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Considérés, en premier lieu, comme étant constitués des mêmes matériaux que l’arche et la table, les ais sont une figure de Christ, en qui et pour qui toutes choses seront parfaitement administrées selon le bon plaisir de Dieu.
Cette pensée trouve son illustration dans le nombre des ais : quarante-huit, soit quatre fois douze (quatre représente un ensemble complet, douze est le nombre de l’administration divine : douze tribus en Israël, douze disciples, et il est caractéristique de la sainte cité, JérusalemApocalypse 21. 10-14).
Cette administration est basée sur la rédemption accomplie, symbolisée par les bases d’argent.
En second lieu, la description des ais nous permet d’y distinguer une figure des croyants. Nous remarquons en effet que leur placage d’or est mentionné en dernier ; le bois de sittim est ainsi mis en évidence ; la vie de Christ est manifestée dans ses rachetés sur la terre. Un autre caractère des ais est qu’ils doivent être placés debout pour remplir leur fonction. Mais leur constitution ne le leur permet pas : c’est pourquoi chacun est pourvu de deux tenons, par lesquels il s’ancre solidement dans deux bases d’argent.
Nous verrons plus loin (30. 11-18 ; 38. 25-27) que l’argent employé pour fondre les bases était celui de “la rançon des fils d’Israël”. Les bases sont donc une figure de la rédemption opérée par le sang précieux de ChristMatthieu 20. 28 ; 1 Pierre 1. 18, 19. Ainsi, les deux bases sous chaque ais nous disent que chaque croyant est justifié gratuitement par sa grâce (celle de Dieu), par la rédemption qui est dans le Christ JésusRomains 3. 24. C’est en saisissant fermement par la foi les promesses divines (le mot « tenon » est le même que “main”) que le croyant est maintenu debout ; son sûr fondement est l’œuvre rédemptrice accomplie à la croix par le Seigneur Jésus.
Les ais appellent encore une autre remarque : chaque ais, reposant sur ses deux bases d’argent, nous montre le racheté sous son aspect individuel. Mais nous voyons aussi qu’un ais n’est jamais seul : il fait partie d’un ensemble unique, celui qui est dressé selon l’ordonnance, pour constituer l’habitation de Dieu.
Un soin particulier est apporté à la réalisation des angles du tabernacle. Les ais qui les composent sont joints par le bas (sans doute par le moyen des bases) et “parfaitement unis ensemble par le haut, dans un anneau”. Nous avons vu dans les bases le fondement de la maison de Dieu, lequel est Jésus Christ1 Corinthiens 3. 11. La solidité des angles détermine celle de la maison édifiée. Dans les anneaux qui unissent les ais, nous pouvons distinguer “l’amour, qui est le lien de la perfection” Colossiens 3. 14. Les croyants sont invités à s’en revêtir pour réaliser la relation qui les unit en Christ.
Si nous trouvons ici le côté de la responsabilité des saints quant à la maison, nous savons que du côté de Dieu la construction est inébranlable, car elle est assurée sur la maîtresse pierre du coin, la tête de l’angle, Christ lui-même1 Pierre 2. 6.
Mais les ais ne sont pas seulement juxtaposés : ils sont aussi assemblés, rendus solidaires par des traverses de bois de sittim, dont l’une, celle du milieu, court d’un bout à l’autre au milieu des ais.
Ce n’est qu’à ce point de la description des ais, comme nous l’avons remarqué, qu’est mentionné le placage d’or. L’or représente les perfections et la gloire de Christ ; les ais ainsi recouverts, nous montrent les rachetés comme participant de la nature divine2 Pierre 1. 4.
Tous les ais sont donc unis les uns aux autres par les anneaux d’or où passent les barres de sittim plaqué d’or : on ne voit d’eux que le caractère céleste. Ainsi, tout l’édifice est “bien ajusté ensemble… pour être une habitation de Dieu par l’Esprit” Éphésiens 2. 21, 22 ; 4. 16/ref>.
Le paragraphe s’achève par un verset (verset 30) d’une importance capitale, car il établit que pour la construction du tabernacle, il n’était fait appel en aucune manière à la sagesse et aux pensées de l’homme, même s’il s’agissait d’un serviteur aussi exceptionnel que MoïseDeutéronome 34. 10-12.
Seule l’ordonnance divine, ce qui a été montré sur la montagne, “la figure et l’ombre des choses célestes” Hébreux 8. 5, doit diriger toutes choses dans la maison de Dieu.
Il en est de même aujourd’hui, où nous devons garder scrupuleusement la parole du Seigneur.