Lorsqu’un Israélite franchissait la porte du parvis, il voyait devant lui l’autel de l’holocauste (38. 1 ; 40. 29), appelé aussi “autel d’airain” (38. 30 ; 39. 39). Ses cinq coudées de longueur et de largeur expriment sans doute que l’autel est donné pour faire face à la responsabilité de tout homme devant Dieu, et montre comment l’Homme parfait, Christ, a répondu aux exigences divines. “Car si, par la désobéissance d’un seul, plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi, aussi, par l’obéissance d’un seul, plusieurs seront constitués justes” Romains 5. 19. Sa hauteur, trois coudées1, nous parle de la mort et de la résurrection de Christ.
“Tu feras l’autel de bois de sittim”. Ici, ce symbole de la parfaite humanité de Christ, est lié au fait qu’il a été “fait un peu moindre que les anges… en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout” Hébreux 2. 9.
Les “cornes”, symboles de puissance et de gloire1 Samuel 2. 1, évoquent pour nous la parole de la croix… qui est la puissance de Dieu1 Corinthiens 1. 18 ; tandis qu’au nombre de quatre, elles présentent le caractère universel du salut offert, par la foi, au Fils unique de DieuJean 3. 16.
A l’intérieur du sanctuaire, l’or est le symbole de la justice divine et de l’excellence personnelle du Seigneur Jésus, le Saint et le JusteActes 3. 14.
A l’extérieur, dans le parvis, l’autel est plaqué d’airain ; ses ustensiles, la cuve, et son soubassement, les bases des piliers, tout est d’airain.
L’airain est une figure de la justice divine, exigeant le jugement du péché.
L’autel présente donc Dieu manifesté en justice ; c’est le lieu où il rencontre le pécheur. Il est ainsi le symbole de la croix, où “Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu” 1 Pierre 3. 18.
Tout, dans l’autel plaqué d’airain, parle du jugement qui a été porté par le Seigneur Jésus. La grille d’airain supportait le feu qu’on ne devait pas laisser éteindre, sur lequel l’holocauste brûlait toute la nuitLévitique 6. 1-6. Car seul l’holocauste, figure de Christ qui, “par l’Esprit éternel s’est offert lui-même à Dieu sans tache” Hébreux 9. 14, était brûlé sur l’autel. C’est essentiellement la part de Dieu dans la mort de Christ, sans oublier que Dieu, en agréant l’holocauste, agrée celui qui l’offre, en propitiation pour son péchéLévitique 1. 2-4 ; 1 Jean 4. 10.
En parfaite harmonie avec l’autel, ses ustensiles étaient d’airain, et les barres de bois de sittim pour le porter étaient plaquées d’airain.
L’autel étant un type de la croix, nous comprenons qu’il soit expressément enjoint à Moïse de le faire comme cela lui avait été montré sur la montagne. C’est pour nous une mise en garde contre toutes les pensées et l’imagination du cœur de l’homme quant à la personne et à l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix.
C’est l’enceinte du tabernacle, d’apparence fragile, certes ; mais “la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes” 1 Corinthiens 1. 25. Elle délimite la séparation entre le désert, figure du monde, et le lieu de la présence de Dieu, où l’on n’entre que par la porteJean 10. 9, par la foi au Seigneur Jésus. Les quatre bases d’airain établissent que Christ a répondu à notre place aux exigences de la justice de Dieu ; “il a livré son âme à la mort ; il a été compté parmi les transgresseurs ; il a porté le péché de plusieurs ; et il a intercédé pour les transgresseurs” Ésaïe 53. 12. Les crochets et les baguettes d’argent témoignent de la valeur de son sang précieux pour notre rédemption.
Les tentures du parvis, de fin coton retors, nous présentent d’abord la pureté de l’homme Christ Jésus, dont la conduite dans le monde répondait entièrement à la constante sainteté de ses relations avec Dieu. Leur longueur, deux cent quatre-vingts coudées, est, en effet, exactement égale à la somme des longueurs des tapis du tabernacle.
Ainsi considérées comme représentant les croyants, les tentures expriment qu’ils ont à marcher comme Christ a marché1 Jean 2. 6, leur témoignage extérieur correspondant à la connaissance de Christ “dans le sanctuaire”, c’est-à- dire à l’intimité de sa présence. Nous en avons un exemple dans l’histoire de Daniel (voir Daniel 6).
Les piliers montrent les croyants, se tenant debout par la foi2 Corinthiens 1. 24, ayant “la justice qui est de Dieu” Philippiens 3. 9, (les bases d’airain) ; et “achetés à prix” 1 Corinthiens 6. 20, (les baguettes et les crochets d’argent).
Ajoutons que les baguettes d’argent nous montrent comment les rachetés sont unis ensemble comme un peuple acquis, pour annoncer les vertus de Christ1 Pierre 2. 9.
Enfin, les pieux et les cordagesNombres 4. 32 qui assurent la stabilité des piliers nous montrent les croyants “gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé” 1 Pierre 1. 5.
Cette ordonnance vient en harmonieuse transition entre la première partie de la description du tabernacle, où Dieu se révèle au croyant, et la seconde partie, où il montre comment s’approcher de lui. Dieu se révèle en Christ, dans la puissance du Saint Esprit dont l’huile est la figure.
Du côté des croyants, un exercice spirituel “continuel” est nécessaire pour que, pendant la nuit de l’absence du Seigneur, les lampes brûlent sans cesse dans le lieu saint.