Nous sommes maintenant à la cinquième et dernière division du livre. Pour construire le tabernacle, il va falloir des matériaux précieux, de belles étoffes, et des artisans habiles et zélés, capables de fournir un travail patient et assidu.
Tout, en effet, doit être fait suivant le modèle que l’Éternel avait montré à Moïse, sur la montagne.
Or, au lieu de commander à l’assemblée des fils d’Israël ce qui concerne la construction du tabernacle, l’Éternel lui rappelle premièrement que le septième jour de la semaine est saint, un sabbat de repos pour lui. Pendant six jours, le travail se fera, mais il s’arrêtera le septième jour.
Ce jour de repos, que la grâce de Dieu accorde à son peupleMarc 2. 27, est donc assez important à ses yeux, pour interrompre l’œuvre du service du lieu saint !
Il y avait ici pour la loi, une confirmation de l’accomplissement des promesses de l’Éternel, une anticipation (31. 12-17) du repos en Canaan.
Par le sabbat, Dieu rappelait à son peuple qu’il s’était lui-même reposé le septième jour, après avoir achevé en six jours “les cieux et la terre et toute leur armée” Genèse 2. 1-3 ; il les invitait ainsi à entrer dans son repos. Mais, à cause de son incrédulité, Israël ne connaîtra ce repos que sous le règne de Christ ; car “il sauvera ; il se réjouira avec joie à ton sujet ; il se reposera dans son amour” Sophonie 3. 17.
Le repos du sabbat s’étendait jusqu’aux premiers travaux domestiques : on ne devait pas allumer de feu dans les habitations. Car le feu n’est pas seulement nécessaire aux activités de la maison ; il est à la base de tout ce qui constitue le “progrès” matérielGenèse 4. 22 par lequel l’homme s’efforce de se passer de Dieu.
Le second commandement de l’Éternel concerne l’offrande qu’il réclame de tout homme qui a un esprit libéral. Une occasion est donnée aux fils d’Israël de montrer leur reconnaissance envers Dieu, en lui offrant sans réserve leurs richesses. Ces richesses représentent symboliquement divers aspects des perfections et des gloires de Christ.
Avoir “un esprit libéral” consiste à reconnaître que ces choses précieuses viennent de Dieu. Cela est vrai des biens matériels, comme des dons spirituels : “Qu’as-tu que tu n’aies reçu ?” 1 Corinthiens 4. 7
Or ce qui vient de Dieu lui appartient mais aussi nous enrichit, car il nous fait participer à ses richesses, c’est-à-dire, spirituellement, à Christ lui-mêmeRomains 8. 32. Ainsi, nous qui n’avons rien, nous pouvons lui apporter une offrande1 Chroniques 29. 14.
Maintenant, les offrandes apportées dans un esprit libéral doivent être façonnées. Pour cela, Moïse fait appel à “tous les hommes intelligents” (ou sages de cœur). Ce sont ceux qui sont “remplis de la connaissance de (la) volonté (de Dieu), en toute sagesse et intelligence spirituelle” Colossiens 1. 9.
Ils feront “tout ce que l’Éternel a commandé”, pour construire le tabernacle. Rien ne doit manquer de ce qui le constitue : tout est soigneusement énuméré et a sa valeur aux yeux de Dieu.
Ainsi, Dieu a placé dans l’assemblée toutes les capacités, tous les dons nécessaires pour son édification1 Corinthiens 14. 12.
Une troisième catégorie de donateurs comporte “tout homme que son cœur y porta et tous ceux qui avaient un esprit libéral” : les affections s’ajoutent à la libéralité. Mais “les femmes” aussi participent aux offrandes, et particulièrement à l’offrande tournoyée1 d’or à l’Éternel.
Des ornements comme ceux qui avaient servi pour faire un veau de fonte, vont maintenant être employés pour glorifier Dieu. N’avons-nous pas ici une expression de la reconnaissance du peuple envers l’Éternel qui, au lieu de le consumer, lui a fait grâce, en réponse aux prières de son médiateur ?
Soulignons le travail de “toute femme intelligente”. Il concerne le fil qui va servir à tisser les tentures du tabernacle, le voile, le rideau, la porte… Ensuite, “toutes les femmes habiles que leur cœur y porta, filèrent du poil de chèvre”. Le bleu, la pourpre, l’écarlate, et le fin coton témoignent que, dans leurs maisons, ces femmes étaient occupées des gloires de Christ. Le poil de chèvre montre qu’elles attachaient de l’importance à ce que les affections pour Christ ne soient pas amoindries par les influences extérieures, mais gardées dans une sainte séparation pour lui.
C’est une belle figure de ce qui est, pour une femme, la crainte de l’Éternel. “La femme qui craint l’Éternel, c’est elle qui sera louée” Proverbes 31. 30.
Qui allait être assez habile pour faire bon usage de “l’offrande à l’Éternel”, selon “ce qu’il avait commandé ?”
Moïse présente alors à Israël les artisans appelés par l’Éternel : Betsaleël est rempli de l’esprit de Dieu. Lui et Oholiab ont aussi à cœur d’enseigner leurs compagnons de service2 Timothée 2. 2, les hommes intelligents dans le cœur desquels l’Éternel avait mis de la sagesse.
Tels sont les vrais serviteurs de Dieu dans tous les temps. Leur capacité vient de Dieu2 Corinthiens 3. 5, car seule la sagesse qu’il donne par son Esprit peut rendre l’homme capable d’accomplir “toutes les choses qu’il a commandées de faire”.