La première section du livre de l’Exode se termine avec le chapitre 14. Nous y avons vu les fils d’Israël esclaves en Égypte. Le libérateur nous a été présenté, nous avons appris comment l’Éternel a délivré son peuple. La seconde section du livre, du chapitre 15 au chapitre 24, nous montre Israël, devenu le peuple de Dieu par la rédemption. Délivré de l’esclavage du Pharaon, il avance dans le désert sous la grâce, d’abord, puis se place délibérément sous la loi. Le chapitre quinze comprend deux parties : le cantique de la délivrance (versets 1-21) et le commencement du voyage dans le désert (versets 22-27). Sur le rivage de la mer Rouge traversée à pied sec, les fils d’Israël sont désormais un peuple racheté. La mer, qui a repris sa force, les sépare définitivement de l’Égypte. Ils peuvent alors chanter un cantique, le premier que nous trouvons dans l’Écriture. C’est le privilège de créatures rachetées, de chanter les louanges de Dieu : “Mes lèvres, et mon âme que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges” Psaume 71. 23. Tandis que les anges louent Dieu par des parolesLuc 2. 13 ; Apocalypse 5. 11, 12, les rachetés chantent le cantique que leur enseigne leur Rédempteur qui a traversé la mort pour eux : “J’annoncerai ton nom à mes frères”, dit le Seigneur Jésus ressuscité, “au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges” Psaume 22. 22 ; Hébreux 2. 10-12.
Ainsi, Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique, comme Christ et ses rachetés. Dans sa première partie (versets 1-10), le cantique célèbre l’Éternel et son triomphe sur l’ennemi ; la seconde partie (versets 11-19) montre le peuple dans la présence de Dieu – la demeure de sa sainteté – dès le désert. Puis nous voyons les ennemis dans le pays, vaincus déjà. Les promesses divines vont trouver leur accomplissement dans l’héritage de Dieu et le royaume sans fin est introduit.
Le sujet général de ce cantique est donc l’Éternel lui-même, et ce qu’il a fait. Il est la force et le cantique même du racheté, car le salut et le Sauveur sont identifiés l’un à l’autre. Le “Christ du Seigneur” est le “salut de Dieu” ; en saisissant cela par la foi, nous rendons grâces comme SiméonLuc 2. 26-32.
Ce peuple récemment opprimé, affligé et captif, connaît désormais l’Éternel comme sa force, sa joie et son salut. “Il est mon Dieu”, chante-t-il ; Israël veut alors demeurer en sa présence (une
Comment oublierions-nous que notre Sauveur a rencontré à la croix toute la puissance de l’ennemi, le “pouvoir des ténèbres” Luc 22. 53 ? Maintenant, c’en est fini pour toujours du Pharaon et de son armée ; par la mort, celui qui avait le pouvoir de la mort est rendu à jamais impuissant. Quelle joie pour Israël de réaliser qu’il ne verra jamais plus les Égyptiens qui le poursuivaient.
Toute la gloire de la victoire est attribuée à l’Éternel : Ta droite… ta majesté… tu as lâché ta colère… Combien les pensées de l’ennemi paraissent dérisoires : ce qu’il “disait”, ce qu’il se proposait de faire (atteindre le peuple, partager le butin, exterminer). Tout a été anéanti par le souffle de l’Éternel ; les eaux magnifiques ont annulé ses desseins. C’est une anticipation de ce que le Seigneur Jésus fera “en son jour”, lorsqu’il consumera l’inique par le souffle de sa bouche et l’anéantira par la puissance de sa venue2 Thessaloniciens 2. 2, 3, 8. L’Éternel a combattu tandis qu’Israël demeurait tranquille. Dès le début de ce livre, nous avons vu l’impuissance du peuple et sa faiblesse, image fidèle de notre propre état. Mais, n’est-ce pas la chose la plus heureuse, la plus propre à nous donner l’assurance et la certitude de notre salut, que de pouvoir dire : “Seigneur, tu as pris en main la cause de mon âme, tu as racheté ma vie” Lamentations de Jérémie 3. 58 !