Pour la seconde fois, Jésus dit : “Moi, je suis le bon berger” (verset 14) et décrit la relation d’intimité qui le lie à ses brebis. Cette relation est semblable à celle qui unit les personnes de la divinité elle-même. C’est une relation d’amour basée sur la connaissance intime de l’objet aimé. Est-ce réalisé dans la vie de chaque croyant ? Ah ! si je pouvais appliquer à moi-même cette parole et dire : Jésus me connaît et je connais Jésus à l’image de la connaissance réciproque du Père et du Fils !
Jésus répète encore : “Je mets ma vie pour les brebis” (verset 15), montrant par là qu’il a vraiment les caractéristiques du bon berger (verset 11). La suite de ses paroles indique bien que “mettre sa vie” c’est la laisser pour autrui.
Le Seigneur avait d’autres brebis en dehors d’Israël. Elles devaient être amenées, non pas dans la bergerie d’Israël, donc sous la loi, mais dans le troupeau que le Seigneur allait constituer et duquel il serait le seul berger. Ce sont les rachetés rassemblés de toutes les nations (Israël compris) qui forment l’Église dans la période actuelle. Malgré les apparences contraires, c’est un seul troupeau, un ensemble dont l’unité est formée par le Saint Esprit et garantie par Jésus lui-même.
Cette unité des rachetés du Seigneur est vue sous plusieurs aspects :
En laissant sa vie pour ses brebis, et en la reprenant ensuite par la résurrection, Jésus donne à son Père une raison supplémentaire pour l’aimer (verset 17). La volonté divine était de sauver l’homme perdu et d’établir une relation avec lui. La mort du Seigneur était une nécessité à cause du péché de l’homme sur lequel devait tomber le jugement. En prenant la place du coupable, Jésus offre sa vie comme rançon afin que l’amour divin puisse se répandre sans contredire sa justice et sa sainteté. Le Fils justifie l’amour du Père à son égard, lui qui, étant innocent, a été tenu pour coupable.
Bien qu’elle soit imputée à ceux qui l’ont crucifiéActes 2. 23 ; 3. 15, la mort de Jésus est vue ici comme un acte divin de la part de Celui qui s’offrait à Dieu sans tacheHébreux 9. 14. Tant que son heure n’était pas venue, personne ne pouvait mettre les mains sur Jésus. Au moment voulu, Jésus s’avança lui-même en disant : “c’est moi” (18. 5). Sur la croix, au terme des heures de ténèbres, Jésus dit à son Père : “Père ! entre tes mains je remets mon esprit” Luc 23. 46. La faculté de donner sa vie n’appartient pas à l’homme. Tout au plus, peut-il se donner la mort, tandis que laisser sa vie est un acte divin. La vie appartient à celui qui l’a donnée, de sorte que toute violence à cet égard est un acte coupable1.
Pour Jésus, sa mort sur la croix était l’accomplissement d’un commandement de son Père, de même que sa résurrection au troisième jour. Cette résurrection est envisagée ici comme étant au pouvoir de Jésus lui-même.
Les trois personnes de la déité ont été en activité pour la résurrection du Fils de Dieu :
La plupart des auditeurs rejettent le témoignage de Jésus avec un profond mépris, voire par des paroles injurieuses. Mais cependant, quelques-uns ont une autre appréciation : se souvenant du dernier miracle de Jésus, ils ne peuvent pas attribuer les paroles du Seigneur à une puissance maléfique. L’attitude de ces derniers ne peut être produite que par l’Esprit de Dieu agissant dans leur cœur.
Quelques jours plus tard, lors de la
Ce qu’un homme ne veut pas comprendre n’a pas besoin de lui être répété. Même la forme du discours n’a plus d’importance quand sa substance n’est pas admise. Le Seigneur ne répond donc pas à la question sur son identité, sinon en se référant aux œuvres accomplies au nom de son Père. Elles rendent suffisamment témoignage de lui (5. 36).
Dans la première partie du chapitre, Jésus avait dit que sa voix était reconnue de ses brebis. Les Juifs qui l’interpellent en ce moment ne discernent pas la voix du Berger, parce qu’ils ne sont pas de ses brebis. Jésus le leur dit à nouveau en soulignant que c’est une question de foi (verset 26). Ce qui caractérise les brebis de Jésus c’est donc premièrement la foi ; c’est ensuite une oreille attentive, la connaissance de leur berger, l’obéissance et l’attachement à Celui qui les conduit, une vie impérissable et enfin, une sécurité totale pour l’éternité.
Sachant que ses brebis affronteront de nombreux dangers, le Seigneur veut les affermir en leur garantissant une protection absolue : “Personne ne les ravira de ma main” (verset 28). Dieu son Père est pris à témoin, lui qui est plus grand que tous. Qui, en effet, pourrait ravir des mains du Père ceux qui lui ont coûté le don de son propre FilsRomains 8. 39 ?
Le salut du croyant ne dépend que de celui qui le lui a accordé. “Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu” Éphésiens 2. 8. Étant donné par Dieu, ce salut ne peut être retiré sans que Dieu se renie lui-même. Il nous l’a donné par sa grâce alors que nous étions ses ennemis ; comment nous l’ôterait-il maintenant que nous sommes ses enfants ?
Cette double garantie de la sécurité des brebis de Jésus découle de l’unité parfaite du Père et du Fils : unité de nature (1. 1), d’action (5. 19), de volonté (5. 30) et d’amour (15. 9).