Pour des raisons que nous ignorons, Thomas ne se trouvait pas avec les disciples le jour de la résurrection. Il a été privé de grandes bénédictions : voir le Seigneur ressuscité, recevoir sa paix, être envoyé pour annoncer l’évangile, recevoir l’Esprit Saint. Il a passé à côté de la plus grande joie de sa vie. Quand les disciples l’informent qu’ils ont vu le Seigneur, il raisonne autant par ignorance des Écritures que par manque de foi dans les paroles du Seigneur et des disciples. Comme Thomas, les nouvelles stupéfiantes nous laissent souvent incrédules, car nous restons facilement prisonniers de notre système de pensée. Bien que les disciples aient reçu l’Esprit, ils n’ont pas eu le pouvoir de faire changer d’opinion Thomas. Seul le Seigneur peut convaincre. Thomas voulait voir pour croire, et cela d’une manière tangible et irrévérencieuse : mettre son doigt dans la marque des clous et sa main dans le côté du Seigneur.
Homme de caractère, Thomas avait voulu accompagner le Seigneur à Béthanie pour mourir avec lui (11. 16). En fait, il n’avait pas compris le but que le Seigneur poursuivait (14. 5). L’ignorance conduit au scepticisme, comme Thomas, puis à l’incrédulité.
Huit jours après la résurrection du Seigneur, c’est-à-dire une semaine après (selon la manière juive de compter), les disciples sont de nouveau rassemblés. Le Seigneur vient à eux, et cette seconde fois avant tout pour Thomas. Jésus se présente aux siens de la même manière et en les saluant avec la même parole de paix que le jour de sa résurrection. La présence de Thomas ne change rien. Il devait comprendre, comme les autres, que la base de la paix est l’œuvre de la croix.
Pour la troisième fois, Jésus dit à ses disciples : “Paix vous soit”. Le premier “Paix vous soit” était en relation avec la vie nouvelle, le second avec le service, le troisième, ici, avec ceux qui se sont égarés. Si quelqu’un s’écarte, le Seigneur le ramène, en montrant les signes de ses souffrances. Il reprend les propres paroles de Thomas et lui demande d’aller au bout de son raisonnement : mettre la main dans son côté percé. Thomas n’ira pas jusque-là. Il réalise que Jésus a tout entendu et connaît ses pensées intimes aussi bien que ses doutes ouvertement exprimés. Convaincu et vaincu, il s’écrie : “Mon Seigneur et mon Dieu !”
Dans sa démarche intellectuelle, Thomas n’était pas très différent de Jean qui lui aussi avait cru après avoir vu (v. 9). Basée sur la vue, la foi est incomplète. C’est la raison pour laquelle le Seigneur dit que ceux qui croient sans avoir vu sont des bienheureux. La foi n’est pas un saut dans l’inconnu. C’est un saut dans l’invisible, mais vers une personne connue. La foi saisit les choses éternelles qui ne se voient pas2 Corinthiens 4. 18. C’est donc par la foi, non par la vue, que nous devons marcherMarc 10. 52 ; Luc 18. 42 ; 2 Corinthiens 5. 7 ; 1 Pierre 1. 8.
En considérant l’attitude de Thomas, on peut se demander si un chrétien peut douter. Quand les doutes conduisent à des questions, les questions à des réponses et que les réponses sont acceptées par la foi, le doute a fait une œuvre positive. Mais le doute ne doit pas être permanent, sinon il ne traduit que l’incrédulité et la dureté du cœur.
Ceux qui entendent parler pour la première fois de la résurrection de Jésus ont parfois besoin de temps pour comprendre. Comme Marie et les disciples et surtout Thomas, ils passent de l’incrédulité à la foi par différentes étapes :
La présence de Thomas dans l’évangile est un réconfort pour les croyants quand ceux-ci passent par le doute.
Thomas symbolise le reste juif, qui attend encore le Messie, mais qui finalement reconnaîtra Jésus lorsqu’il apparaîtra. Israël verra et croiraZacharie 12. 10.
L’évangéliste interrompt ici sa narration pour rappeler le but du ministère de Christ envers les siens. Les versets 30 et 31 ne sont pas une conclusion à son évangile : ils soulignent l’importance des Écritures. La foi est fondée sur des faits concrets. Tous les miracles de Jésus ne sont pas rapportés dans les évangiles. Mais tous les évangélistes, conduits par l’Esprit Saint, ont révélé tout ce qui est nécessaire pour que nous croyions que Jésus est le Fils de Dieu.
Certaines personnes pensent qu’elles croiraient en Jésus si elles pouvaient voir un miracle. Jésus déclare que cela n’est pas nécessaire (verset 29) et Jean montre que l’évangile est suffisant pour amener à la foi. Il l’a écrit pour que nous croyions que Jésus est le Christ, et qu’en croyant nous ayons la vie par son nom.
C’est un immense privilège pour nous que les actes et les paroles du Seigneur aient été transmis par écrit. Toute transmission orale porte en elle-même des doutes sur la véracité du contenu. L’œuvre accomplie de Christ nous donne une entière sécurité ; la Parole écrite, une pleine certitude.