Le livre de l’Exode commence par l’énumération des fils d’Israël qui entrèrent en Égypte. Ils sont tous nommés : le Bon Berger “appelle ses propres brebis par leur nom” Jean 10. 3. L’Éternel, en effet, se plaît à se présenter comme le berger d’IsraëlPsaume 80. 2 ; Ésaïe 40. 11, car ce titre exprime son amour et sa sollicitude pour son peuple. Ici, ils sont d’abord “fils d’Israël” : c’est le nom sous lequel Jacob reçut la bénédictionGenèse 32. 27-29, et la promesse d’être à l’origine de la nation qui habiterait le pays donné à AbrahamGenèse 35. 10-12. Mais Dieu nous rappelle aussi leur origine : ils sont entrés avec “Jacob” ; ils étaient, selon leur nature, semblables à leur père. La discipline et les épreuves du chemin sont le moyen par lequel Dieu fit de Jacob, Israël ; ses descendants devront apprendre, par ce même moyen, ce qu’il y a dans leurs cœursDeutéronome 8. 2-6, avant de prendre possession du pays de la promesse.
Deux faits sont à l’origine de l’oppression des fils d’Israël :
Son but, le but de Satan, est toujours d’affaiblir, de détruire, le peuple de Dieu. Ainsi se manifeste sa haine pour Christ, qui prend différentes formes au cours des âges. Citons seulement l’ordonnance d’Hérode touchant les petits enfants de JudéeMatthieu 2. 16 et les efforts de Satan pour dévorer le “fils mâle” qui doit gouverner les nationsApocalypse 12. 1-6.
Les fils d’Israël vont donc être contraints de travailler “pour le Pharaon” (verset 11), pour enrichir leur ennemi. Les Égyptiens les firent servir “avec dureté” et “ils leur rendirent la vie amère…” (versets 13, 14). Nous avons ici une figure saisissante de l’asservissement de l’homme à la puissance de Satan, dont Christ seul peut délivrerActes 10. 38 ; Hébreux 2. 15.
A la dureté du service imposé à Israël, s’ajoute bientôt l’ordre du Pharaon de tuer les fils des femmes israélites ; chose remarquable, ce sont deux femmes (figure de la faiblesse et de la soumission) qui résistent à l’ordonnance du roi : leur force réside en ce qu’elles “craignirent Dieu” (verset 17). Comme Pierre et les apôtres en un autre temps, elles estimèrent qu’il faut “obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes” Actes 5. 29.
La foi de Shiphra et Pua a deux conséquences heureuses : la première concerne le peuple de Dieu qui “multiplia et devint très fort” (verset 20). Telle est la pensée de Dieu à l’égard des siens. Ainsi l’apôtre Paul priait pour que les Colossiens croissent “par la connaissance de Dieu ; étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire” Colossiens 1. 10, 11. La seconde est leur propre bénédiction et leur accroissement : “Dieu leur fit des maisons” (verset 21), c’est-à-dire des familles. Leurs noms nous sont parvenus tandis que celui du Pharaon n’est pas écrit dans le livre de Dieu.
Le Pharaon, figure de Satan qui a le pouvoir de la mortHébreux 2. 14, avait ordonné à tout son peuple de jeter tout fils à naître dans le fleuve. Agissant par la foi, Amram et Jokébed (6. 20) cachèrent leur enfant pendant trois mois, “parce qu’ils virent que l’enfant était beau” et “ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi” Hébreux 11. 23 ; Actes 7. 20.
Quand il devint impossible de le cacher plus longtemps, Jokébed posa son enfant sur le fleuve de la mort, à l’abri pourtant d’une corbeille enduite de poix. Selon la sagesse humaine, cette précaution était dérisoire, mais Jokébed agissait par la foi, et s’attendait à Dieu. Et, chose inattendue, la fille du Pharaon descendue au fleuve pour se laver devient l’instrument choisi par Dieu pour “tirer des eaux” (verset 10) ce petit garçon qui pleurait.
La réponse de Dieu à la foi de Jokébed est merveilleuse : elle reçoit son fils de la main de la fille du Pharaon ; et nous pouvons dire d’elle ce qui est dit d’Abraham au sujet d’Isaac : en figure, elle le reçut “d’entre les morts” Hébreux 11. 19, 20.
Élevé ensuite par la fille du Pharaon, Moïse n’avait pas oublié ses frères ; il sortit vers eux et vit leurs fardeaux. Il dut alors apprendre que “toute la sagesse des Égyptiens” Actes 7. 21, 22 n’est pas ce qui convient pour accomplir les pensées de Dieu, et qu’au zèle doit s’ajouter la connaissanceRomains 10. 2. Il “regarda çà et là” (verset 12), “il eut peur” (verset 14).
Ainsi son double caractère de libérateur et de berger est perdu pour ses frères ; il doit s’enfuir. Mais il devient alors une figure de Christ rejeté par les siens et allant vers les
Réhuel lui donne sa fille Séphora pour femme : elle est un type de l’Église associée à Christ pendant le temps où il est rejeté par Israël. Toutefois Moïse n’oublie pas son peupleRomains 11. 1 ; il nomme son premier fils Guershom (séjournant là). Après le temps de son rejet, il doit revenir comme le libérateur d’Israël.