Quelle que soit la valeur du témoignage rendu à la lumière divine, ce n’est pas ce témoignage, mais la lumière elle-même qui éclaire celui qui le reçoit. La vraie lumière est Jésus venu dans le monde pour éclairer tout homme, sans distinction de peuple, de race, de culture ou de religion. “La vraie lumière” n’est pas en contraste avec ce qui est faux, mais avec la lumière physique qui n’éclaire que superficiellement. L’évangile n’a pas apporté une illusion à l’homme, il lui procure un Sauveur. Ce n’est donc pas l’adhésion à la doctrine de l’évangile qui sauve, mais la réception de Jésus lui-même par un cœur rendu sensible à l’amour divin par l’opération du Saint Esprit et par la parole de Dieu.
Cette lumière qui révèle l’état moral de chacun produit le refus de la part de ceux qui se complaisent dans les ténèbres (3. 19, 20). Ce fut le cas du monde en général, lequel n’a pas connu son Créateur (verset 10) ; ce fut le cas du peuple juif en particulier, lui qui n’a pas reçu le Messie que Dieu lui envoyait (verset 11). Placé au début de l’évangile, ce verset 11 projette son ombre sur toutes les pages suivantes. Dès sa venue sur la terre, Jésus est considéré comme rejeté par son peuple ; aussi cet évangile fait-il constamment la distinction entre la masse du peuple et les disciples du Seigneur.
Recevoir Jésus n’est pas ouvrir la porte de sa maison à un ministre de l’évangile, ou encore franchir la porte d’un lieu de culte. C’est ouvrir son cœur et son esprit à la vérité de Dieu, c’est croire la Parole qui nous condamne comme des pécheurs perdus mais nous dit que le Fils de Dieu est venu pour nous sauver. C’est un dur travail de conscience qui se prolonge, ou une volte-face subite qui s’approfondira par la suite. Quel que soit le processus pour chacun, le résultat est toujours le même : “Il leur a donné le droit1 d’être enfants de Dieu” (verset 12). Jean n’utilise pas le mot “fils” qui fait référence au principe d’adoptionGalates 4. 5-7, mais le mot “enfant” qui souligne la naissance à une nouvelle vie qui vient de Dieu : “sont nés… de Dieu” (verset 13).
Une nouvelle famille est donc constituée, une famille dont Dieu est le Père. La volonté de l’homme n’y est pour rien, tout est le résultat de la grâce de Dieu. Dans une famille humaine, les enfants ressemblent à leurs parents. Les membres de la famille de Dieu, engendrés spirituellement, possèdent la vie de Dieu et participent à la nature divine2 Pierre 1. 4. Ils doivent en montrer les caractères.
En devenant homme, ce qu’il n’était pas auparavant, Jésus n’a pas cessé d’être ce qu’il est de toute éternité. Pour lui, c’est une nouvelle condition et une nouvelle relation avec DieuHébreux 1. 5b, mais non pas un nouvel être. Il a pris la forme d’esclavePhilippiens 2. 7, il a été fait un peu moindre que les angesHébreux 2. 9 et il a été rendu semblable à ses frèresHébreux 2. 17. Ces expressions, bien que soulignant l’humanité de Jésus, attestent en même temps sa divinité. Lorsque Jean dit : “la Parole devint chair”, il ajoute immédiatement : “nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père”. La nature humaine de Jésus voilait sa gloire divine, mais celle-ci ne pouvait rester cachée aux regards de la foi.
En disant : “La Parole… habita au milieu de nous”, l’évangéliste emploie un verbe signifiant dresser sa tente, ou son tabernacle. C’est donc la réalisation de ce que représentait le tabernacle construit par Moïse dans le désert. Ce tabernacle devait être l’habitation de Dieu au milieu de son peupleExode 25. 8, mais sa dimension ne pouvait suffire pour être la demeure de Celui que les cieux mêmes ne peuvent contenir2 Chroniques 6. 18. Et voici qu’un jour, à Bethléem, naquit un petit enfant en qui la plénitude de la divinité s’est plu à habiterColossiens 1. 19. C’est tout le mystère de l’incarnation, le grand mystère de la piété : “Dieu a été manifesté en chair” 1 Timothée 3. 16.
“Dieu habitera-t-il vraiment avec l’homme sur la terre ?” demande Salomon2 Chroniques 6. 18. Eh bien oui ! mais sous l’aspect le plus humble pour être accessible à chacun, dans une plénitude de grâce et de vérité !