Jusque-là, Jésus a fait des demandes pour ses propres disciples. Mais sa prière ne se limite pas à ceux qui l’avaient accompagné durant son ministère. Il englobe maintenant dans sa prière tous ceux qui seront amenés à croire par leur moyen. Le N.T. ne connaît pas d’autres façon de répandre l’évangile que la communication de la vérité par les disciples du Seigneur au moyen de la parole de Dieu1 Jean 1. 1-4 ; 2 Timothée 2. 2.
Les demandes de Jésus pour ces nouveaux croyants ne sont pas moins grandes que pour ses propres disciples. L’évangile a une portée universelle. Les barrières humaines sont renversées et les distinctions sociales, raciales et religieuses tombent devant la parole de DieuGalates 3. 28. Quelles que soient leurs origines, ces croyants seront unis sur la même base. Ils auront tous communion avec le Père et le Fils, et les uns avec les autres, parce qu’ils partagent la même nature dont ils portent les caractères1 Jean 1. 3, 7.
Ce n’est pas le nombre de convertis qui amène le monde à croire, mais la qualité de vie des disciples. Le monde, si habitué aux conflits et aux divisions de toutes sortes, ne peut manquer de s’interroger en voyant des croyants vraiment unis entre eux, car c’est ce qui les distingue du reste de l’humanité, non leurs mérites ou leurs œuvres. Cette unité ne provient pas d’un changement de religion, d’un bouleversement psychologique ou d’une entente préalable, mais de la connaissance de la parole du Père.
On peut s’unir pour combattre tous ceux qui ne partagent pas les mêmes vues. Cette forme d’unité est misérable et le monde n’en est pas dupe.
Les divisions entre frères font obstacle pour que le monde croie. Jésus est mort pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés (11. 52). Cette unité existe comme résultat de la mort de Christ. Chercher à créer une unité dans la famille de Dieu n’a aucun sens, puisqu’elle existe. Tout ce qui est demandé aux croyants, c’est qu’ils réalisent et maintiennent cette unité afin que le monde croie que c’est le Père qui a envoyé le Fils. Satan cherche toujours à diviser, mais le Seigneur rassembleMatthieu 18. 20.
Comme Fils de l’homme, Jésus ne garde rien pour lui. Il donne sa gloire aux siens, c’est-à-dire qu’il les revêt de ses perfections. Ils la partageront avec lui éternellement. Un jour, le Seigneur viendra avec les siens en gloire pour établir son règne millénaire. Il sera alors glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru2 Thessaloniciens 1. 10. Ils seront alors parfaitement un (“consommés en un”). Ils seront un comme le Père et le Fils sont un. Cette unité rendra un double témoignage : elle sera si différente de tout ce qui se trouve dans le monde, qu’en la voyant, les hommes seront obligés de conclure (il n’est pas dit de croire) que Jésus a été envoyé par le Père, et de plus, que le Père aime les croyants du même amour que celui qu’il a pour son Fils de toute éternité.
Jésus mentionne trois types d’unités dans sa prière, qui toutes se rapportent au monde :
Le Fils était uni au Père dans tout ce qu’il faisait et disait dans le monde. Sachant qu’il allait vers son Père, Jésus a confié la parole de Dieu aux disciples et les confie à son Père. Remplis de l’Esprit, ils partageaient la même vie, la même pensée, le même but que le Père et le Fils. Les disciples ont été les premiers éléments de cette unité, mais elle se poursuit par tous ceux qui ont reçu l’évangile.
Tous ceux qui sont amenés à croire possèdent la même vie que le Père et le Fils. Ils sont un afin que le monde croie que le Père a envoyé le Fils. Cette unité est en relation avec le temps présent, puisqu’elle englobe tous ceux qui sont amenés à la foi encore aujourd’hui. Quoique guère visible aujourd’hui pratiquement, elle existe en Jésus (“afin qu’eux aussi soient un en nous”).
Un jour, le Seigneur apparaîtra en gloire avec les siens glorifiés. Le monde sera alors forcé de reconnaître ce qu’il n’a pas voulu croire : que le Père a envoyé le Fils et que tous les croyants sont aimés du même amour que lui. Cette unité ne pourra être réalisée que dans un temps futur, lorsque les croyants seront enfin rendus parfaits (consommés) dans l’unité dans la présence du Seigneur.
Ces trois unités sont en relation avec ce que le monde peut voir. Il reste encore une demande, dont l’objet est réservé à la seule contemplation des croyants.
Le Seigneur va monter au ciel. Il a marché entièrement à la gloire de Dieu dans une obéissance parfaite. Il retourne vers son Père, mais pas dans la même condition que lorsqu’il a quitté le ciel, car il est suivi par une multitude de croyants. Jésus termine son intercession par une demande suprême. Il veut que les siens soient avec lui pour voir sa gloire. Ici, il ne s’agit pas de sa gloire comme Fils de l’homme, mais de sa gloire de Fils de Dieu qu’il avait auprès du Père avant que le monde soit et dont il va être réinvesti (verset 5). Le Fils de Dieu va être crucifié. La gloire qui en découlera répondra à cette ignominie. Dans le ciel, elle sera vue dans sa plénitude.
Au cœur de la gloire se trouve l’amour. Le Père a aimé son Fils avant la fondation du monde (verset 24). Il était l’agneau préconnu de Dieu dès avant la fondation du monde1 Pierre 1. 20. Dans son amour, nous avons été élus en Christ avant la fondation du mondeÉphésiens 1. 4. L’amour ne dépend pas de ce qui est visible. Il précède tout ce qui a été créé.
Lorsque Jésus fait des demandes à son Père en faveur des disciples, il s’adresse à lui comme à un Père saint. Mais en présence de la haine du monde, Jésus dit : “Père juste”. Il fait appel au caractère de justice de son Père. D’un côté, il y a le monde et son injustice, de l’autre, ceux qui ont cru que le Père a envoyé son Fils dans le monde. Il appartient au Père de décider en justice entre le monde et Jésus Christ. Jésus a été condamné à mort injustement. La réponse ne s’est pas fait attendre : Dieu a ressuscité Jésus Christ et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestesÉphésiens 1. 20.
Dans ses entretiens avec ses disciples, le Seigneur leur a fait connaître le nom du Père. C’est pour cela qu’il était venu. Le jour de la résurrection, Jésus leur a fait connaître ce nom sur une nouvelle base, celle de l’œuvre de la croix (20. 17) afin que la relation d’amour entre le Père et le Fils ne reste pas cachée dans les cieux, mais se reflète dans les disciples.