Subitement mise en contact avec la lumière, la Samaritaine, sans s’y dérober entièrement, détourne la conversation sur un point qui la troublait. Puisque cet homme est un prophète, il pourra lui expliquer quelle est la différence entre la religion juive et celle des Samaritains. L’une est-elle meilleure que l’autre1 ?
Beaucoup posent aussi de semblables questions dans nos pays christianisés. Quelle église choisir ? Quelle est la raison de toutes ces particularités, de toutes ces divisions ? Le Dieu des chrétiens n’est-il pas le même pour tous ? Qui faut-il croire ?
La réponse du Seigneur est sans équivoque : “Femme, crois-moi”. Ce n’est pas l’opinion de celui-ci ou de celui-là qui doit prévaloir, mais la parole du Seigneur. Cette déclaration bouleversante pour la Samaritaine l’était encore davantage pour les Juifs :
Dans le contexte actuel, la situation comporte beaucoup d’analogies. L’état de confusion de la chrétienté laisse perplexe tout croyant qui désire connaître le vrai chemin. Les uns disent : « Venez avec nous ; vous trouverez vie, joie, amour. » D’autres déclarent que leur enseignement est le plus conforme à la vérité. D’autres encore, en dénigrant les autres milieux, disent se conformer aux coutumes des premiers chrétiens. Comment s’y retrouver ? Où est la vérité ? Voici la réponse de la Parole : “La vérité est en Jésus” Éphésiens 4. 21. Personne n’en est le dépositaire exclusif, mais tout croyant qui connaît Jésus pour son Sauveur est responsable de s’attacher à lui et de témoigner de la vérité.
Laissant de côté toute considération de religion, le Seigneur entretient la Samaritaine de ce qu’est la vraie relation avec Dieu, une relation filiale qui découle de son œuvre à la croix. C’est ce que signifie cette expression “l’heure vient et elle est maintenant”, car elle était là, en la personne de Jésus, mais elle viendrait pour tous, suite à la mort et à la résurrection du Seigneur.
Les Juifs n’adoraient pas “en esprit”, et les Samaritains ne le faisaient ni en esprit ni en vérité. Le culte juif consistait en éléments matériels, imposés par la loi. Toutefois, dans le cœur de plusieurs, une foi réelle leur permettait d’anticiper l’adoration en esprit comme le montrent plusieurs psaumes. La situation est changée maintenant, car nous avons une révélation de Dieu qui dépasse ce qu’Israël connaissait.
Dieu se fait connaître comme notre Père en Jésus ; le Père cherche des adorateurs : c’est tout le travail de sa grâce envers des hommes éloignés de lui. Il veut les rendre capables d’entrer en relation avec lui et de l’adorer “en esprit et en vérité”. En effet, la loi interdisait de représenter Dieu sous une forme quelconque. Il y a donc la nécessité absolue pour tout croyant d’adorer Dieu :
L’adoration doit être le premier mouvement du cœur dès la conversion : dire sa reconnaissance au Dieu qui l’a sauvé et lui rendre l’hommage qui lui est dû dans un amour sincère. Cette adoration individuelle se réalise pleinement quand elle est collective. C’est le culte rendu par l’action de l’Esprit de DieuPhilippiens 3. 3.
Nous sommes surpris de constater que les Samaritains attendaient la venue du Messie. Ils étaient eux-mêmes en dehors du peuple de Dieu comme les autres nations, étrangers aux alliances de Dieu avec son peupleÉphésiens 2. 12. L’espérance qu’ils disaient avoir n’était pas basée sur une alliance. Si donc ils attendaient le Messie, ce ne pouvait être que sur la base de la grâce de Dieu. Des textes sacrés leur avaient été donnés lorsque des Israélites leur avaient enseigné “la coutume du Dieu du pays” 2 Rois 17. 26, 272. De toute façon, le Seigneur répond positivement à la femme samaritaine lorsqu’elle lui parle de la venue du Messie. Il lui dit directement : “Je le suis, moi qui te parle” (verset 26) 3.