Le contraste entre “Ne dites-vous pas, vous ?” et “Voici, je vous dis” se rattache à l’enseignement des versets 31 à 34. Le Seigneur détourne les regards des disciples des choses matérielles, la moisson des blés, pour les diriger sur des réalités spirituelles, la moisson des âmes. Dans cette Samarie méprisée, la moisson spirituelle est toute prête. Le Seigneur y associe ses disciples afin qu’ils se réjouissent avec lui. Il voit, dans la conversion des Samaritains, comme un gage certain de l’immense récolte que l’annonce de l’évangile produira parmi les nations.
La moisson, dans la Parole, a une double signification. Ici, elle est une image de la récolte que produit l’annonce de l’évangile, comme le Seigneur le montre ; mais elle est aussi ailleurs une figure du jugement futurApocalypse 14. 15.
L’œuvre de l’évangile est celle du Seigneur, mais il daigne, par grâce, y associer les croyants1 Corinthiens 3. 9 ; 2 Corinthiens 5. 20. Cette œuvre présente des analogies avec les différentes phases des travaux de la campagne. La récolte est précédée par un grand nombre de travaux moins agréables. Le serviteur qui a le privilège de moissonner ne reçoit pas une récompense supérieure à celle accordée au laboureur. Tous deux peuvent se réjouir en travaillant, mais avec humilité, quand ils envisagent la moisson future.
Ces travaux ordinaires de la campagne sont pris comme une image de tout service que le Seigneur confie aux siens. Lorsque Jésus dit à ses disciples qu’ils sont entrés dans le travail accompli par d’autres, cela se rapporte à tout le ministère des prophètes. Ce ministère de l’ancienne alliance conduisait à ChristGalates 3. 24, de sorte que la récolte ne pouvait être faite qu’après la venue de Jésus. Les apôtres en ont vu un échantillon parmi les Samaritains, mais ils en verront des gerbes entières dès la Pentecôte. Cependant la récolte du Seigneur ne sera complète qu’au jour de son apparition en gloire. Alors il reviendra avec chant de joie, portant ses gerbes, après avoir pleuré en répandant la semencePsaume 126. 6.
Le jour de la moisson est un jour de joie, tandis que la période des labours et des semailles est caractérisée par la souffrance. Combien de fidèles serviteurs de Dieu ont même payé de leur vie leur dévouement et leur consécration dans la prédication de l’évangile ! Parfois même ils n’ont vu aucun résultat. Est-ce une raison pour se décourager ? Portons nos regards en avant, vers le moment où les fruits seront rassemblés dans les cieux : “Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec chant de joie” Psaume 126. 5.
Dans les villages d’Israël, malgré le grand nombre de miracles opérés par le Seigneur, les résultats ont toujours été décevants. Aucune localité n’a, comme Sichar, demandé la présence prolongée de Jésus. C’est bien ce que la Parole dit : “Je suis recherché de ceux qui ne s’enquéraient pas de moi, je suis trouvé de ceux qui ne me cherchaient pas” Ésaïe 65. 1. Quelle joie ce fut pour le Sauveur de voir tous ces étrangers venir à lui et le prier de demeurer chez eux !
Les deux jours passés auprès de ces Samaritains ont permis au Seigneur de les enseigner en leur prêchant l’évangile. Le résultat fut remarquable : nombre de personnes vinrent à la foi et saisirent une vérité que les Juifs ont rarement admise : “Nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde” (verset 42). La femme à l’origine de cette œuvre de Dieu n’avait pourtant pas prononcé de discours. Un simple témoignage a suffi pour déclencher toute cette œuvre bénie : “Il m’a dit tout ce que j’ai fait”. Que cet exemple soit un stimulant pour nous tous, et demandons à Dieu de faire fructifier notre témoignage.