Ce chapitre reprend et achève la description des objets du sanctuaire, après l’institution de la sacrificature.
Le plan de cette portion du livre (chapitre 25 à 30), met en évidence la pensée de Dieu de donner à l’homme le moyen de s’approcher de lui. Jusqu’au chapitre 27, Dieu se révèle à l’homme ; c’est pourquoi l’arche et le propitiatoire – figure de la Personne même de Christ – viennent en premier lieu : “Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître” Jean 1. 18. Ensuite, les objets du sanctuaire et sa composition nous ont montré d’autres traits de la Personne et de l’activité de Christ.
Il s’agit maintenant de s’approcher ; le Nouveau Testament nous a appris que tout croyant est fait sacrificateur ; il peut, à ce titre, entrer dans le sanctuaire, comme nous l’enseignent la qualification et la sanctification des sacrificateurs.
L’holocauste continuel est la base de l’acceptation du peuple, dans la bonne odeur du sacrifice de ChristLévitique 1. 9.
Maintenant, il peut être question d’un autel pour faire fumer l’encens, à l’intérieur du sanctuaire.
Comme l’autel de l’holocauste, il est fait de bois de sittim : “Jésus Christ venant en chair” 2 Jean 7 est le fondement des relations de Dieu avec les hommes. Mais cet autel est plaqué d’or pur, ainsi que ses cornes, et il possède un couronnement d’or pur. Cela nous montre que nous ne sommes plus dans le parvis, où l’on rencontre d’abord l’autel d’airain, où nous voyons en figure Christ mourant sur la croix, sous le jugement de Dieu. Nous sommes maintenant dans le sanctuaire – copie des lieux célestesHébreux 9. 24 – où Christ glorifié paraît pour nous devant la face de Dieu. L’autel est plaqué d’or, car dans le temple de Dieu, tout dit gloire.
Les dimensions de l’autel expriment la perfection et la grandeur incomparables du service de Christ dans le lieu saint ; ses cornes en représentent la puissance. Nous remarquons que les anneaux, où passent les barres pour porter l’autel, sont mentionnées juste après le couronnement d’or.
Nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur, mais nous nous souvenons qu’il a accompagné son peuple dans le désert, et peut ainsi sympathiser à ses infirmitésHébreux 4. 14-16.
La place de l’autel de l’encens est “vis-à-vis du voile qui est devant l’arche du témoignage”, vis-à-vis du propitiatoire, où Dieu se rencontre avec son peuple. Là, Aaron fait fumer l’encens, chaque matin et chaque soir, quand il arrange les lampes.
Si l’autel est un type de Christ dans sa divinité et son humanité, l’encens qui y est brûlé exprime la perfection de son intercession, en vertu des perfections de sa Personne et de son œuvre.
Car l’encens continuel est offert sur “le feu sorti de devant l’Éternel à l’autel de l’holocauste” Lévitique 9. 24, à l’exclusion de tout feu étranger. On voit ainsi ce qui lie les deux autels : le feu sous l’holocauste continuel (29. 42) et sous l’encens continuel, pour faire monter la bonne odeur du sacrifice de ChristÉphésiens 5. 2.
Seul, l’encens composé selon les instructions divines (30. 34-38) convient à cet autel, à l’exclusion de tout autre parfum1. Les holocaustes et offrandes de gâteau sont réservés à l’autel d’airain : confondre les deux autels serait oublier que l’exercice sacerdotal des rachetés de Christ s’exerce dans “les lieux saints” Hébreux 10. 19. Dans le lieu saint, nous avons Christ ressuscité ; sa gloire nous est révélée par le Saint Esprit (la lumière du chandelier).
L’encens qui fume sur l’autel d’or témoigne d’une œuvre accomplie pour toujours. N’est-ce pas là le caractère même de l’adoration ?
Enfin la libation est exclue aussi : le vin excite l’esprit de l’homme, et peut produire une imitation extérieure de l’action de l’Esprit SaintActes 2. 13-15.
Notons aussi que, dans son service à l’autel d’or, Aaron est une figure de Christ, qui intercède pour les siens en vertu de son œuvre expiatoire dont nous trouvons le type à l’autel d’airain.
Il faisait fumer l’encens chaque matin et entre les deux soirs2, au moment où il arrangeait les lampes du chandelier : la lumière du Saint Esprit qui glorifie Christ et fait apparaître toutes ses perfections est donc indispensable à l’accomplissement du service à l’autel d’or.
En d’autres termes, nous ne pouvons voir et comprendre l’office de notre Souverain Sacrificateur que dans la mesure où nous sommes guidés et éclairés par le Saint Esprit.
Mais il y a aussi dans ce type une application pratique aux chrétiens, puisque étant lavés dans le sang de l’Agneau, ils sont maintenant sacrificateurs pour son Dieu et Père.
Nous pouvons donc voir en Aaron un type des vrais adorateursJean 4. 23, 24 qui, entrés dans le lieu saint en pleine assurance de foi, y offrent un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui confessent – ou bénissent – le nom de JésusHébreux 10. 19-22 ; 13. 15.