Nous avons vu hier (versets 20-21) que l’onction d’huile, qui représente le sceau du Saint Esprit, a suivi, pour les fils d’Aaron, l’aspersion du sang et non le lavage d’eau.
Le lavage régénère, mais le sang de Christ, qui seul purifie de tout péché1 Jean 1. 7, est nécessaire pour introduire le croyant dans un état que Dieu peut sceller, c’est-à-dire pour le reconnaître définitivement comme sien.
Ce sont les trois étapes qui conduisent à l’état chrétien : le lavage d’eau qui fait sortir l’homme de son ancienne condition, puis la sanctification par le sang, et enfin l’onction du Saint Esprit1 Corinthiens 6. 11.
Aaron et ses fils ont donc été préparés par le travail de Dieu.
Ils vont pouvoir recevoir, sur les paumes de leurs mains, la graisse du bélier (les perfections morales), son épaule droite (l’énergie dans le service), le pain sans levain, le gâteau et la galette à l’huile (humanité sans tache de Christ, dans l’onction de l’Esprit Saint).
Leurs mains sont ainsi remplies – c’est le sens du mot traduit par “consacrer” – de ce qui représente Christ dans sa vie et dans sa mort. Tout ce qui est pour le service de Dieu vient donc de lui1 Chroniques 29. 14.
Ce qui a été “tournoyé”, c’est-à-dire présenté à l’Éternel sous tous ses aspects, est alors brûlé en holocauste sur l’autel. Nous avons là une figure de ce qu’est la vraie adoration : ce qui peut être offert à Dieu est ce qu’un croyant peut saisir, par grâce, de la personne et de l’œuvre de Christ.
La poitrine tournoyée revenait à Moïse, type ici de Christ sacrificateur. Aaron et ses fils avaient aussi leur part. Ainsi Dieu, Christ comme sacrificateur, et l’Église – vue en Aaron et ses fils – se nourrissaient du même sacrifice. Nous trouvons ici encore une figure de la communion, sur la base de l’expiation accomplie, de Dieu, de Christ et des rachetés1 Jean 1. 3, 4.
Remarquons à ce sujet que le sacrifice du bélier de consécration est un sacrifice de prospéritésLévitique 3, qui représente ce qu’est la communion, car quiconque est pur en mangera la chairLévitique 7. 19.
Ce sacrifice est un type remarquable du culte en esprit et en vérité offert aujourd’hui par les adorateurs que Christ a formés pour son PèreJean 4. 21-24.
Aaron et ses fils mangeaient la chair du bélier et le pain, à l’entrée de la tente d’assignation, dans la présence de Dieu, dans la mesure où elle pouvait être réalisée sous l’ancienne alliance.
Cette nourriture était réservée aux sacrificateurs – figure des rachetés du Christ – c’est pourquoi aucun étranger non sanctifié ne pouvait en manger, car on ne peut servir Dieu en ayant confiance en la chairPhilippiens 3. 3.
S’il restait de cette nourriture du sanctuaire, elle devait être brûlée, car elle ne peut être mangée qu’en relation immédiate avec l’autel, ce qui signifie qu’on ne peut se nourrir de Christ en oubliant sa mort sur la croix.
La consécration d’Aaron et de ses fils s’étendait sur sept jours. Cette période symbolise la durée complète de notre vie sur la terre, qui est ainsi entièrement consacrée à Dieu. L’importance du service de l’adoration, le premier et le plus important de tous, est ainsi mis en évidence.
L’autel lui-même devait être sanctifié sept jours ; car la sacrificature, établie selon Dieu, s’exerce devant un autel purifié et oint. Chaque fois que la responsabilité de l’homme est engagée dans le service de Dieu, il lui est rappelé qu’il ne peut être agréé qu’en vertu du sacrifice expiatoire de Christ.
L’offrande continuelle, matin et soir, sur l’autel, vient ensuite. C’est l’holocauste continuel, accompagné de l’offrande de gâteau : le peuple est agréé en vertu de l’œuvre parfaite de Christ. La libation évoque les délices de Dieu, dans le sacrifice accompli à la croix.
Cette offrande continuelle est présentée “à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Éternel”, là où il se rencontre avec les fils d’Israël. Nous voyons par là que le lieu où le culte est rendu, est celui, et celui seul, que Dieu choisit. C’est pour le croyant, aujourd’hui, le lieu où deux ou trois sont réunis au nom du Seigneur Jésus ; c’est là qu’il se trouve, selon sa promesseMatthieu 18. 20. Il est le centre du rassemblement de ses rachetés ici-bas.
De l’obéissance à toutes ces dispositions dépend et résulte l’habitation de Dieu “au milieu des fils d’Israël”. Il est là, le Dieu Sauveur et Rédempteur qui les a fait sortir d’Égypte – figure du monde – pour habiter au milieu d’eux.
Nous comprenons ainsi l’exclamation de Moïse : “Tu es bienheureux, Israël” Deutéronome 33. 29 ! Et quelle grâce s’exprime dans cette parole divine : Je suis l’Éternel, leur Dieu.