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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 4. 1-27

Jésus traverse la Samarie

5. Au sujet de l’adoration : 4. 19-26

Qui faut-il croire ? : versets 19, 20

Subitement mise en contact avec la lumière, la Samaritaine, sans s’y dérober entièrement, détourne la conversation sur un point qui la troublait. Puisque cet homme est un prophète, il pourra lui expliquer quelle est la différence entre la religion juive et celle des Samaritains. L’une est-elle meilleure que l’autre1 ?

Beaucoup posent aussi de semblables questions dans nos pays christianisés. Quelle église choisir ? Quelle est la raison de toutes ces particularités, de toutes ces divisions ? Le Dieu des chrétiens n’est-il pas le même pour tous ? Qui faut-il croire ?

Pas des opinions, mais Jésus : versets 21, 22

La réponse du Seigneur est sans équivoque : “Femme, crois-moi”. Ce n’est pas l’opinion de celui-ci ou de celui-là qui doit prévaloir, mais la parole du Seigneur. Cette déclaration bouleversante pour la Samaritaine l’était encore davantage pour les Juifs :

  • 1. D’abord, le lieu : ni sur Garizim, ni à Jérusalem ; la vérité n’est pas attachée à un lieu géographique, mais à la seule personne de Jésus.
  • 2. Ensuite, l’objet : “Vous adorez, vous ne savez quoi”, car seul peut être adoré Celui que révèle la parole de Dieu.
  • 3. Enfin, le but final : c’est le salut qui est venu par Jésus dont le peuple juif aurait dû être l’annonciateur.

Dans le contexte actuel, la situation comporte beaucoup d’analogies. L’état de confusion de la chrétienté laisse perplexe tout croyant qui désire connaître le vrai chemin. Les uns disent : « Venez avec nous ; vous trouverez vie, joie, amour. » D’autres déclarent que leur enseignement est le plus conforme à la vérité. D’autres encore, en dénigrant les autres milieux, disent se conformer aux coutumes des premiers chrétiens. Comment s’y retrouver ? Où est la vérité ? Voici la réponse de la Parole : “La vérité est en Jésus” Éphésiens 4. 21. Personne n’en est le dépositaire exclusif, mais tout croyant qui connaît Jésus pour son Sauveur est responsable de s’attacher à lui et de témoigner de la vérité.

Les vrais adorateurs : versets 23, 24

Laissant de côté toute considération de religion, le Seigneur entretient la Samaritaine de ce qu’est la vraie relation avec Dieu, une relation filiale qui découle de son œuvre à la croix. C’est ce que signifie cette expression “l’heure vient et elle est maintenant”, car elle était là, en la personne de Jésus, mais elle viendrait pour tous, suite à la mort et à la résurrection du Seigneur.

Les Juifs n’adoraient pas “en esprit”, et les Samaritains ne le faisaient ni en esprit ni en vérité. Le culte juif consistait en éléments matériels, imposés par la loi. Toutefois, dans le cœur de plusieurs, une foi réelle leur permettait d’anticiper l’adoration en esprit comme le montrent plusieurs psaumes. La situation est changée maintenant, car nous avons une révélation de Dieu qui dépasse ce qu’Israël connaissait.

Dieu se fait connaître comme notre Père en Jésus ; le Père cherche des adorateurs : c’est tout le travail de sa grâce envers des hommes éloignés de lui. Il veut les rendre capables d’entrer en relation avec lui et de l’adorer “en esprit et en vérité”. En effet, la loi interdisait de représenter Dieu sous une forme quelconque. Il y a donc la nécessité absolue pour tout croyant d’adorer Dieu :

  • en esprit, c’est-à-dire de façon spirituelle et non à travers des représentations matérielles,
  • en vérité, c’est-à-dire conformément à la révélation donnée dans la parole de Dieu.

L’adoration doit être le premier mouvement du cœur dès la conversion : dire sa reconnaissance au Dieu qui l’a sauvé et lui rendre l’hommage qui lui est dû dans un amour sincère. Cette adoration individuelle se réalise pleinement quand elle est collective. C’est le culte rendu par l’action de l’Esprit de DieuPhilippiens 3. 3.

Le Messie vient : versets 25, 26

Nous sommes surpris de constater que les Samaritains attendaient la venue du Messie. Ils étaient eux-mêmes en dehors du peuple de Dieu comme les autres nations, étrangers aux alliances de Dieu avec son peupleÉphésiens 2. 12. L’espérance qu’ils disaient avoir n’était pas basée sur une alliance. Si donc ils attendaient le Messie, ce ne pouvait être que sur la base de la grâce de Dieu. Des textes sacrés leur avaient été donnés lorsque des Israélites leur avaient enseigné “la coutume du Dieu du pays” 2 Rois 17. 26, 272. De toute façon, le Seigneur répond positivement à la femme samaritaine lorsqu’elle lui parle de la venue du Messie. Il lui dit directement : “Je le suis, moi qui te parle” (verset 26) 3.

Notes

1La montagne dont parle la Samaritaine est le mont Garizim sur lequel un temple avait été construit par les premiers déportés. Il fut détruit en 129 av. J.-C. mais le mont est resté sacré pour les Samaritains. Deux montagnes s’élevaient de part et d’autre de la ville de Sichem, le mont Ébal et le mont Garizim. Dieu avait ordonné au peuple de s’y rendre quand le pays serait conquis (Deutéronome 11. 29). Un autel devait être construit sur le mont Ébal où six tribus devaient prononcer la malédiction. Les six autres devaient prononcer la bénédiction sur le mont Garizim (Deutéronome 27. 11-13). Josué a obéi à cet ordre avec précision en construisant un autel sur le mont Ébal. C’est en effet là où la malédiction est prononcée que le sacrifice doit être offert (Josué 8. 30-35). Belle image de l’œuvre de la croix où notre Sauveur a enduré la malédiction afin de permettre à la bénédiction de descendre sur ceux qui croient (Galates 3. 13. 14). Les Samaritains avaient fait l’inverse.
2Les Samaritains possédaient les livres de Moïse, mais le texte avait été falsifié en certains endroits.
3A une autre femme étrangère qui invoquait le Seigneur sous son titre de “Fils de David”, Jésus répond en lui disant qu’il n’était envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël (Matthieu 15. 22-24). Comme Messie, sa venue future sera pour la bénédiction universelle, car il sera proclamé “Roi des rois et Seigneur des seigneurs” (Apocalypse 19. 16). Jésus est venu dans l’abaissement et c’est comme Messie qu’il fut retranché (Daniel 9. 26). D’autres titres de gloire lui sont reconnus par les croyants de la période actuelle : il est Seigneur, Chef et Époux de l’Église.

Jean 4

1Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire : Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean2 (toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), 3il quitta la Judée, et s’en alla encorea en Galilée. 4Et il fallait qu’il traverse la Samarie. 5Il vient donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph son fils. 6Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assisb sur la fontaine ; c’était environ la sixième heure. 7Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne-moi à boire8 (car ses disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter des vivres). 9La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n’ont point de relations avec les Samaritains.) 10Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, toi, tu lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. 11La femme lui dit : Seigneurc, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où as-tu donc cette eau vive ? 12Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits ; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail ? 13Jésus répondit et lui dit : Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; 14mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. 15La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. 16Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. 17La femme répondit et dit : Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; 18car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai. 19La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète. 20Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer. 21Jésus lui dit : Femme, crois-moi : l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. 22Vous, vous adorez, vous ne savez quoid ; nous, nous savons ce que nous adoronse ; car le salut vient des Juifs. 23Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. 24Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. 25La femme lui dit : Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. 26Jésus lui dit : Je le suis, moi qui te parle. 27Et là-dessus ses disciples vinrent ; et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme ; toutefois nul ne dit : Que lui demandes-tu ? ou, de quoif parles-tu avec elle ?

Notes

apl. omettent : encore.
blitt. : s’assit ainsi.
cici et v. 15, 19 ; plutôt : Monsieur.
dou : vous adorez ce que vous ne connaissez pas.
elitt. : nous adorons nous savons quoi.
fou : pourquoi.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)