L’Éternel n’adresse pas de reproche à Moïse dont nous avons vu la perplexité à la fin du chapitre précédent. Il répond simplement à son serviteur, en lui renouvelant sa promesse de délivrer son peuple.
Ensuite Dieu parle à Moïse, se plaçant devant lui pour se substituer à ses craintes : Je suis l’Éternel (verset 2). N’est-ce pas ainsi que le Seigneur Jésus apaisait les craintes de ses disciples pendant la tempêteMarc. 6. 50 ? Remarquons que si Dieu s’est fait connaître comme l’Éternel (Jéhovah) à plusieurs reprises déjà, dans le livre de la Genèse, ce nom revêt dans le livre de l’Exode un caractère nouveau : il définit la relation de Dieu avec son peuple, Israël ; tel sera encore son nom, avec ce sens, au millénium, après le rétablissement de la nationÉzéchiel 40. 46 ; 41. 22 ; 43. 2.
Rappelons que, dans l’Ancien Testament, le Seigneur Jésus porte le nom de l’Éternel – Jéhovah – (6. 2). Mais, à sa venue ici-bas, il reçut le nom de Jésus (c’est-à-dire Jéhovah Sauveur). C’est le privilège et la joie de ceux qui ont cru en lui et ont ainsi la vie éternelle, de l’appeler “Seigneur Jésus”, par l’Esprit Saint1 Corinthiens 12. 3, et de connaître le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ comme notre Père et notre DieuJean 20. 17. A partir du verset 4, Dieu relie son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob, au gémissement des fils d’Israël : “et j’ai aussi établi (verset 4) … et j’ai aussi entendu… et je me suis souvenu de mon
Cette dernière expression ne signifie pas que Dieu l’avait oubliée, mais que le temps annoncé à Abraham de faire sortir sa postérité d’un pays qui n’était pas le sien était arrivéGenèse 15. 13, 14. Son nom – Je suis l’Éternel – (verset 6) est ici comme sa signature sur l’alliance et la garantie de son exécution. “Je suis l’Éternel” annonce aussi la
Les fils d’Israël n’écoutent pas ce nouveau message de l’Éternel ; seules leurs difficultés sont devant eux (verset 9). Si bien que Moïse oppose à l’Éternel l’incrédulité du peuple et sa propre faiblesse, quand il lui demande d’aller de nouveau devant le Pharaon (verset 12). Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron et leur donna des ordres pour les fils d’Israël, pour encourager les uns et avertir les autres.
Le verset 14 semble annoncer l’énumération de tous les chefs des maisons de pères1en Israël. Or, après la mention des fils de Ruben et de Siméon – les deux fils aînés de Jacob – Genèse 29. 32, 33, la Parole s’arrête aux fils de Lévi, attirant ainsi notre attention sur eux. Nous trouvons en effet une mention spéciale de la famille d’Amram, fils de Kéhath, mari de Jokébed, père de Moïse et d’Aaron. Remarquons que Moïse et Aaron ensemble représentent Christ, à la fois médiateurGalates 3. 19 ; 1 Timothée 2. 5 et sacrificateurExode 28. 1 ; Hébreux 9. 11, 12.
Le principe de l’
La généalogie des fils de Lévi nous conduit jusqu’à Jitséhar, Uziel, Aaron et ses fils, et Phinées, que l’on retrouve, ainsi que leurs descendants, dans l’histoire de la sacrificature en Israël (comp. Nombres 3. 1-4, 17-20 ; 25. 10-13 ; 1 Chroniques 6. 35-38).
Le récit interrompu au verset 13 reprend au verset 26. Nous venons de voir qui étaient généalogiquement “cet Aaron et ce Moïse” qui devaient faire sortir Israël d’Égypte. Mais, dès le verset 27, l’ordre divin est repris, c’est “ce Moïse et cet Aaron”. Et pourtant, pour la septième fois, Moïse fait état de sa faiblesse devant l’Éternel (3. 11-13 ; 4. 1, 10-13 ; 6. 12-30). La faiblesse et l’imperfection de Moïse sont donc pleinement exposées ; mais nous pouvons bien penser que cet éminent serviteur de DieuDeutéronome 34. 10-12 apprit rapidement que s’il était “un vase de terre”, “l’excellence de la puissance” était de Dieu2 Corinthiens 4. 7.
Moïse a l’honneur de représenter Dieu devant le Pharaon tandis qu’Aaron lui transmettra ses paroles et fera les miracles de sa part – il prend la verge (7. 19 ; 8. 1, 12, 17) – pour qu’il laisse aller les fils d’Israël.
Nous avons déjà vu (5. 23) que le Pharaon avait décidé de ne pas laisser aller les fils d’Israël. Toutefois, avant d’exercer ses grands jugements sur l’Égypte, l’Éternel veut l’avertir encore une fois par le signe de la verge d’Aaron changée en serpent (comp. 4. 1-5). C’est alors qu’à la demande du Pharaon, les devins Jannès et Jambrès2 Timothée 3. 5, 8 résistèrent à Moïse en contrefaisant ce miracle. Imiter la forme de la vérité tout en en reniant la puissance est la manifestation la plus forte de l’opposition au témoignage de Dieu dans le monde. Certes, Dieu aura et a déjà le dernier mot, car la verge d’Aaron engloutit celle des devins (verset 12). Mais les pensées du Pharaon incrédule sont aveuglées par le dieu de ce siècle2 Corinthiens 4. 4 ; son cœur s’endurcit devant ce miracle. Que reste-t-il à ceux qui, ayant entendu la voix de Dieu, ont endurci leur cœurHébreux 3. 15, sinon le jugement ?