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Le second livre de Moïse dit l'Exode
Sondez les Écritures - 2e année

Exode 15. 1-21

Le cantique à l’Éternel

1. Le cantique de la rédemption

La première section du livre de l’Exode se termine avec le chapitre 14. Nous y avons vu les fils d’Israël esclaves en Égypte. Le libérateur nous a été présenté, nous avons appris comment l’Éternel a délivré son peuple. La seconde section du livre, du chapitre 15 au chapitre 24, nous montre Israël, devenu le peuple de Dieu par la rédemption. Délivré de l’esclavage du Pharaon, il avance dans le désert sous la grâce, d’abord, puis se place délibérément sous la loi. Le chapitre quinze comprend deux parties : le cantique de la délivrance (versets 1-21) et le commencement du voyage dans le désert (versets 22-27). Sur le rivage de la mer Rouge traversée à pied sec, les fils d’Israël sont désormais un peuple racheté. La mer, qui a repris sa force, les sépare définitivement de l’Égypte. Ils peuvent alors chanter un cantique, le premier que nous trouvons dans l’Écriture. C’est le privilège de créatures rachetées, de chanter les louanges de Dieu : “Mes lèvres, et mon âme que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges” Psaume 71. 23. Tandis que les anges louent Dieu par des parolesLuc 2. 13 ; Apocalypse 5. 11, 12, les rachetés chantent le cantique que leur enseigne leur Rédempteur qui a traversé la mort pour eux : “J’annoncerai ton nom à mes frères”, dit le Seigneur Jésus ressuscité, “au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges” Psaume 22. 22 ; Hébreux 2. 10-12.

Ainsi, Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique, comme Christ et ses rachetés. Dans sa première partie (versets 1-10), le cantique célèbre l’Éternel et son triomphe sur l’ennemi ; la seconde partie (versets 11-19) montre le peuple dans la présence de Dieu – la demeure de sa sainteté – dès le désert. Puis nous voyons les ennemis dans le pays, vaincus déjà. Les promesses divines vont trouver leur accomplissement dans l’héritage de Dieu et le royaume sans fin est introduit.

  • versets 1-10 : Tout au long du cantique, le nom de l’Éternel apparaît, en relation avec sa gloire, sa puissance, la délivrance accomplie, la fidélité de ses promesses et jusqu’à son règne éternel.

Le sujet général de ce cantique est donc l’Éternel lui-même, et ce qu’il a fait. Il est la force et le cantique même du racheté, car le salut et le Sauveur sont identifiés l’un à l’autre. Le “Christ du Seigneur” est le “salut de Dieu” ; en saisissant cela par la foi, nous rendons grâces comme SiméonLuc 2. 26-32.

Ce peuple récemment opprimé, affligé et captif, connaît désormais l’Éternel comme sa force, sa joie et son salut. “Il est mon Dieu”, chante-t-il ; Israël veut alors demeurer en sa présence (une habitation), et exalter le Dieu qui a accompli et accomplira pleinement ce qu’il avait promis à son pèreGenèse 15. 13, 14 18-21. Le cantique salue maintenant le Vainqueur : l’Éternel, c’est-à-dire Jéhovah, le Dieu Sauveur, le Dieu de l’alliance (6. 2, 4, 6) est son nom. Ensuite, la puissance de l’ennemi est mentionnée : les chars du Pharaon et son armée dont les fils d’Israël eurent une fort grande peur, sont maintenant jetés dans la mer.

Comment oublierions-nous que notre Sauveur a rencontré à la croix toute la puissance de l’ennemi, le “pouvoir des ténèbres” Luc 22. 53 ? Maintenant, c’en est fini pour toujours du Pharaon et de son armée ; par la mort, celui qui avait le pouvoir de la mort est rendu à jamais impuissant. Quelle joie pour Israël de réaliser qu’il ne verra jamais plus les Égyptiens qui le poursuivaient.

Toute la gloire de la victoire est attribuée à l’Éternel : Ta droite… ta majesté… tu as lâché ta colère… Combien les pensées de l’ennemi paraissent dérisoires : ce qu’il “disait”, ce qu’il se proposait de faire (atteindre le peuple, partager le butin, exterminer). Tout a été anéanti par le souffle de l’Éternel ; les eaux magnifiques ont annulé ses desseins. C’est une anticipation de ce que le Seigneur Jésus fera “en son jour”, lorsqu’il consumera l’inique par le souffle de sa bouche et l’anéantira par la puissance de sa venue2 Thessaloniciens 2. 2, 3, 8. L’Éternel a combattu tandis qu’Israël demeurait tranquille. Dès le début de ce livre, nous avons vu l’impuissance du peuple et sa faiblesse, image fidèle de notre propre état. Mais, n’est-ce pas la chose la plus heureuse, la plus propre à nous donner l’assurance et la certitude de notre salut, que de pouvoir dire : “Seigneur, tu as pris en main la cause de mon âme, tu as racheté ma vie” Lamentations de Jérémie 3. 58 !

  • versets 11-19 : Le verset 11 est à la fois la conclusion de la première partie du cantique et l’introduction de la seconde. L’Éternel y est exalté dans sa gloire et dans sa puissance pour ce qu’il a accompli et pour ce qu’il fera encore. Qui est comme toi ? … L’Éternel seul est le Dieu Rédempteur. A la fin du voyage à travers le désert, Moïse répond, en quelque sorte, à cette question : “Nul n’est comme le Dieu de Jeshurun1 qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans sa majesté” Deutéronome 33. 26. A partir du verset 13, nous avons en anticipation le propos de Dieu envers son peuple, depuis la délivrance qu’il vient d’opérer pour lui, jusqu’à la bénédiction dans le pays promis. Israël reconnaît d’abord que l’Éternel l’a conduit “par sa bonté”. Dieu se révèle ainsi à ceux qu’il sauve et qu’il amène en sa présence2 Samuel 9. 3. Ce caractère divin, la bonté, qui attire le cœur vers Christ1 Pierre 2. 15, est un des thèmes de la louange des saintsPsaume 136. Israël est désormais “un peuple racheté” ; l’Éternel le guide par sa force, et “à bras étendu, car sa bonté demeure à toujours”, jusqu’au lieu – hors d’Égypte – où il peut établir “la demeure de sa sainteté”, le tabernacle dans le désert, rempli de la gloire de l’Éternel (40. 35, 36). Mais, le but final de Dieu est d’introduire son peuple et de l’établir fermement – de le “planter” – sur la montagne de son héritage… Le désert précède l’héritage dans ses voies, mais dans le pays, les ennemis sont déjà saisis de crainte : c’est ce que Rahab confirma aux espions envoyés par Josué à JérichoJosué 2. 9, 10. Le peuple de l’Éternel est “sa portion”, “Jacob est le lot de son héritage” Deutéronome 32. 9. Les voies de Dieu envers son peuple ont pour but de le placer dans le lieu qu’il a préparé pour le sanctuaire où il demeurera au milieu de son peuple. Le temple de Jérusalem est sans doute en vue ici, dans sa “première gloire”, qui annonce “sa dernière gloire” que l’on verra “dans peu de temps” lorsque l’Éternel aura “encore une fois ébranlé les cieux et la terre et toutes les nations” Aggée 2. 3, 6-9. Le règne glorieux de Christ est annoncé, résultat de la victoire divine, rappelée en conclusion.
  • versets 20, 21 : La louange de Marie et des femmes d’Israël exprime simplement la joie d’un peuple délivré de tous ses ennemis.

Notes

1Jeshurun : ce nom signifie” juste “. Appliqué à Israël, il le désigne comme le peuple justifié par Dieu, ou le peuple juste.

Exode 15

1Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique à l’Éternel, et parlèrent, disant :

Je chanterai à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait.

2Jaha est ma force et mon cantiqueb, et il a été mon salut. Il est mon ✷Dieu, et je lui préparerai une habitationc, – le Dieu de mon père, et je l’exalterai.

3L’Éternel est un homme de guerre ; l’Éternel est son nom.

4Les chars du Pharaon, et son armée, il les a jetés dans la mer ; l’élite de ses capitaines a été enfoncée dans la mer Rouge.

5Les abîmes les ont couverts ; ils sont descendus dans les eaux profondes, comme une pierre.

6Ta droite, ô Éternel ! s’est montrée magnifique en force ; ta droite, ô Éternel ! a écrasé l’ennemi.

7Et dans la grandeur de ta majesté, tu as détruit ceux qui s’élevaient contre toi ; tu as lâché ta colère, elle les a dévorés comme du chaume.

8Et par le souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées ; les courants se sont dressés comme une muraille ; les abîmes sont devenus solides au cœur de la mer.

9L’ennemi disait : Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin ; mon âme sera assouvie d’eux ; je tirerai mon épée, ma main les exterminera.

10Tu as soufflé de ton souffle, la mer les a couverts ; ils se sont enfoncés comme du plomb dans les eaux magnifiques.

11Qui est comme toi parmi les ✷dieux, ô Éternel ? Qui est comme toi, magnifique en sainteté, terrible en louanges, opérant des merveilles ?

12Tu as étendu ta droite, la terre les a engloutis.

13Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté.

14Les peuples l’ont entendu, ils ont tremblé ; l’effroi a saisi les habitants de la Philistie.

15Alors les chefs d’Édom ont été épouvantés ; le tremblement a saisi les forts de Moab ; tous les habitants de Canaan se sont fondus.

16La crainte et la frayeur sont tombées sur eux : par la grandeur de ton bras ils sont devenus muets comme une pierre, jusqu’à ce que ton peuple, ô Éternel, ait passé, jusqu’à ce qu’ait passé ce peuple que tu t’es acquis.

17Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieud que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi.

18L’Éternel régnera à toujours et à perpétuité.

19Car le cheval du Pharaon est entré dans la mer, avec son char et ses cavaliers, et l’Éternel a fait retourner sur eux les eaux de la mer ; et les fils d’Israël ont marché à sec au milieu de la mer.

20Et Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit un tambourin en sa main, et toutes les femmes sortirent après elle, avec des tambourins et en chœurse ; 21et Marie leur répondait :

Chantez à l’Éternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait.

Notes

aJah, abréviation du nom de Jéhovah, mais l’expression de son existence absolue, plutôt que de l’éternité de son être ; voir Psaume 68. 5.
bpropr. : cantique de louange.
cselon qqs. : je le glorifierai.
dlieu fixe.
echœurs de danse.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)