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Le second livre des Chroniques
Sondez les Écritures - 5e année

2 Chroniques 10. 1-15

Règne de Roboam, premier roi de Juda

1. La division du royaume : les circonstances

Introduction : versets 1-5

Trois longs règnes de quarante ans chacun (Saül, David, Salomon) avaient donné au peuple d’Israël un aspect de stabilité et d’unité nationale. C’est ce que l’Éternel avait fait pour “son peuple” 2 Samuel 5. 12. Mais le roi légitime pouvait-il maintenir l’unité par ses propres forces dès lors qu’il s’éloignait de Dieu avec son peuple déjà adonné à l’idolâtrie ?

Ce sont, hélas, ces événements dramatiques qui nous sont relatés dans ce chapitre. Sitôt Salomon enterré à Jérusalem, son fils Roboam règne à sa place (9. 31) et vient naturellement à Sichem pour y être officiellement intronisé et acclamé par tout le peuple.

C’est sans compter sur un certain Jéroboam, un fort et vaillant homme, qui avait dû fuir en Égypte et avait trouvé refuge auprès du roi Shishak, car Salomon désirait le mettre à mort : “Jéroboam n’avait-il pas levé la main contre le roi ?” 1 Rois 11. 26b

Le prophète Akhija l’avait d’ailleurs révélé : “car ainsi dit l’Éternel le Dieu d’Israël : Voici, j’arrache le royaume de la main de Salomon et je te donne dix tribus” 1 Rois 11. 31 b.

Nous pouvons comprendre ce déchirement du royaume d’Israël sous deux aspects complémentaires :

  • 1. Le gouvernement de Dieu1 Rois 11. 31-39. Le jugement de Dieu est sans appel, parce que la fin du règne de Salomon est ternie par l’adoration des divinités étrangères introduites par ses nombreuses épouses non-juives. En outre, le peuple dans son ensemble a abandonné les statuts divinsDeutéronome 6. 4, 5. Dieu divise Israël : dix tribus reconnaîtront Jéroboam comme roi.

Cependant Dieu reste juste et fidèle dans son appréciation : à cause de la fidélité du roi David, de ses nombreuses promesses établies par sermentPsaume 89. 36-38 et à cause de la ville de Jérusalem qu’il s’est lui-même choisiePsaume 50. 2, une partie du royaume continuera à être administrée par les descendants du roi David.

Une telle division, les hommes peuvent bien la considérer comme une catastrophe pour leur pays et une honte pour leur Dieu. Mais n’est-elle pas une conséquence inévitable de leur insupportable désobéissance ? Dieu lui-même pourra d’ailleurs le déclarer : “C’est de par moi que cette chose a eu lieu !” (11. 4b).

  • 2. Le côté humain : L’expression : “Ton père a rendu notre joug dur” (verset 4) permet de penser qu’il n’en avait pas toujours été ainsi (comp. 1 Rois 4. 20 ; 9. 22). Face à la revendication du peuple, Roboam demande un temps de réflexion, et prend conseil avant de répondre. Mais on ne voit pas qu’il se tourne vers l’Éternel avant de décider, et il va faire le mauvais choix. Plus tard, le prophète Jérémie, fort de son expérience, pourra décréter : “Ainsi dit l’Éternel : Maudit l’homme qui se confie en l’homme” Jérémie 17. 5. Devant un choix aussi crucial quant à l’avenir de son royaume, Roboam a oublié un proverbe écrit par son propre père Salomon : “La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance” Proverbes 1. 7, avec toutes les heureuses conséquences qu’une telle attitude entraîneProverbes 2. 10, 11.

La première erreur du roi Roboam : versets 6-15

En réalité, l’histoire retiendra que “Roboam était jeune et craintif” (13. 7) et se trouve placé devant des avis contradictoires :

  • 1. Le conseil des vieillards (verset 7). Pleins de sagesse, ceux-ci orientent le roi vers davantage de bonté et d’affabilité afin que le rapport “dominant – dominés” se transforme en “aimant – aimés”. Ce n’est qu’à ce prix que le règne de Roboam sera viable.
  • 2. Le conseil des jeunes gens (versets 10, 11). Pleins de fougue, ils proposent au contraire d’alourdir les charges et les sanctions dans un esprit d’orgueil et d’arrogance inconsidérés : “Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père” (verset 10) !

Roboam, probablement peu affermi sur le plan spirituel par la fin décadente de la conduite de son père et par l’éducation donnée par sa mère, étrangère au peuple de Dieu1 Rois 14. 21, 31, fait le mauvais choix et opte pour la dureté (versets 13, 14). Ce fut une erreur de jugement lourde de conséquences… Mais le récit des Chroniques met plutôt en évidence la souveraineté de Dieu, sa grâce et sa fidélité : “Le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené par Dieu, afin que l’Éternel accomplît sa parole qu’il avait dite par Akhija, le Silonite à Jéroboam, fils de Nebath” (verset 15).

Conclusion

Chacun agit suivant sa propre inclination et en porte la responsabilité.

  • Salomon a aimé des femmes étrangères, servi leurs idoles et ainsi attiré le châtiment de Dieu annoncé par Akhija le Silonite à Jéroboam.
  • Jéroboam, au lieu de s’appuyer sur cette parole et d’attendre de l’Éternel qu’il l’accomplisse, a excité l’animosité du peuple contre le fils de Salomon1.
  • Le peuple tout entier, déjà enclin à l’idolâtrie, n’a pas su apprécier la prospérité que Dieu avait donnée par le moyen de Salomon.
  • Les vieillards ont donné un sage conseil, bien en accord avec l’enseignement général de l’ÉcritureProverbes 15. 33, mais sans se référer à ce que Dieu avait déclaré par le prophète.
  • Roboam et ses compagnons ont agi avec arrogance et dureté.

La faute de Roboam était toutefois permise par Dieu “afin que l’Éternel accomplît sa parole”. Dieu se sert de tout pour produire l’accomplissement de ses voies.

Chacune de ces attitudes suggère pour nous un avertissement à l’heure des décisions tout au long de notre vie. Veillons d’abord à nous tourner habituellement vers le Seigneur par la Parole et par la prière pour être “remplis de la connaissance de sa volonté… pour marcher d’une manière digne du Seigneur” Colossiens 1. 9, 10. Si nous devons prendre conseil, prêtons l’oreille, non à la “sagesse terrestre” mais à la “sagesse d’en-haut” dont Jacques décrit les multiples qualitésJacques 3. 17. Et souvenons-nous, surtout s’il survient un conflit, que “Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles” Jacques 4. 6.

Notes

1En cela il préfigure la rébellion qui s’élèvera contre Christ à la fin du royaume millénaire de justice et de paix parfaites.

2 Chroniques 10

1Et Roboam alla à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi. 2Et quand Jéroboam, fils de Nebath, qui était en Égypte, où il s’était enfui de devant le roi Salomon, l’apprit, il arriva que Jéroboam revint d’Égypte. 3Et on envoya et on l’appela ; et Jéroboam et tout Israël vinrent et parlèrent à Roboam, disant : 4Ton père a rendu notre joug dur ; et maintenant, allège le dur service de ton père et son joug pesant qu’il a mis sur nous, et nous te servirons. 5Et il leur dit : Encore trois jours, et revenez vers moi. Et le peuple s’en alla. 6Et le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui s’étaient tenus devant Salomon, son père, lorsqu’il vivait, disant : Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ? 7Et ils lui parlèrent, disant : Si tu es bon envers ce peuple, et si tu es affable envers eux, et si tu leur dis de bonnes paroles, ils seront tes serviteurs à toujours. 8Mais il laissa le conseil des vieillards, qu’ils lui avaient donné, et tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, qui se tenaient devant lui ; 9et il leur dit : Que conseillez-vous que nous répondions à ce peuple, qui m’a parlé, disant : Allège le joug que ton père a mis sur nous ? 10Et les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, lui parlèrent, disant : Tu diras ainsi au peuple qui t’a parlé, disant : Ton père a rendu pesant notre joug ; toi, allège-le de dessus nous ; – tu leur diras ainsi : Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père ; 11et maintenant, mon père a chargé sur vous un joug pesant, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi [je vous corrigerai] avec des scorpionsa. 12Et Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam le troisième jour, comme le roi avait dit, en disant : Revenez vers moi le troisième jour. 13Et le roi leur répondit avec dureté ; et le roi Roboam laissa le conseil des vieillards ; 14et il leur parla selon le conseil des jeunes gens, disant : Mon père a rendu pesant votre joug, et moi j’y ajouterai ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi [je vous corrigerai] avec des scorpionsa. 15Et le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené parb Dieu, afin que l’Éternel accomplisse sa parole, qu’il avait dite par Akhija, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebath.

Notes

aespèce de fouet garni de pointes.
blitt. : de la part de, comme 1 Rois 12. 15.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)