La mention du serpent d’airain amène le Seigneur à déclarer ouvertement que ce symbole s’applique à lui-même. Dieu, dans sa bonté, avait donné un moyen de guérison à son peuple rebelle, mais le don du Fils lui-même est une démonstration plus éclatante de l’amour divin. Les limites d’Israël sont effacées pour faire place à l’universalité du message de l’évangile. Comment Dieu, qui consent à donner son propre Fils, se laisserait-il enfermer par les frontières d’un pays ou les caractéristiques d’une race ou d’une nation ? Non, l’amour de Dieu n’est pas limité, il a sa mesure en Jésus lui-même lorsqu’il est mort pour des pécheursRomains 5. 8.
Le verset 16 est un résumé succinct de la proclamation du salut.
Seul l’enseignement des épîtres nous permet de saisir un peu mieux le glorieux contenu de ce verset, car le sujet de la vie éternelle était étranger au judaïsme. Les Juifs n’envisageaient qu’un avenir lointain de félicité auquel participeraient les justes lors de la résurrection du dernier jour (11. 24). Cette vie éternelle est une réalité présente pour quiconque croit en Jésus Christ. Elle n’est pas une amélioration ou une extension de notre vie terrestre, souvent misérable, mais une vie entièrement nouvelle parce qu’elle est d’origine divine. Elle est reçue par la grâce de Dieu et saisie par la foi, si nous croyons ce que Jésus dit. Croire n’est pas une adhésion intellectuelle aux paroles de Jésus ni la simple acceptation que Jésus est Dieu. Croire est un acte du cœur, la soumission de celui qui reconnaît sa culpabilité devant Dieu et qui accepte l’offre du pardon par Jésus. Dieu parle ; la foi écoute et obéitRomains 1. 5 ; 16. 26. Par elle, on reçoit pour soi-même le salut acquis par Christ lors de sa mort sur la croix, quand il portait nos péchés.
L’état du monde aurait pu justifier un jugement immédiat, mais Jésus n’était pas venu pour juger. Sa venue a pourtant mis en évidence l’état moral de chacun. L’acceptation de l’évangile par les uns ou son rejet par les autres détermine le jugement futur.
La lumière a brillé sur la terre quand Jésus y est venu, mais Satan, prince des ténèbres, veut garder les hommes sous sa domination en les aveuglant : “Le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux” 2 Corinthiens 4. 4.
Le Seigneur a répondu au désir profond de Nicodème. Sa question concernait l’identité de Jésus, mais le vrai besoin de son cœur, non avoué toutefois, était sa relation avec Dieu. Pour qu’un tel besoin soit satisfait, il fallait que sa conscience soit d’abord réveillée pour que l’amour de Dieu pénètre dans son cœur. C’est l’effet de la lumière divine.
Ceux qui pratiquent des choses mauvaises fuient la lumière, ceux qui pratiquent la vérité s’y plaisent (versets 20 et 21). Alors que, selon sa nature, l’homme ne recherche pas Dieu et que nul n’est juste devant luiRomains 3. 10, 11, celui qui a cru recherche la vérité et se plaît à la pratiquer.
Cette magnifique conversation de Jésus avec Nicodème semble manquer de conclusion. Toutefois, cette narration n’a pas pour but de nous parler de Nicodème, mais de montrer à chacun quel est le plan de Dieu pour le salut du pécheur. Étant sauvé par la grâce divine, le chrétien aime se trouver dans la lumière de l’évangile, car elle l’éclaire au plus profond de son être. Est-ce cela pour moi ?