Le Pharaon a refusé de prêter attention aux neuf plaies qui ont atteint son pays. Chaque fois que l’Éternel cessait de frapper l’Égypte, le roi endurcissait son cœur. Il méprisait ainsi la parole divine : “Israël est mon fils, mon premier-né. Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu’il me serve ; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né.” (4. 23)
La dixième plaie frappera donc les premiers-nés, “les prémices de la vigueur” Psaume 78. 51 du pays d’Égypte, car ils représentent l’ensemble des Égyptiens, comme ceux d’Israël représentent le peuple de Dieu. Or, en annonçant cette dernière plaie au Pharaon (11. 4-8), l’Éternel insiste sur la distinction qu’il fait “entre les Égyptiens et Israël” (verset 7). Mais comment le Dieu en qui il n’y a pas d’injusticePsaume 92. 16 peut-il épargner Israël, puisque “tous ont péché” et qu’il n’y “a pas de juste, non pas même un seul” Romains 3. 9-18 ?
Le chapitre suivant nous donne la réponse : Dieu a, pour ceux qui croient en lui, un substitut qui subira à leur place le châtiment qu’ils méritent. “Par la foi”, Moïse “a fait la Pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touchât pas” Hébreux 11. 28.
Les neuf premières plaies avaient établi la désobéissance du Pharaon au seul vrai Dieu et, par conséquent, son état de péché. Les Égyptiens égarés par leur roi, sont une figure des hommes incrédules de tous les temps et de toutes les nations : aveuglés par “le dieu de ce siècle” 2 Corinthiens 4. 3, 4, ils refusent de se repentir.
Israël est là comme le peuple de Dieu, justifié par la foi, ainsi qu’il est écrit : “Abraham crut Dieu et cela lui fut compté à justice” Romains 4. 3-8. Aux yeux de Dieu, Israël était à l’abri “du sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache” 1 Pierre 19-21.
C’est donc la grande question du péché qui est devant nous dans ces passages qui mettent en évidence la grâce et la justice de Dieu.
Dans sa grâce, il sauve ceux qui, par la foi, reçoivent le salut qu’il offreÉphésiens 2. 8. Mais “la grâce règne par la justice” Romains 5. 21, parce que Christ “a porté nos péchés en son corps, sur le bois” 1 Pierre 2. 24 et qu’ainsi, le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur luiÉsaïe 53. 5.
Il a été dit avec raison que le livre de l’Exode est le livre de la rédemption. Mais, pour bénéficier de la grâce de Dieu, il faut la saisir par la foi. Le salut des fils d’Israël et le jugement des Égyptiens illustrent le double aspect de la prédication de l’évangile : “Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” Jean 3. 36.
“L’Éternel parla à Moïse et à Aaron dans le pays d’Égypte” (verset 1).
Israël, en effet, n’est pas encore délivré, mais reste sous la domination du Pharaon.
Par la première
Lorsqu’Israël célébrera à nouveau la pâque, ce sera hors d’Égypte : il s’agira alors du mémorial, le souvenir de la manière dont l’Éternel avait préservé les maisons d’Israël (versets 26, 27). Il ne sera plus nécessaire, alors, d’asperger les poteaux et le linteau de la porte (verset 22) car le jugement est passé. Ainsi, l’œuvre de la croix a été parfaitement accomplie une fois pour toutes, mais sa valeur demeure à jamais devant Dieu, et son souvenir est cher aux rachetés de Christ.
Au “commencement des mois” 1, la délivrance d’Israël est prête. Dès le premier jour de ce mois, l’agneau, type de Christ, est là, sous le regard de Dieu ; mais ce n’est qu’au “dixième jour”, c’est-à-dire après un temps d’épreuve completApocalypse 2. 10, que chaque “maison de père” devra le “prendre” (verset 3).
Certains commentateurs suggèrent la pensée que les dix premiers jours du mois correspondent à la période de la vie du Seigneur Jésus sur la terre, depuis sa naissance à Bethléem, jusqu’à sa manifestation publique, au moment de son baptême au Jourdain. A cet instant, une voix qui venait des cieux dit : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir” Matthieu 3. 17. Dieu, à ce moment et par ces paroles, nous révèle ce qu’il a déjà trouvé en Christ homme, mais le désigne aussi, au début de son ministère, comme “séparé des pécheurs”, lui qui descendait au Jourdain, non pour la repentance, mais pour “accomplir toute justice” Matthieu 3. 15.
Christ est premier-né, le Fils unique que Dieu a donné, “afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle” Jean 3. 16. Donné par Dieu, il s’est aussi offert à lui, sans tache, par l’Esprit éternelHébreux 9. 14.
L’agneau de Dieu est ainsi placé devant nous dans la perfection de sa personne et de sa marcheJean 1. 36, comme l’agneau de la pâque était présenté à Israël.