Trois longs règnes de quarante ans chacun (Saül, David, Salomon) avaient donné au peuple d’Israël un aspect de stabilité et d’unité nationale. C’est ce que l’Éternel avait fait pour “son peuple” 2 Samuel 5. 12. Mais le roi légitime pouvait-il maintenir l’unité par ses propres forces dès lors qu’il s’éloignait de Dieu avec son peuple déjà adonné à l’idolâtrie ?
Ce sont, hélas, ces événements dramatiques qui nous sont relatés dans ce chapitre. Sitôt Salomon enterré à Jérusalem, son fils Roboam règne à sa place (9. 31) et vient naturellement à Sichem pour y être officiellement intronisé et acclamé par tout le peuple.
C’est sans compter sur un certain Jéroboam, un fort et vaillant homme, qui avait dû fuir en Égypte et avait trouvé refuge auprès du roi Shishak, car Salomon désirait le mettre à mort : “Jéroboam n’avait-il pas levé la main contre le roi ?” 1 Rois 11. 26b
Le prophète Akhija l’avait d’ailleurs révélé : “car ainsi dit l’Éternel le Dieu d’Israël : Voici, j’arrache le royaume de la main de Salomon et je te donne dix tribus” 1 Rois 11. 31 b.
Nous pouvons comprendre ce déchirement du royaume d’Israël sous deux aspects complémentaires :
Cependant Dieu reste juste et fidèle dans son appréciation : à cause de la fidélité du roi David, de ses nombreuses promesses établies par sermentPsaume 89. 36-38 et à cause de la ville de Jérusalem qu’il s’est lui-même choisiePsaume 50. 2, une partie du royaume continuera à être administrée par les descendants du roi David.
Une telle division, les hommes peuvent bien la considérer comme une catastrophe pour leur pays et une honte pour leur Dieu. Mais n’est-elle pas une conséquence inévitable de leur insupportable désobéissance ? Dieu lui-même pourra d’ailleurs le déclarer : “C’est de par moi que cette chose a eu lieu !” (11. 4b).
En réalité, l’histoire retiendra que “Roboam était jeune et craintif” (13. 7) et se trouve placé devant des avis contradictoires :
Roboam, probablement peu affermi sur le plan spirituel par la fin décadente de la conduite de son père et par l’éducation donnée par sa mère, étrangère au peuple de Dieu1 Rois 14. 21, 31, fait le mauvais choix et opte pour la dureté (versets 13, 14). Ce fut une erreur de jugement lourde de conséquences… Mais le récit des Chroniques met plutôt en évidence la souveraineté de Dieu, sa grâce et sa fidélité : “Le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené par Dieu, afin que l’Éternel accomplît sa parole qu’il avait dite par Akhija, le Silonite à Jéroboam, fils de Nebath” (verset 15).
Chacun agit suivant sa propre inclination et en porte la responsabilité.
La faute de Roboam était toutefois permise par Dieu “afin que l’Éternel accomplît sa parole”. Dieu se sert de tout pour produire l’accomplissement de ses voies.
Chacune de ces attitudes suggère pour nous un avertissement à l’heure des décisions tout au long de notre vie. Veillons d’abord à nous tourner habituellement vers le Seigneur par la Parole et par la prière pour être “remplis de la connaissance de sa volonté… pour marcher d’une manière digne du Seigneur” Colossiens 1. 9, 10. Si nous devons prendre conseil, prêtons l’oreille, non à la “sagesse terrestre” mais à la “sagesse d’en-haut” dont Jacques décrit les multiples qualitésJacques 3. 17. Et souvenons-nous, surtout s’il survient un conflit, que “Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles” Jacques 4. 6.