Jusqu’à la fin du chapitre 30, nous trouvons la description du sanctuaire ; ses différents éléments seront énumérés en deux groupes :
Dans la description du tabernacle, Dieu, en quelque sorte, descend vers l’homme. Il commence par ce qui est au cœur du sanctuaire, dans le lieu très saint.
L’arche, avec le propitiatoire, est symboliquement la manifestation de Dieu en Christ, et le siège de son gouvernement en Israël jusqu’à la prise de Jérusalem par Nébuchanetsar.
L’arche était “entièrement couverte d’or, tout autour” Hébreux 9. 4. Il est donc très remarquable que le bois de sittim soit cité en premier dans sa composition. Il s’agit du seul bois utile qui croisse dans le désert. N’est-ce pas là “le rejeton, la racine sortant d’une terre aride” Ésaïe 53. 1-3, figure du Seigneur Jésus, né dans l’abaissementLuc 2. 12 au milieu d’un peuple indifférent, sans fruit pour DieuMarc 11. 13 ?
Ainsi Dieu manifesté en chair est le premier aspect de la personne de Christ, que nous discernons dans l’arche : il est l’homme parfait, le Saint de Dieu, qui ne peut connaître la corruptionPsaume 16. 10, l’homme ressuscité, élevé dans la gloire.
Les dimensions de l’arche sont données avant qu’il soit fait mention de l’or. C’est l’homme Christ Jésus, que ses disciples ont vu, entendu et touché, mais cette connaissance (comme la nôtre) n’est “qu’en partie”. C’est sans doute la raison pour laquelle les mesures de l’arche sont fractionnaires. Mais nous savons qu’au ciel, nous connaîtrons “à fond” la gloire du Seigneur, car “nous le verrons comme il est” 1 Corinthiens 13. 12 ; 1 Jean 3. 2.
Un placage d’or pur recouvrait l’arche “dedans et dehors”. L’humanité parfaite assumée sur la terre par le Fils de Dieu est entièrement revêtue de sa gloire divine ; mais ce qui est manifesté extérieurement répond exactement à ce qu’il est en lui-même : “la Parole devint chair” – bois de sittim – “et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père” – l’or – Jean 1. 14.
Le couronnement d’or nous fait voir “Jésus, couronné de gloire et d’honneur” Hébreux 2. 9. Quatre anneaux d’or aux coins de l’arche recevaient les barres de bois de sittim plaquées d’or, par lesquelles les Kéhatites la portaient sur leurs épaulesNombres 3. 29-31, afin qu’elle aille devant Israël pour le conduire à travers le désert.
Moïse, enfin, devait mettre dans l’arche le témoignage que Dieu allait lui donner. Ce sont les tables de la loi, ou “tables du témoignage” (34. 28, 29). Cela nous dit que Christ seul pouvait garder intacte dans son cœur la loi de l’Éternel, et dire en vérité : “c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ; et ta loi est au-dedans de mes entrailles” Psaume 40. 9.
Deux autres objets devaient y être déposés : une cruche d’or, contenant un omer de manne, et la verge d’Aaron, qui avait bourgeonnéExode 16. 32-36 ; Nombres 17. 1-11 ; Hébreux 9. 4. Christ, en qui le Père trouve son plaisir, est la nourriture des siens dans le désert ; salué par Dieu souverain sacrificateur, il intercède pour ceux qui lui obéissent, dans la puissance d’une vie impérissable.
D’or pur, le propitiatoire1 recouvrait exactement l’arche, et en était, dans un premier sens, le complément. Mais il est aussi un ensemble complet en lui-même : en effet, à la différence de l’arche, il ne comporte pas de bois de sittim. Il en fait partie et en est distinct.
Au-dessus de l’arche, le propitiatoire proprement dit était “ombragé par des chérubins de gloire” Hébreux 9. 5.
Les chérubins représentent “la justice et le jugement”, bases du trône de Dieu. Ici, ils protègent de leurs ailes le propitiatoire, et contemplent ce qui est placé dessus : le sang des sacrifices pour le péché.
Le propitiatoire est aussi un type de Christ, comme l’exprime l’apôtre Paul : “Étant justifiés gratuitement” (par la grâce de Dieu), “par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire par la foi en son sang” Romains 3. 24, 25.
Ce passage fait allusion aux cérémonies du jour des propitiations, où le souverain sacrificateur, abrité par la nuée de l’encens, entrait au-dedans du voile avec le sang des sacrifices pour le péché, afin d’en faire aspersion devant et sur le propitiatoireLévitique 16. 12-15.
Cela nous montre encore une fois l’importance et la valeur du sang de Christ (en figure dans l’Ancien Testament), pour Dieu et pour nous.
Nous avons vu que le sang de l’agneau pascal marque l’origine de l’histoire du peuple d’Israël, comme peuple terrestre de Dieu. Sur le propitiatoire, le sang fait propitiation pour tout le peuple et le purifie de ses péchés “une fois l’an”.
La vie du chrétien commence à la croix ; là, Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache ; là, son sang a été versé et donne au croyant un accès en la présence de DieuHébreux 9. 14 ; 10. 19-22.
Le propitiatoire est aussi le trône où le Dieu d’Israël est assis entre les chérubins2 Rois 19. 15. C’est de là que l’Éternel allait parler à Moïse et lui faire connaître ses commandements pour les fils d’Israël.
Les chérubins sont donc associés à la gloire de Dieu, tandis que le propitiatoire se rapporte à sa grâce ; ces deux caractères sont donc indissociablement liés ; c’est ce qu’exprime le fait que les chérubins sont tirés du propitiatoire.
Enfin, considérons ensemble l’arche, avec le témoignage qu’elle renferme, et le propitiatoire d’or pur. Nous y voyons la loi (la justice pour l’homme) accomplie par Christ, ce que lui seul pouvait faire, car elle était dans son cœurPsaume 40. 9 ; et la justice de Dieu, figurée par l’or pur, telle que Christ l’a manifestéeActes 3. 14.