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Évangile selon Jean
Sondez les Écritures - 4e année

Jean 5. 1-18

Au réservoir de Béthesda

3. L’homme guéri est accusé : versets 10-13

C’était sabbat ce jour-là : versets 10, 11

Scrupuleux au sujet du respect des ordonnances légales, les Juifs1 ne sont nullement touchés dans leur cœur. Qu’un homme soit malade pendant trente-huit ans et qu’il soit soudainement guéri les laisse totalement indifférents. Mais que cet homme transporte son lit les met hors d’eux. Tel est l’effet de l’extrémisme religieux qui est toujours déconnecté de la source de l’amour. Il pourrait être dit à de telles personnes : “Apprenez ce que c’est que : Je veux miséricorde et non pas sacrifice” Matthieu 9. 13 ; 12. 7 ; Osée 6. 6.

La simple réponse de l’infirme guéri nous enseigne aussi : “Celui qui m’a guéri, celui-là m’a dit…” (verset 11). Tous les droits appartiennent à Celui qui nous a sauvés. Sa Parole est l’autorité suprême. Sans contrevenir aux convenances élémentaires de notre société, appuyons-nous toujours sur cette Parole pour notre conduite, notre service et notre témoignage.

Il ne connaissait pas Jésus : versets 12, 13

La froideur des Juifs qui interpellent l’homme guéri est visible dans leur question. Ce n’est pas celui qui guérit qui les intéresse, mais celui qui donne un ordre apparemment contraire à la loi de Moïse. Ils veulent rassembler les éléments nécessaires pour appuyer leur condamnation.

Ayant perdu de vue le Seigneur, l’homme n’en connaît même pas le nom. La foule présente est la cause principale de cette ignorance. Le Seigneur n’a jamais recherché la popularité. Il se retire mais se réserve l’occasion de retrouver celui qu’il venait de guérir, car il voulait un contact personnel avec lui. Ne nous contentons pas de savoir que Jésus nous a sauvés, mais cherchons à vraiment le connaître. Il est Seigneur et Sauveur, Fils de Dieu devenu homme pour pouvoir souffrir et mourir, et maintenant il est dans la gloire d’où il reviendra bientôt.

4. Premier débat avec les Juifs : versets 14-18

Les Juifs s’opposent à Jésus : versets 14-16

Le berger cherche sa brebis jusqu’à ce qu’il la trouve. Jésus a cherché et trouvé l’infirme guéri dans le temple, là où il devait se rendre pour remercier Dieu. La parole que le Seigneur lui adresse en le rencontrant a sans doute produit un effet douloureux dans la conscience de cet homme. Quelle avait été sa conduite avant sa maladie ? La guérison est intervenue par la grâce divine, mais maintenant, la repentance et l’abandon total des péchés précédents sont la seule garantie de la guérison définitive. Le Seigneur veut amener cet homme à une vraie libération. Elle passe par le jugement radical des fautes antérieures et de l’état moral qui les a engendrées. Ceci est valable aussi bien pour le salut initial que pour le relèvement du chrétien en chute : “Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde” Proverbes 28. 13.

Pensant bien faire, l’homme guéri s’empresse de donner aux Juifs la réponse qu’il n’avait pas pu leur fournir précédemment. Ne voyons pas dans ce geste autre chose que la simple droiture, bien que cette intervention donne des arguments aux ennemis de Jésus et manifeste la méchanceté de leur cœur. Cependant, il y a des cas où un témoignage ouvert doit être donné avec prudence. C’est pourquoi le Seigneur nous avertit d’être prudents comme des serpents et simples comme des colombesMatthieu 10. 16. Cet équilibre difficile ne peut être obtenu qu’avec la sagesse d’en haut. Elle nous manque souvent, mais nous pouvons la demander à Celui qui donne toutes choses libéralement et qui ne fait pas de reprochesJacques 1. 5.

Jésus s’en réfère à son Père : versets 17, 18

Jusqu’à la fin du chapitre, le Seigneur a affaire avec les Juifs qui le persécutent et cherchent à le faire mourir. Leur argument principal est la violation du sabbat. Pensant peut-être pouvoir appuyer leur condamnation sur de nombreux passages de la Parole, ces accusateurs vont être confondus. Ils ne désarmeront pas pour autant, car nous les voyons revenir sur le sujet au chapitre 9, comme aussi à plusieurs reprises dans les autres évangiles. Pour masquer sa mauvaise conscience ou son manque de spiritualité, l’homme se montre souvent très scrupuleux sur différents points de pratique ou de doctrine.

La réponse du Seigneur place le débat sur un plan tout autre que celui sur lequel les Juifs voulaient le maintenir. Pour Jésus, la référence n’est pas la loi de Moïse, mais la volonté de son Père. Lors de la création, le “travail” de Dieu avait duré six jours. Le septième jour avait consacré le repos du Créateur. Ce repos a été perturbé par le péché de l’homme, raison pour laquelle le Seigneur peut dire : “Mon Père travaille jusqu’à maintenant” 2. En ajoutant : “Et moi je travaille”, le Seigneur montre bien quelle est la fonction qui lui est départie en venant sur la terre :

  • Labeur incessant dans le service : “Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête” Matthieu 8. 20.
  • Travail sans fruit immédiat : “J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant” Ésaïe 49. 4.
  • Douloureux “travail de son âme” Ésaïe 53. 11 lorsqu’il expiait le péché.
  • Point de repos pour lui jusqu’à ce que, sur la croix, il baisse la tête en donnant sa vie (19. 30).

Ce travail ne sera achevé que lors de l’établissement des nouveaux cieux et de la nouvelle terre. Dieu se reposera dans son amourSophonie 3. 17.

Même si la réponse de Jésus peut paraître énigmatique, les Juifs l’ont bel et bien comprise. Ils saisissent alors un nouvel argument pour s’opposer à lui. En effet, en disant que Dieu était son propre Père, il revendiquait l’identité de nature avec Dieu et signait son propre arrêt de mort. Le Seigneur sera condamné sur cette même baseMatthieu 26. 63, 64.

Notes

1Dans l’évangile selon Jean, le terme “les Juifs” désigne les chefs du peuple toujours en contradiction avec Jésus, ou aussi les Juifs de Jérusalem par opposition aux Galiléens. Il ne faut pas voir dans ce terme une mention de race ou de nationalité.
2 “Mon Père travaille” ne signifie pas une activité semblable à celle du Fils ou du Saint Esprit. Il délègue des agents pour accomplir des fonctions particulières, tels les anges dont il est dit qu’ils sont “des esprits administrateurs envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut” (Hébreux 1. 14).

Jean 5

1Après ces choses, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. 2Or il y a à Jérusalem, près de la porte des brebisa, un réservoir d’eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques, 3dans lesquels étaient couchés une multitude d’infirmes, d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs, [attendant le mouvement de l’eau. 4Car à de certaines saisons un ange descendait dans le réservoir et agitait l’eau ; le premier donc qui entrait après que l’eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu’il soit pris]. 5Or il y avait là un homme infirme depuis 38 ans. 6Jésus, le voyant couché là, et sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7Le malade lui répondit : Seigneurb, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi. 8Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton petit lit, et marche. 9Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha. Or c’était sabbat ce jour-là. 10Les Juifs donc dirent à celui qui avait été guéri : C’est [un jour de] sabbat ; il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit. 11Il leur répondit : Celui qui m’a guéri, celui-là m’a dit : Prends ton petit lit, et marche. 12Ils lui demandèrent donc : Qui est l’homme qui t’a dit : Prends ton petit lit, et marche ? 13Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était retiré de là, une foule se trouvant dans ce lieu. 14Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive. 15L’homme s’en alla et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. 16Et à cause de cela les Juifs persécutaient Jésus [et cherchaient à le faire mourir], parce qu’il avait fait ces choses en un jour de sabbat. 17Mais Jésus leur répondit : Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille. 18À cause de cela donc les Juifs cherchaient d’autant plus à le faire mourir, parce que non seulement il violaitc le sabbat, mais aussi parce qu’il disait que Dieu était son propre Père, se faisant égal à Dieu.

Notes

acomp. Néhémie 3. 1, 32 ; 12. 39.
bplutôt : Monsieur.
cou : anéantissait.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)