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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 13. 12-20

Dans la chambre haute avec les disciples

2. Un exemple pour tous les croyants

Maître et Seigneur : versets 12, 13

Le Seigneur reprend sa tunique sans couture et se remet à table. Que la place d’esclave que Jésus a prise ne fasse jamais oublier qu’il est Seigneur et Maître ! En Maître incomparable, il instruit ses disciples sur la base de leur propre confession. Puisqu’ils l’appelaient Maître1 et Seigneur, étaient-ils indignes de suivre son exemple ? Si une attitude d’humilité nous déplaît, comment pouvons-nous appeler Jésus, Maître et Seigneur ? Avons-nous vraiment compris ce que Jésus a fait pour nous ? On croit un maître, on obéit à un seigneur.

Jésus a toujours traduit en action ce qu’il enseignait en parolesActes 1. 1. Il a lavé les pieds de ses disciples parce qu’aucun d’eux n’avait voulu accomplir cet humble service réservé aux esclaves2. Rien n’est plus efficace qu’un exemple donné par celui qui enseigne.

La valeur de l’exemple : versets 14, 15

L’exemple que le Seigneur donne à ses disciples va au-delà d’un geste d’hospitalité. Il prend une valeur symbolique et nous enseigne plusieurs leçons :

  • Le Seigneur n’a pas fait de reproche à ses disciples. Dans l’amour, nous devons servir nos frères. Seul l’amour a la puissance d’attirer à Jésus.
  • Les classes sociales n’existent pas dans la famille de Dieu. Nous sommes tous serviteurs les uns des autresGalates 5. 13.
  • Nous ne sommes pas indignes des tâches les plus humbles, voire les plus humiliantes. Accomplir une tâche qui nous semble au-dessous de nos talents et dont personne ne veut, est un moyen puissant pour rétablir le zèle pour le Seigneur chez celui qui en manque. Ce service accompli par amour et dans l’humilité parle plus fort que bien des paroles. La femme chrétienne a un rôle essentiel dans ce service1 Timothée 5. 10.
  • Le lavage des pieds est une source de rafraîchissement. Dans ce monde, nous sommes assaillis par toutes sortes d’images qui salissent notre esprit (mauvaise publicité, images de violence, etc.), et contre lesquelles nous ne pouvons rien. La parole de Dieu, lue dans le privé ou dans l’assemblée, a la propriété de rafraîchir nos âmes. Aux découragés, elle donne de nouvelles forces.
  • Au contact du monde, nous contractons des souillures morales (mauvaises pensées, convoitises, etc.). Jour après jour, nous devons en être lavés. Celui qui lave les pieds d’un frère qui a commis une faute doit être pénétré d’un amour vrai et le lui montrer avant de réveiller sa conscience. Puis il doit parler en se fondant sur la parole de Dieu. Comme l’eau, elle a la puissance de laverÉphésiens 5. 26 ; Tite 3. 5. Des paroles humaines pourraient même produire l’effet contraire en cabrant celui qui est souillé.

Le principe de réciprocité est inhérent à la famille de Dieu. Le monde dit : “Donnant, donnant” ; mais le chrétien dit : “Servant, servant”.

S’occuper de la souillure de notre frère peut faire jaillir en nous ce qui est latent dans notre propre cœur, d’où la nécessité d’être lavés à notre tourGalates 6. 1, 2.

Vouloir accomplir cet acte envers nos frères sans humilité ou sans amour n’est que de l’hypocrisie. On peut servir par orgueil, mais on peut aussi refuser de servir et d’être servi par orgueil. Quelqu’un a dit : « Le même orgueil qui nous empêche de laver les pieds de nos frères nous empêche aussi d’accepter simplement et humblement leur service. »

Esclaves et apôtres : versets 16-20

Jésus rappelle à ses disciples leur position. Ils ne s’appartiennent pas à eux-mêmes. Ils sont des esclaves au service de leur Maître, mais nullement ses prisonniers, puisqu’ils sont des apôtres (litt. : des envoyés). L’esclave est caractérisé par l’humilité, l’envoyé par son obéissance. Quel paradoxe : le Seigneur fait de ses esclaves des ambassadeurs ! Plus encore, des amis (15. 15) et, après la résurrection, des frères (20. 17). Si nous sommes conscients de notre dignité d’ambassadeurs, nous pourrons accepter toutes les humiliations.

Le Seigneur montre encore à ses disciples que la vraie connaissance se traduit en actes. Quand savoir et faire concordent, il en résulte toujours une grande bénédiction (v. 17). Et “celui qui arrose sera lui-même arrosé” Proverbes 11. 25.

Le Seigneur connaissait les douze qu’il avait choisis (6. 70) Luc 6. 13. Il est le seul à avoir discerné les sentiments qui animaient Judas, un hypocrite. Comme on l’a remarqué : « Jésus a lavé les pieds de celui qui avait levé son talon contre lui ». Cette expression du Psaume 41, peut-être une allusion aux ruades dangereuses d’un cheval vicieux ou à l’écrasement par le pied, décrit une haine brutale. Mais Jésus reste Seigneur, même si Judas l’a mis à terre pour un temps par son “coup de talon”. Jésus n’a rien caché à ses disciples de sa propre identité, de sorte qu’il peut leur dire : “Je vous le dis dès maintenant… afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez que c’est moi” (litt. : que je suis). Ces mots sont l’expression de sa déité absolueDeutéronome 32. 39 ; Ésaïe 43. 10 (8. 24, 28, 58).

Le verset 20 doit être rattaché au verset 16. Jésus s’identifie avec les disciples qu’il envoie. Recevoir de telles personnes, c’est recevoir Jésus ; recevoir Jésus, c’est recevoir Dieu. Le même principe est établi dans les épîtres : si quelqu’un rejette les enseignements de Paul, il rejette Christ1 Corinthiens 14. 37.

Notes

1Ce nom signifie : celui qui enseigne ; il est traduit partout par Maître, sauf en Jean 3. 2 où il est rendu par docteur.
2Dans l’Antiquité, on méprisait l’humilité, car elle traduisait la faiblesse.

Jean 13

12Quand donc il eut lavé leurs pieds et qu’il eut repris ses vêtements, s’étant remis à table, il leur dit : Savez-vous ce que je vous ai fait ? 13Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis ; 14si donc moi, le seigneur et le maîtrea, j’ai lavé vos pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. 15Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez. 16En vérité, en vérité, je vous dis : L’esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyéb plus grand que celui qui l’a envoyé. 17Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites. 18Je ne parle pas de vous tous ; moi, je connais ceux que j’ai choisis ; mais c’est afin que l’écriture soit accomplie : “Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi”c. 19Je vous le dis dès maintenantd, avant que cela arrive, afin que, quand ce sera arrivé, vous croyiez que c’est moi. 20En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui reçoit quelqu’un quee j’envoie, me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.

Notes

acelui qui enseigne.
bailleurs aussi : apôtre.
cPsaume 41. 10.
dà partir de ce temps-ci.
elitt. : qui que ce soit que.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)