Ève a rencontré le serpent dans le jardin d’Éden. “Ayant été trompée, elle est tombée dans la transgression” 1 Timothée 2. 14. C’est aussi une femme qui, la première, rencontre le Seigneur dans le jardin du sépulcre. A cette femme, délivrée de la puissance du diable, le Seigneur confie son premier message, un message de vie et de résurrection.
Pierre et Jean étaient retournés à Jérusalem sans réconforter Marie qui pleurait près du sépulcre et cherchait le corps de son Seigneur. Le Seigneur va la consoler lui-même.
Marie regardait dans le tombeau. Les deux anges, qui s’y trouvent, sont un témoignage divin à la résurrection de Christ. Marie est si absorbée par son deuil et son amour que leur présence ne l’effraie même pas. Ses larmes l’ont peut-être même empêchée de reconnaître en eux des messagers célestes. De toute manière, ni l’un, ni l’autre, ne correspondait à la personne qu’elle cherchait. Son cœur était trop rempli de son Seigneur pour qu’elle réalise combien son échange de paroles avec les anges est étrange.
Quand Jésus est le Seigneur d’une vie, il n’est jamais loin. L’attachement de Marie pour Jésus ne peut être mis en doute. Mais elle regardait dans la mauvaise direction. Aussi, il lui était impossible d’envisager que son Seigneur soit ressuscité. Pourtant, c’est lui qui vient à sa rencontre, car il se révèle personnellement à tous ceux qui le cherchent.
Marie pleurait près du sépulcre. Jésus lui-même a pleuré au tombeau de Lazare, laissant pleurer ceux qui l’entouraient ; mais son attitude a été tout autre devant son propre sépulcre vide ; il a pu dire à celle qu’il aimait et dont il connaissait l’amour : “Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?”
C’étaient les premières paroles du Ressuscité. La voix n’avait pas changé. “Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses” Éphésiens 4. 10. Mais Marie ne reconnaît toujours pas Jésus. Il ne lui dit pas : « Celui que tu cherches, c’est moi ! » Non, elle réalise enfin que son Seigneur est vivant, quand elle entend la voix du berger l’appeler par son nom (10. 4). Pour cette femme, la réalité de la résurrection tient dans un seul mot entendu : “Marie”, son propre nom !
Dans cet échange de quelques mots passe tout l’amour du Seigneur pour Marie et tout l’amour de Marie pour Jésus. Quel dialogue aussi bref a jamais eu autant d’effet dans une vie ?
Jésus doit dire à Marie : “Ne me touche pas” ! Marie craignait de le perdre à nouveau et cherchait à le retenir1. Ce n’était pas encore possible, car, ajoute le Seigneur, “Je ne suis pas encore monté vers mon Père” (certains manuscrits portent vers “le” Père). La résurrection était le prélude à son ascension. Les choses anciennes étaient passées. Pour nous, la communion est désormais par la foi, non par la vue, avec un Christ glorifié dans le ciel2 Corinthiens 5. 16, 17.
Jésus charge Marie d’une grande mission : annoncer aux disciples sa résurrection et surtout une nouvelle relation entre Dieu et les hommes. Ses disciples sont maintenant ses frères et il les place dans ses propres relations avec Dieu son Père : “Je monte vers mon Père et votre Père2, et vers mon Dieu et votre Dieu”. Jusque-là, Jésus était le seul homme ayant cette relation avec Dieu du fait qu’il possédait une nature divine. Il a fallu que Christ passe par la mort et ressuscite pour que des hommes soient introduits dans cette nouvelle position.
Marie obéit au Seigneur. Elle rapporte sans délai aux disciples ce qu’elle a vu et entendu. C’est toujours de la manière la plus simple et la plus directe que le Seigneur établit les relations fondamentales, et communique les vérités essentielles.
“Celui qui m’a vu, a vu le Père” : ce n’est pas à Philippe qui voulait voir le Père pour être satisfait (14. 8, 9) que Jésus révèle cette nouvelle relation avec le Père, mais à Marie qui a vu le Seigneur parce qu’elle le cherchait.