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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 10. 1-30

Jésus est le bon berger

4. Le berger laisse sa vie : versets 14-18

Pour la seconde fois, Jésus dit : “Moi, je suis le bon berger” (verset 14) et décrit la relation d’intimité qui le lie à ses brebis. Cette relation est semblable à celle qui unit les personnes de la divinité elle-même. C’est une relation d’amour basée sur la connaissance intime de l’objet aimé. Est-ce réalisé dans la vie de chaque croyant ? Ah ! si je pouvais appliquer à moi-même cette parole et dire : Jésus me connaît et je connais Jésus à l’image de la connaissance réciproque du Père et du Fils !

Jésus répète encore : “Je mets ma vie pour les brebis” (verset 15), montrant par là qu’il a vraiment les caractéristiques du bon berger (verset 11). La suite de ses paroles indique bien que “mettre sa vie” c’est la laisser pour autrui.

Le Seigneur avait d’autres brebis en dehors d’Israël. Elles devaient être amenées, non pas dans la bergerie d’Israël, donc sous la loi, mais dans le troupeau que le Seigneur allait constituer et duquel il serait le seul berger. Ce sont les rachetés rassemblés de toutes les nations (Israël compris) qui forment l’Église dans la période actuelle. Malgré les apparences contraires, c’est un seul troupeau, un ensemble dont l’unité est formée par le Saint Esprit et garantie par Jésus lui-même.

Cette unité des rachetés du Seigneur est vue sous plusieurs aspects :

  • 1. un seul troupeau (10. 16),
  • 2. une seule famille (11. 52),
  • 3. une seule entité (17. 11, 21, 22),
  • 4. un seul corpsRomains 12. 5 ; 1 Corinthiens 12. 12.

En laissant sa vie pour ses brebis, et en la reprenant ensuite par la résurrection, Jésus donne à son Père une raison supplémentaire pour l’aimer (verset 17). La volonté divine était de sauver l’homme perdu et d’établir une relation avec lui. La mort du Seigneur était une nécessité à cause du péché de l’homme sur lequel devait tomber le jugement. En prenant la place du coupable, Jésus offre sa vie comme rançon afin que l’amour divin puisse se répandre sans contredire sa justice et sa sainteté. Le Fils justifie l’amour du Père à son égard, lui qui, étant innocent, a été tenu pour coupable.

Bien qu’elle soit imputée à ceux qui l’ont crucifiéActes 2. 23 ; 3. 15, la mort de Jésus est vue ici comme un acte divin de la part de Celui qui s’offrait à Dieu sans tacheHébreux 9. 14. Tant que son heure n’était pas venue, personne ne pouvait mettre les mains sur Jésus. Au moment voulu, Jésus s’avança lui-même en disant : “c’est moi” (18. 5). Sur la croix, au terme des heures de ténèbres, Jésus dit à son Père : “Père ! entre tes mains je remets mon esprit” Luc 23. 46. La faculté de donner sa vie n’appartient pas à l’homme. Tout au plus, peut-il se donner la mort, tandis que laisser sa vie est un acte divin. La vie appartient à celui qui l’a donnée, de sorte que toute violence à cet égard est un acte coupable1.

Pour Jésus, sa mort sur la croix était l’accomplissement d’un commandement de son Père, de même que sa résurrection au troisième jour. Cette résurrection est envisagée ici comme étant au pouvoir de Jésus lui-même.

Les trois personnes de la déité ont été en activité pour la résurrection du Fils de Dieu :

  • 1. Jésus a le pouvoir de reprendre sa vie lui-même (verset 18),
  • 2. il est ressuscité par DieuActes 2. 32,
  • 3. il est vivifié par l’Esprit1 Pierre 3. 18.

5. Réaction des Juifs : versets 19-24

La plupart des auditeurs rejettent le témoignage de Jésus avec un profond mépris, voire par des paroles injurieuses. Mais cependant, quelques-uns ont une autre appréciation : se souvenant du dernier miracle de Jésus, ils ne peuvent pas attribuer les paroles du Seigneur à une puissance maléfique. L’attitude de ces derniers ne peut être produite que par l’Esprit de Dieu agissant dans leur cœur.

Quelques jours plus tard, lors de la fête de la Dédicace qui se célébrait en hiver, Jésus est à nouveau dans l’enceinte du temple. Il n’avait aucune obligation de participer à cette fête instituée par les hommes, mais il s’est identifié à son peuple au point d’être présent aux fêtes qui n’étaient pas ordonnées par la loi. Les Juifs viennent alors autour de lui avec une impatience évidente. Ils attendaient le Messie, mais la haine des chefs qui ne voulaient que sa mort les laissaient perplexes. Ils auraient aimé une déclaration ouverte de la part du Seigneur, une prise de position politico-religieuse. Voudraient-ils aussi le forcer à donner une réponse compromettante à leur question : “Si toi tu es le Christ, dis-le nous franchement” (verset 24) ? Les paroles de caractère spirituel de Jésus n’avaient pas été reçues. Il en est souvent ainsi, car le discours qui touche notre conscience est facilement repoussé. On prétend alors qu’il est inintelligible.

6. Double sécurité des brebis : versets 25-30

Ce qu’un homme ne veut pas comprendre n’a pas besoin de lui être répété. Même la forme du discours n’a plus d’importance quand sa substance n’est pas admise. Le Seigneur ne répond donc pas à la question sur son identité, sinon en se référant aux œuvres accomplies au nom de son Père. Elles rendent suffisamment témoignage de lui (5. 36).

Dans la première partie du chapitre, Jésus avait dit que sa voix était reconnue de ses brebis. Les Juifs qui l’interpellent en ce moment ne discernent pas la voix du Berger, parce qu’ils ne sont pas de ses brebis. Jésus le leur dit à nouveau en soulignant que c’est une question de foi (verset 26). Ce qui caractérise les brebis de Jésus c’est donc premièrement la foi ; c’est ensuite une oreille attentive, la connaissance de leur berger, l’obéissance et l’attachement à Celui qui les conduit, une vie impérissable et enfin, une sécurité totale pour l’éternité.

Sachant que ses brebis affronteront de nombreux dangers, le Seigneur veut les affermir en leur garantissant une protection absolue : “Personne ne les ravira de ma main” (verset 28). Dieu son Père est pris à témoin, lui qui est plus grand que tous. Qui, en effet, pourrait ravir des mains du Père ceux qui lui ont coûté le don de son propre FilsRomains 8. 39 ?

Le salut du croyant ne dépend que de celui qui le lui a accordé. “Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu” Éphésiens 2. 8. Étant donné par Dieu, ce salut ne peut être retiré sans que Dieu se renie lui-même. Il nous l’a donné par sa grâce alors que nous étions ses ennemis ; comment nous l’ôterait-il maintenant que nous sommes ses enfants ?

Cette double garantie de la sécurité des brebis de Jésus découle de l’unité parfaite du Père et du Fils : unité de nature (1. 1), d’action (5. 19), de volonté (5. 30) et d’amour (15. 9).

Notes

1Il y a des cas de suicide qui relèvent d’une maladie psychique dont le patient n’est pas responsable. Le Dieu de miséricorde en est seul juge.

Jean 10

1En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par ailleurs, celui-là est un voleur et un larron. 2Mais celui qui entre par la porte, est le berger des brebis. 3À celui-ci le portier ouvre ; et les brebis écoutent sa voix ; et il appelle ses propres brebis par leur nom, et les mène dehors. 4Et quand il a mis dehors toutes ses propres [brebis], il va devant elles ; et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix ; 5mais elles ne suivront point un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. 6Jésus leur dit cette similitude ; mais ils ne comprirent pas ce que c’était qu’il leur disait.

7Jésus donc leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis. 8Tous, autant qu’il en est venu avant moi, sont des voleurs et des larrons ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. 9Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et il sortira, et il trouvera de la pâture. 10Le voleur ne vient que pour voler, et tuer, et détruire : moi, je suis venu afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance. 11Moi, je suis le bon berger : le bon berger met sa vie pour les brebis ; 12mais l’homme qui reçoit des gages, et qui n’est pas le berger, à qui les brebis n’appartiennent pas en propre, voit venir le loup, et laisse les brebis, et s’enfuit ; et le loup les ravit, et il disperse les brebis. 13Or l’homme à gages s’enfuit, parce qu’il est un homme à gages et qu’il ne se met pas en souci des brebis. 14Moi, je suis le bon berger, et je connais les miensa et je suis connu des miensa, 15comme le Père me connaît et moi je connais le Père ; et je mets ma vie pour les brebis. 16Et j’ai d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut que je les amène, elles aussi ; et elles écouteront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. 17À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisseb ma vie, afin que je la reprenne. 18Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisseb de moi-même ; j’ai le pouvoirc de la laisserb, et j’ai le pouvoirc de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père. 19Il y eut encore de la division parmi les Juifs à cause de ces paroles ; 20et plusieurs d’entre eux disaient : Il a un démon, et il est fou ; pourquoi l’écoutez-vous ? 21D’autres disaient : Ces paroles ne sont pas d’un démoniaque ; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles ?

22Or la fête de la Dédicace se célébrait à Jérusalem, et c’était en hiver. 23Et Jésus se promenait dans le temple, au portique de Salomon. 24Les Juifs donc l’environnèrent et lui dirent : Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens ? Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous franchement. 25Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi ; 26mais vous, vous ne croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis, comme je vous l’ai dit. 27Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, 28et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main. 29Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tousd, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. 30Moi et le Père, nous sommes un.

Notes

aou : miennes.
blitt. : mets, mettre.
cpouvoir et autorité pour l’exercer.
dou : toutes choses.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)