André ne se contente pas de dire à Pierre ce que lui et son compagnon ont découvert, le laissant là, à sa responsabilité. Il le mène à Jésus pour qu’il découvre à son tour ce qui fait son propre bonheur. En face de Jésus, Simon ne dit rien, mais Jésus le connaît et lui donne un nouveau nom : “Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas, c’est-à-dire Pierre” 1. Il faudra une autre rencontre avec le Seigneur pour que Pierre sente profondément son indignité, lorsqu’il dira à Jésus : “Retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur” et Jésus lui répondra : “Ne crains pas ; dorénavant, tu prendras des hommes” Luc 5. 8, 10.
La mention de l’enchaînement des journées a surtout une valeur symbolique. La déclaration de Jean-Baptiste : “Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde” est prononcée un premier “lendemain” (verset 29). C’est le début d’un nouveau jour, d’une nouvelle époque faisant suite à la période de la loi et des prophètes. Ce jour de grâce est inauguré par la présentation de Jésus. Le deuxième “lendemain” 2 (verset 35) où les disciples sont appelés et en amènent d’autres à Jésus, représente la période actuelle. L’évangile est prêché et l’ensemble de l’Église se forme, dont ces premiers disciples sont le noyau initial. Un troisième “lendemain” (verset 43) annonce prophétiquement la présence de Jésus reconnu comme Messie sur une terre purifiée où la relation avec le ciel sera ininterrompue (verset 51). Ce sera ce “troisième jour” du chapitre 2 qui symbolise l’époque où Israël se réjouira enfin dans la présence bénie de son Roi.
En trouvant Philippe, Jésus prend l’initiative en lui disant : “Suis-moi”. Le commandement est péremptoire. Il faut que le peuple soit rassemblé et abandonne toute hésitation. C’est le trait caractéristique de l’annonce du royaume futur où les circonstances seront si tragiques qu’il n’y aura pas la possibilité de chercher et d’hésiter longtemps.
Les paroles que Philippe adresse à Nathanaël sont simples et précises, comme tout témoignage devrait l’être :
Nathanaël3 reste cependant sceptique, car la renommée de Nazareth n’est pas fameuse. Dans l’épisode que relate Luc, le caractère violent des habitants de cette ville semble confirmer l’opinion de NathanaëlLuc 4. 29. Philippe ne discute pas : “Viens et vois”, lui dit-il (verset 46). L’expérience personnelle vaut mieux que toute argumentation théorique.
Philippe est le type des témoins que le Seigneur enverra pour proclamer son apparition en gloire. Pour qu’Israël reçoive ce témoignage, il faudra alors un profond travail de conscience. Il ne pourra être produit que dans des cœurs droits, et Nathanaël en est un exemple.
A son tour, ce vrai Israélite est sondé par les paroles du Seigneur qu’il rencontre pour la première fois. Mis en présence de la puissance divine de Jésus, il lui reconnaît le titre de Fils de Dieu et de roi d’Israël. En un sens, il va plus loin que les premiers disciples, car il est le type du résidu futur d’Israël qui se tournera vers celui qui aura été percé, en le reconnaissant dans sa divinité et dans sa royautéZacharie 12. 10 ; 13. 9. Cette rencontre de Jésus avec Nathanaël amène le Seigneur à laisser entrevoir sa gloire future quand les anges de Dieu feront comme une échelle unissant la terre et le ciel. Ce sera alors la réalisation parfaite du songe de JacobGenèse 28. 12.