Il est sans doute utile d’avoir une vue générale du tabernacle avant de poursuivre l’étude de ce qui le constitue et de ce qu’il contient.
Il comprend trois parties :
Nous verrons au chapitre suivant (27. 13-15) que le tabernacle devait être dressé de telle sorte que la porte du parvis soit à l’orient, de même que celles du lieu saint et du lieu très saint.
Les sacrificateurs pénétraient donc dans le tabernacle du levant vers le couchant. Le psalmiste y fait sans doute allusion : “Du soleil levant jusqu’au soleil couchant, le nom de l’Éternel soit loué” Psaume 113. 3. Car Dieu désire que la louange lui soit présentée continuellement (du matin au soir) chaque jour.
N’est-ce pas là ce que nous enseigne aujourd’hui ce verset de l’épître aux Hébreux : “Offrons donc, par lui (par Jésus Christ), sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges…” Hébreux 13. 15 ?
Chaque partie du tabernacle était pourvue d’une porte, sous la forme d’une tenture ou d’un rideau, supportée par des piliers.
Les matériaux qui constituent ces trois portes sont les mêmes : le bleu, la pourpre, l’écarlate, et le fin coton retors.
Nous avons déjà noté (versets 1-6) qu’ils nous présentent, sous quatre aspects, la personne de Christ. Le Seigneur lui-même nous donne la clef de ce symbole, en disant : “Moi, je suis la porte” Jean 10. 9 et : “Nul ne vient au Père que par moi” Jean 14. 6.
Nous remarquons aussi que, si les matériaux des “portes” sont les mêmes que ceux des dix tapis du tabernacle, ils ne sont pas nommés dans le même ordre. Pour quelle raison ? Les tapis figurant la pureté essentielle de Christ, homme glorifié entré dans le ciel, “élevé dans la gloire” 1 Timothée 3. 16, le fin coton retors vient en premier. Dans les “portes”, le caractère céleste, le bleu, est mis en évidence : Christ est venu du cielJean 3. 31 pour nous révéler le Père et nous montrer le chemin qui mène à sa maisonJean 14. 1-11.
Le voile dont il est question ici, diffère du rideau pour l’entrée de la tente et de la porte du parvis, par deux détails importants : il est fait d’ouvrage d’art, et avec des chérubins, comme les tapis du tabernacle. Une autre écriture nous dit que le voile représente Christ, dans son incarnation (comp. Hébreux 10. 20). Nous comprenons alors que l’Esprit Saint, qui rend témoignage de lui et le glorifieJean 15. 26 ; 16. 14, est le divin artisan qui seul peut tisser le voile saint qui place devant “les yeux de notre cœur” Éphésiens 1. 18 les gloires incomparables de Christ.
Le voile du temple, qui se déchira en deux au moment où “Jésus, ayant crié d’une forte voix, rendit l’esprit” Matthieu 27. 50, n’est que la figure de celui du tabernacle, mais il atteste que la mort du Seigneur a ouvert l’accès des lieux saints à ceux qui sont de la foi de Jésus1.
Les chérubins sur le voile nous présentent Christ comme le “Saint de Dieu” Jean 6. 69, “le Saint et le Juste” Actes 3. 14. Sur le voile déchiré, ils témoignent que, par l’Esprit éternel, Christ s’est offert lui-même à Dieu sans tacheHébreux 9. 14. Dans les quatre piliers, nous pouvons discerner le témoignage rendu par les quatre évangiles, à Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, à son œuvre rédemptrice, à son élévation dans la gloire : ce sont respectivement le bois de sittim plaqué d’or, les bases d’argent et les crochets d’or. Les quatre évangiles sont nécessaires pour présenter Jésus Christ venant en chair, aux regards de la foi. Ils nous le montrent comme le Fils unique, l’Agneau de Dieu ; le serviteur prophète ; le Messie, gloire de son peuple Israël ; le Fils de l’homme élevé dans le ciel.
Sous l’ancienne alliance, le voile faisait séparation entre Dieu et l’homme, car le voile n’était pas déchiréHébreux 9. 6-8. Toutefois l’ordonnance s’achève par la mention du propitiatoire, annonçant qu’en vertu du sang qui y était placé une fois l’anLévitique 16. 14, 15, 34, Dieu pouvait supporter les péchés de son peuple, en anticipation du sacrifice de la croix.
Nous sommes ici en dehors du voile, dans le lieu saint, illuminé par la lumière que projette le chandelier, sur lui-même et sur la table.
Le rideau est ici en “ouvrage de broderie” et ne comporte pas de chérubin.
Si le voile, contemplé dans le sanctuaire, nous dit d’abord ce que Christ est pour Dieu, le rideau nous parle de ce qu’il est pour nous. Les bases d’airain des piliers nous le présentent comme celui qui a subi à notre place le châtiment de Dieu contre le péchéÉsaïe 53. 5 ; elles nous rappellent qu’il “a enduré la croix” Hébreux 12. 2. Mais, situées à l’entrée du sanctuaire, ne nous invitent-elles pas à vivre pour celui qui “pour nous est mort et a été ressuscité” 2 Corinthiens 5. 14-19 ?
Enfin, les crochets d’or nous montrent Jésus assis à la droite de DieuHébreux 12. 2, dans la gloire1 Pierre 1. 21, tandis que dans les cinq piliers, nous trouvons sans doute une image de Christ, présenté par le ministère écrit des cinq auteurs inspirés des épîtres.