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Le second livre de Moïse dit l'Exode
Sondez les Écritures - 2e année

Exode 32

“Fais-nous un dieu”

1. Le veau d’or : versets 1-6

Seule la foi peut tenir ferme, comme voyant celui qui est invisibleHébreux 11. 27. Parce que la parole que le peuple avait entendue n’avait pas été mêlée en lui avec de la foiHébreux 4. 2, il tomba dans l’idolâtrie. N’est-ce pas ce qui est arrivé à la chrétienté lorsque, la foi s’affaiblissant, elle a dit : “mon maître tarde à venir” Luc 12. 45 ?

En l’absence de Moïse, oubliant qu’ils n’avaient vu aucune forme mais n’avaient entendu qu’une voixDeutéronome 4. 12, les fils d’Israël demandèrent à Aaron de leur faire un dieu, visible, ouvrage de leurs mains, c’est-à- dire correspondant aux désirs et aux convoitises de leurs cœurs naturels.

Notons que l’or employé par Aaron pour façonner le veau d’or provenait des pendants d’oreilles du peuple. Les religions humaines toujours exigeantes dépouillent ceux qui les adoptent. Il ne reste devant les Israélites que l’image misérable d’un veau qui les aurait soi-disant fait sortir d’Égypte ! L’Éternel est leur gloire et ils la changent en “la figure d’un bœuf qui mange de l’herbe” Psaume 106. 20.

Remarquons aussi qu’Aaron, conscient probablement de la désobéissance où l’entraînait le peuple, lui annonça “Demain, une fête à l’Éternel !” Voulait-il essayer de croire que ce veau était une représentation de l’Éternel ?

En tout cas, les sacrifices alors offerts par le peuple témoignaient de son égarement et de son idolâtrie ; le mal doctrinal entraîne à sa suite l’oubli de la sobriété et conduit rapidement au mal moral1 Corinthiens 10. 6-11. C’est le chemin constant de l’homme qui s’éloigne de Dieu. “Ayant connu Dieu, ils ne le glorifièrent point comme Dieu… et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de l’image… de quadrupèdes. C’est pourquoi Dieu les a aussi livrés dans les convoitises de leurs cœurs, à l’impureté” Romains 1. 21-25

2. Colère divine et intercession : versets 7-14

Moïse, dans la présence de Dieu, ignorait ce qui se passait au pied de la montagne. L’Éternel le lui révèle et, en même temps, met son serviteur à l’épreuve. “Laisse-moi faire ; je les consumerai et je ferai de toi une grande nation”. Nous pouvons penser que l’Éternel connaissait la réponse que Moïse lui ferait, après quarante jours passés en sa présence ; cet épisode nous montre comment une étroite communion avec Dieu avait donné à son serviteur la connaissance profonde de sa grâce.

Moïse n’hésite pas un instant ; il implore l’Éternel en faveur d’Israël son peuple (non pas celui de Moïse, comp. verset 7). Il ne peut faire état des mérites d’Israël ; il ne met pas en avant la faveur dans laquelle lui-même est auprès de Dieu. Mais il rappelle devant l’Éternel tout ce qu’il a fait pour délivrer son peuple. Et puis, est-il possible que les Égyptiens (le monde) puissent penser que Dieu n’a fait sortir Israël de sa domination, que pour le détruire dans le désert ?

Enfin, si ce peuple est infidèle, Dieu ne l’est pas. Il ne peut oublier ses promesses inconditionnelles, son sermentGenèse 22. 16-18 ; 26. 3 à Abraham, Isaac et Jacob. Ce peuple demeure “bien-aimé à cause des pères. Car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir” Romains 11. 29. En réponse à la supplication de Moïse, l’Éternel épargne son peuple (verset 14).

3. Moïse et le peuple : versets 15-35

Moïse ne fait pas passer la sainteté et la gloire de Dieu après son amour pour le peuple. Il descend de la montagne où déjà il a intercédé pour Israël, mais il juge le mal, le désordre auquel Aaron l’avait livré.

A la vue du veau et des danses dans le camp, Moïse se met en colère devant l’offense faite à l’Éternel, et brise les tables de la loi au pied de la montagne. Introduire la loi sainte dans le camp aurait été la mort pour le peuple, car elle le jugeait sans appel (20. 1-6). Quant au veau, Moïse le réduit en poudre et le fait boire aux fils d’Israël, qui doivent ainsi goûter, au plus profond d’eux-mêmes, l’amertume du péché.

Le mal, l’idolâtrie, doit être confessé et jugé. Sur la montagne, Moïse intercédait pour le peuple (et pour Aaron) Deutéronome 9. 20 ; dans le camp, une sainte colère le saisit à l’égard de ce même peuple qui vient de pécher contre l’Éternel.

Mais il faut maintenant agir au sujet de l’apostasie ouverte que constitue le veau d’or. Il ne peut être question de neutralité, ni d’indifférence. C’est pourquoi Moïse, à la porte du camp souillé par l’idolâtrie, dit : “A moi, quiconque est pour l’Éternel !” Les fils de Lévi se rassemblent vers lui et prennent place aux côtés de l’Éternel, contre tout un camp désobéissant et rebelle où ils ne reconnaissent plus ni frère ni intime ami.

A la fin du chapitre, Moïse s’apprête à monter vers l’Éternel, pour intercéder en faveur du peuple, sans être certain toutefois de faire propitiation pour son péché.

En présence de l’Éternel, il reconnaît le péché du peuple, tout en exprimant pour lui un amour qui n’a guère d’équivalent parmi les hommes (sinon celui de Paul pour ce même IsraëlRomains 9. 3). Mais “un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon” Psaume 49. 8-10.

Cela manifeste la différence entre le type et ce qu’il préfigure, entre Moïse et le Seigneur Jésus. Car Christ descendit de sa demeure dans la gloire du Père pour accomplir toute sa volontéPsaume 40. 8, 9 et faire sur la croix l’œuvre de l’expiation en subissant, à la place des siens, le châtiment qui leur apporte la paixÉsaïe 53. 5, 6.

La responsabilité individuelle de tout homme vis-à-vis de Dieu est clairement établie : “celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre”.

Dieu charge Moïse de conduire le peuple, à la suite de son Ange, tandis que son jugement atteint les coupables.

Exode 32

1Et quand le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne, le peuple s’assembla auprès d’Aaron, et ils lui dirent : Lève-toi, fais-nous un dieua qui aille devant nous ; car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. 2Et Aaron leur dit : Brisez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. 3Et tout le peuple arrachab les pendants d’or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron ; 4et il les prit de leurs mains, et il forma l’orc avec un ciseau, et il en fit un veau de fonte. Et ils dirent : C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte. 5Et Aaron vit [le veau], et bâtit un autel devant lui ; et Aaron cria, et dit : Demain, une fête à l’Éternel ! 6Et le lendemain, ils se levèrent de bonne heure, et offrirent des holocaustes, et amenèrent des sacrifices de prospérités. Et le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent pour se divertir.

7Et l’Éternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple, que tu as fait monter du pays d’Égypte, s’est corrompu ; 8ils se sont vite détournés dud chemin que je leur avais commandé ; ils se sont fait un veau de fonte, et se sont prosternés devant lui, et lui ont sacrifié, et ont dit : C’est ici ton dieu, ô Israël ! qui t’a fait monter du pays d’Égypte. 9Et l’Éternel dit à Moïse : J’ai vu ce peuple, et voici, c’est un peuple de cou roide. 10Et maintenant laisse-moi faire, afin que ma colère s’embrase contre eux, et que je les consume ; et je ferai de toi une grande nation.

11Et Moïse implora l’Éternel, son Dieu, et dit : Pourquoi, ô Éternel, ta colère s’embraserait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte, avec grande puissance et à main forte ? 12Pourquoi les Égyptiens parleraient-ils, disant : C’est pour leur mal qu’il les a fait sortir, pour les tuer dans les montagnes, et pour les consumer de dessus la face de la terre ? Reviens de l’ardeur de ta colère, et repens-toi du mal [que tu veux faire] à ton peuple. 13Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël, tes serviteurs, auxquels tu as juré par toi-même, et auxquels tu as dit : Je multiplierai votre semence comme les étoiles des cieux, et je donnerai à votre semence tout ce pays dont j’ai parlé, et ils l’hériteront pour toujours. 14Et l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple.

15Et Moïse se tourna, et descendit de la montagne, les deux tables du témoignage dans sa main : les tables étaient écrites de leurs deux côtés ; elles étaient écrites deçà et delà. 16Et les tables étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu, gravée sur les tables. 17– Et Josué entendit la voix du peuple qui jetait des cris, et il dit à Moïse : Il y a un bruit de guerre au camp ! 18Et [Moïse] dit : Ce n’est pas un bruit de cris de victoiree, ni un bruit de cris de défaitef ; j’entends une voix de gens qui chantent en s’entre-répondant. 19– Et il arriva que, lorsque [Moïse] s’approcha du camp, il vit le veau et les danses ; et la colère de Moïse s’embrasa, et il jeta de ses mains les tables, et les brisa au pied de la montagne. 20Et il prit le veau qu’ils avaient fait, et le brûla au feu, et le moulut jusqu’à ce qu’il fut en poudre ; puis il le répandit sur la surface de l’eau, et en fit boire aux fils d’Israël.

21Et Moïse dit à Aaron : Que t’a fait ce peuple, pour que tu aies fait venir sur lui un si grand péché ? 22Et Aaron dit : Que la colère de mon seigneur ne s’embrase point ; tu connais le peuple, qu’il est [plongé] dans le mal. 23Or ils m’ont dit : Fais-nous un dieu qui marche devant nous ; car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d’Égypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé. 24Et je leur ai dit : Qui a de l’or ? Ils l’ont arrachég, et me l’ont donné ; et je l’ai jeté au feu, et il en est sorti ce veau. 25Et Moïse vit que le peuple était dans le désordre ; car Aaron l’avait livré au désordre, pour leur honte parmi leurs adversaires. 26Et Moïse se tint à la porte du camp, et dit : À moi, quiconque est pour l’Éternel ! Et tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui. 27Et il leur dit : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun mette son épée sur sa cuisse ; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami. 28Et les fils de Lévi firent selon la parole de Moïse ; et il tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes. 29Et Moïse dit : Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans son frère, afin de faire venir aujourd’hui sur vous [une] bénédiction.

30Et il arriva, le lendemain, que Moïse dit au peuple : Vous avez commis un grand péché, et maintenant je monterai vers l’Éternel : peut-être ferai-je propitiation pour votre péché. 31Et Moïse retourna vers l’Éternel, et dit : Hélas ! ce peuple a commis un grand péché, et ils se sont fait un dieu d’or. 32Et maintenant, si tu pardonnes leur péché… ; sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit. 33Et l’Éternel dit à Moïse : Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre. 34Et maintenant, va, conduis le peuple où je t’ai dit. Voici, mon Ange ira devant toi : et le jour où je visiterai, je visiterai sur eux leur péché. 35Et l’Éternel frappa le peuple, parce qu’ils avaient fait le veau qu’Aaron avait fait.

Notes

aou : des dieux, ici et v. 4, 8, 23, 31.
blitt. : s’arracha.
clitt. : le forma.
dou : ont vite abandonné le.
elitt. : de réponses de force.
flitt. : de réponses de faiblesse.
glitt. : Ils se le sont arraché.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)