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Le second livre des Chroniques
Sondez les Écritures - 5e année

2 Chroniques 12. 16 - 13

Règne d’Abija, deuxième roi de Juda

1. Un règne en demi-teinte : 12. 16 – 13. 4a

L’exemple

Le rappel de l’exemple de David1 Rois 15. 3-5 est caractéristique de l’esprit dans lequel les Chroniques des rois de Juda ont été rédigées. David aurait pu être parfait dans toutes ses voies et plaire entièrement à son Dieu : sa formation spirituelle, ses expériences et le début de son règne semblaient effectivement confirmer cette impression. Mais pas plus qu’aucun autre homme, David n’atteindra cette perfection sur la terre, “car nous faillissons tous à plusieurs égards” Jacques 3. 2.

Cependant la grande différence entre David et la plupart de ses descendants, c’est que son cœur était engagé pour son Seigneur. Son affection pour son bergerPsaume 23. 1 est telle que, chaque fois qu’il commet une faute – et il y en eut de très graves – il revient vers celui qu’il a offensé avec un cœur meurtri, contrit et repenti, demandant le renouvellement de sa seule raison de vivre : la communion intime et constante avec l’ÉternelPsaume 51. Ce n’est que par de telles dispositions de cœur et d’esprit que Dieu répond au désir exprimé dans l’humiliation : “J’ai effacé comme un nuage épais tes transgressions, et comme une nuée tes péchés ; reviens à moi car je t’ai racheté” Ésaïe 44. 22.

Le contre-exemple

Ce qui fut souvent vrai pour David lors de ses retours sincères, ne le sera pas pour Abija. Nous ne le voyons jamais prendre sur lui-même quelque écart de conduite et le confesser (chapitre 13). C’est l’histoire d’un homme qui semble partagé entre piété et péché ; entre une certaine tradition religieuse (dont il se veut le défenseur) et une manière de vivre répréhensible1 Rois 15. 3. Abija veut revendiquer ses droits d’héritier du trône de David, sans éprouver le besoin de régler sa conduite devant Dieu comme David l’avait fait, et sans accepter le gouvernement de Dieu qui avait retiré dix tribus au fils de Salomon.

Élevé à la cour royale, Abija ne pouvait ignorer des informations qui auraient dû l’amener à demeurer en paix à Jérusalem plutôt que d’entrer en guerre contre Jéroboam :

  • 1. La prophétie d’Akhija à Jéroboam, du temps de Salomon, son grand-père, annonçait la division du royaume d’Israël1 Rois 11. 31.
  • 2. La confirmation de ce schisme par le prophète Shemahia à Roboam, son père : “C’est de par moi que cette chose a eu lieu” (11. 4).
  • 3. L’inefficacité des nombreuses tentatives de Roboam pour récupérer les dix tribus perdues (12. 15).

Abija aurait dû prendre la peine de s’asseoir et de réfléchir avant d’agirLuc 14. 28, mais surtout de consulter Dieu avant de lever une armée deux fois plus nombreuse que celle de son père (11. 1). Abija commence la guerre avec 400 000 hommes d’élite. Face à lui, Jéroboam range en bataille 800 000 hommes d’élite, forts et vaillants. Le conflit est inévitable, alors que Dieu avait dit à Roboam : “Ne faites pas la guerre à vos frères” (11. 4).

De la montagne de Tsemaraïm, Abija s’arroge le droit de faire la leçon à Jéroboam et à ses troupes ; il se présente comme le héraut de Dieu mais son cœur n’est pas droit devant lui.

2. Un discours hautain : 13. 4b-12

Abija dresse un réquisitoire qui peut se résumer en ceci : “Vous êtes infidèles et nous sommes fidèles” ! Cette prétention s’exprime dans les versets 4 à 12 par l’emploi des pronoms personnels (“vous” une quinzaine de fois pour critiquer Israël, et “nous” une dizaine de fois pour honorer Juda). Il peut justement rappeler à Israël que :

  • Dieu avait donné à David la royauté sur tout Israël pour toujours (verset 5).
  • Jéroboam s’était révolté contre son seigneur, Salomon puis Roboam (verset 6)
  • Des hommes de Bélial1, c’est-à-dire eux-mêmes, l’avaient soutenu dans sa rébellion (verset 7).
  • Ils étaient devenus idolâtres, ayant chassé les sacrificateurs et les lévites (versets 8, 9).
  • Ceux de Juda, eux, n’avaient pas abandonné l’Éternel et maintenaient le seul vrai culte à Jérusalem (versets 10-12).

Mais qui était Abija pour juger ainsi ses frères ? Il se prévaut du service fidèle des sacrificateurs et des lévites alors que lui-même pratique le péché1 Rois 15. 3. Si tout ce qu’il dit est vrai, il doit pourtant faire l’expérience qu’avoir raison ne suffit pas. Il faut qu’il prenne conscience de sa propre faiblesse en présence de l’adversaire.

3. Une délivrance imméritée : 13. 13-20

Pendant qu’Abija prononce son beau discours, l’adversaire tend une embuscade aux troupes de Juda complètement encerclées (verset 13) 2.

Soudain, les attaques fusent de toutes parts, devant et derrière (verset 14) et les hommes de Juda, se sentant pris à la gorge, n’ont qu’une seule ressource : crier à l’Éternel. Alors que le roi Abija, décontenancé, ne sait pas crier à Dieu, il y a encore en Juda des hommes qui s’appuient sur l’Éternel (verset 18) et des sacrificateurs fidèles qui sonnent des trompettes (verset 14).

Malgré les défauts du roi Abija, Dieu répond selon sa grâce à ce cri de détresse et intervient en faveur de ceux qui l’invoquent : “Les fils d’Israël furent humiliés et les fils de Juda furent affermis” (verset 18).

Il en est encore de même pour nous aujourd’hui :

  • Individuellement : “Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai” Psaume 50. 15.
  • Collectivement : “Ils crièrent à l’Éternel dans leurs détresses, et il les délivra de leurs angoisses” Psaume 107. 6.

La grâce de Dieu s’étend de génération en génération : si Dieu a accordé une victoire imméritée au roi Abija, c’est à cause des promesses faites à la maison de David1 Rois 15. 4 et non en raison de la foi et de la fidélité de son arrière-petit-fils.

Jéroboam avait reçu de Dieu la royauté sur les dix tribus d’Israël, mais son état moral était bien plus grave que celui d’Abija, car il avait établi une religion idolâtre en disant : “Voici tes dieux, Israël, qui t’ont fait monter d’Égypte” (13. 28), essayant ainsi de persuader les Israélites que rien n’avait changé dans leur culte. Le gouvernement de Dieu s’exerce sur lui avec rigueur : “L’Éternel le frappa et il mourut”.

4. Une fin précipitée : 13. 21, 22

Dieu a donné à Abija une victoire miraculeuse et lui a permis de recouvrer des villes qui appartenaient à Juda et Benjamin, notamment Béthel, le lieu où Dieu avait fait des promesses à Jacob, et dont Jéroboam avait fait un des centres de sa fausse religion.

Malgré cela Abija ne se confie pas pleinement en l’Éternel. Son égoïsme reprend vite le dessus : s’il s’affermit, c’est uniquement pour sa gloire personnelle. Il tombe dans les travers de polygamie de son père (11. 21) et son affermissement se résume en “quatorze femmes, vingt-deux fils et seize filles” (verset 21). Le reste de ses actes est passé sous silence (verset 22). Il meurt rapidement après un court règne de trois ans (233. 23).

Notes

1Bélial : “iniquité” ou “méchant”. Ce mot désigne Satan lui-même ; il est souvent utilisé dans la parole de Dieu pour personnifier le mal : Deutéronome 13. 14 ; Juges 20. 13 ; 1 Samuel 2. 12 ; Job 34. 18 ; Psaume 41. 9 ; Nahum 1. 11 ; 2 Corinthiens 6. 15.
2La tactique n’a pas varié d’un iota à l’égard des enfants de Dieu : “Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer” (1 Pierre 5. 8).

2 Chroniques 12

16Et Roboam s’endormit avec ses pères, et il fut enterré dans la ville de David ; et Abija, son fils, régna à sa place.

2 Chroniques 13

1La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abija commença de régner sur Juda. 2Il régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Micaïa, fille d’Uriel, de Guibha. Et il y eut guerre entre Abija et Jéroboam.

3Et Abija commença la guerre avec une armée d’hommes de guerre, de 400 000 hommes d’élite ; et Jéroboam se rangea en bataille contre lui avec 800 000 hommes d’élite, forts et vaillants. 4Et Abija se tint sur le haut de la montagne de Tsemaraïm, qui est dans la montagne d’Éphraïm, et dit : Écoutez-moi, Jéroboam et tout Israël ! 5N’est-ce pas à vous de savoir que l’Éternel, le Dieu d’Israël, a donné à David la royauté sur Israël pour toujours, à lui et à ses fils, par une alliance de sel ? 6Et Jéroboam, fils de Nebath, serviteur de Salomon, fils de David, s’est levé, et s’est révolté contre son seigneur ; 7et des hommes de rien, des fils de Bélial, se sont assemblés vers lui ; et ils se sont fortifiés contre Roboam, fils de Salomon ; et Roboam était jeune et craintif ; et il ne s’est pas montré fort devant eux. 8Et maintenant vous pensez vous montrer forts contre le royaume de l’Éternel, qui est dans la main des fils de David, et vous êtes une grande multitude, et vous avez avec vous les veaux d’or que Jéroboam vous a faits pour [être vos] dieux. 9N’avez-vous pas chassé les sacrificateurs de l’Éternel, les fils d’Aaron, et les lévites ? Et vous vous êtes fait des sacrificateurs, comme les peuples des [autres] pays ; quiconque est venu avec un jeune taureau et sept béliers, pour être consacré, est devenu sacrificateur de ce qui n’est pas Dieua. 10Mais pour nous, l’Éternel est notre Dieu, et nous ne l’avons pas abandonné ; et des sacrificateurs, fils d’Aaron, servent l’Éternel, et les lévites sont à leurs fonctions ; 11et chaque matin et chaque soir, ils font fumer les holocaustes à l’Éternel, et l’encens de drogues odoriférantes ; et [nous avons] les pains rangés sur la table pure, et le chandelier d’or et ses lampes pour brûler chaque soir, car nous, nous faisons l’acquit de la charge que l’Éternel, notre Dieu, nous a confiée ; mais vous, vous l’avez abandonné. 12Et voici, nous avons avec nous, à notre tête, Dieu et ses sacrificateurs, et les trompettes au son éclatant, pour sonner avec éclat contre vous. Fils d’Israël, ne faites pas la guerre contre l’Éternel, le Dieu de vos pères ; car vous ne réussirez pas !

13Mais Jéroboam fit prendre un détour à une embuscade pour venir derrière eux ; et ils étaient devant Juda, et l’embuscade était derrière eux. 14Et Juda se tourna, et voici, la bataille était contre eux, devant et derrière ; et ils crièrent à l’Éternel, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes ; 15et les hommes de Juda jetèrent des cris ; et il arriva, comme les hommes de Juda jetaient des cris, que Dieu frappa Jéroboam et tout Israël, devant Abija et Juda. 16Et les fils d’Israël s’enfuirent devant Juda, et Dieu les livra en leurs mains. 17Et Abija et son peuple leur infligèrent une grande défaite, et il tomba d’Israël 500 000 hommes d’élite blessés à mort. 18Et les fils d’Israël furent humiliés en ce temps-là, et les fils de Juda furent affermis, car ils s’appuyaient sur l’Éternel, le Dieu de leurs pères. 19Et Abija poursuivit Jéroboam et lui prit des villes : Béthel et les villages de son ressort, et Jeshana et les villages de son ressort, et Éphron et les villages de son ressort. 20Et Jéroboam n’eut plus de force durant les jours d’Abija ; et l’Éternel le frappa, et il mourut. 21Et Abija s’affermit, et prit 14 femmes, et engendra 22 fils et 16 filles. 22Et le reste des actes d’Abija, et ses voies et ses paroles, sont écrits dans les commentaires d’Iddo le prophète.

23Et Abija s’endormit avec ses pères, et on l’enterra dans la ville de David. Et Asa, son fils, régna à sa place. De ses jours, le pays fut en repos pendant dix ans.

Notes

aou : des non-dieux.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)