n’oublie pas leur service. L’amour ensevelit Jésus, après que la haine l’a crucifié.

Joseph d’Arimathée, un vrai Juif, avait eu le courage de demander à Pilate le corps de Jésus4. Il était disciple de Jésus, sans avoir jamais osé l’affirmer. Mais la croix transforme les poltrons en hommes courageuxMarc 15. 43. « L’iniquité, poussée à son comble, amène les faibles à se montrer fidèles. »

Quand Jésus commençait son ministère, Nicodème était venu le voir de nuit, pour savoir qui était ce nouveau maître (3. 2) et avait tenté, faiblement, de le défendre devant les chefs du peuple (7. 50-52). Le soir de la crucifixion, il vient à Golgotha avec des aromates en très grande quantité pour embaumer le corps de Jésus. Son respect pour Jésus ne se calcule pas, comme l’amour de Marie de Béthanie pour son Seigneur. Nicodème se trouve au pied de la croix, là où le Seigneur voulait l’amener dans leur première rencontre (3. 14, 15).

Jésus, le roi des Juifs, reçut les honneurs réservés à un descendant de David2 Chroniques 16. 14. Jésus, né d’une vierge, est déposé dans un sépulcre vierge par Joseph et Nicodème. L’entrée de Jésus dans le monde et sa sortie du monde réclamaient un réceptacle neuf5. Deux autres prophéties trouvent leur accomplissement : Jésus a été “avec le riche dans sa mort” Ésaïe 53. 9 et il n’a pas vu la corruptionPsaume 16. 10, car son corps n’a eu aucun contact avec un mort.

A la mort de Moïse, Satan a voulu s’emparer de son corpsJude 9, mais Dieu en prit soinDeutéronome 34. 6. De même, le corps de Jésus a été préservé en toute sécurité à l’abri d’un sépulcre neuf. Cet endroit n’était pas une tombe, mais un séjour provisoire.

Adam a péché dans le jardin d’Éden. C’est dans le jardin de Golgotha qu’a été mis en terre le grain de blé qui devait porter beaucoup de fruit, du fruit en vie éternelle.

Notes

1D’autres voient dans l’acte du soldat romain le comble de la haine de l’homme, le coup que l’ennemi vaincu donne par dépit après la bataille.
2En rapport avec la prophétie de Zacharie, il n’est pas dit qu’elle est accomplie, car elle trouvera son accomplissement dans le futur, quand le Seigneur viendra avec les nuées (Apocalypse 1. 7).
3Joseph était un homme riche (Matthieu 27. 57), un homme de bien et juste qui attendait le royaume de Dieu (Luc 23. 50), un conseiller honorable (Marc 15. 43), c’est-à-dire un membre du sanhédrin. Originaire d’Arimathée, une ville des Juifs (Luc 23. 51), il était disciple de Jésus (Matthieu 27. 57), mais en secret, par crainte des Juifs.
4Il est étonnant que Pilate ait accordé cette demande. Les gouverneurs, cupides, vendaient parfois ce privilège.
5On peut aussi remarquer que Jésus s’est assis sur un ânon que personne n’avait jamais monté, quand il est entré à Jérusalem, acclamé comme roi (Luc 19. 30). L’habitation du Père et du Fils dans un croyant (14. 23) demande aussi une demeure neuve, entièrement nouvelle (2 Corinthiens 5. 17).

Jean 19

31Les Juifs donc, afin que les corps ne demeurent pas sur la croix en un jour de sabbat, puisque c’était la Préparation (car le jour de ce sabbat-là était grand), firent à Pilate la demande qu’on leur rompe les jambes, et qu’on les ôte. 32Les soldats donc vinrent et rompirent les jambes du premier, et de l’autre qui était crucifié avec lui. 33Mais étant venus à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ; 34mais l’un des soldats lui perça le côté avec une lance ; et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau. 35Et celui qui l’a vu rend témoignage ; et son témoignage est véritable ; et lui sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. 36Car ces choses sont arrivées afin que l’écriture fût accomplie : “Pas un de ses os ne sera cassé”a. 37Et encore une autre écriture dit : “Ils regarderont vers celui qu’ils ont percé”b.

38Or, après ces choses, Joseph d’Arimathée, qui était disciple de Jésus, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande d’ôter le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Jésus. 39Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ 100 livres. 40Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelirc. 41Or il y avait, au lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne n’avait jamais été mis. 42Ils mirent donc Jésus là, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.

Notes

aExode 12. 46 ; Psaume 34. 21.
bZacharie 12. 10.
cou, selon l’emploi du mot dans les Septante : embaumer ; comp. Genèse 50. 2-3.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)